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Antiténèbres
Antiténèbres
  • Histoire des relations entre l'Unesco, Auroville, et la Sri Aurobindo Society (S.A.S.). Histoire de base de plusieurs associations françaises relatives à cette ville et à Sri Aurobindo, la Mère, etc. Autres faits en France, et d'autres choses.
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Suite 3: L'Unesco, Auroville et la S.A.S.

 

Pour lire ce qui est avant, cliquer ici.

 

 

 

 CHAPITRE 55
LE 26 JANVIER 73, DÉBUT DE LA PROCÉDURE DE DEMANDE D’AFFILIATION DE LA S.A.S EN CATÉGORIE A

Pour la première lecture, il est fortement conseillé de sauter le présent chapitre ou de ne lire que les titres de partie.
Lire en cherchant à savoir s’il y a les deux parties de l’essentiel.

LE COURRIER DE DEMANDE

Par une lettre du 26 janvier 73, la S.A.S., précisément Navajata, demanda à l’Unesco à être admise en la catégorie A des relations avec des organisations internationales non-gouvernementales. Avec les organismes de cette catégorie, l’Unesco a des « relations de consultation et d’association ».
Pour soutenir cette demande, il y eut la présentation des activités de la S.A.S. Texte en anglais dont voici des extraits traduits.

Il y a notamment les deux passages suivants. P. 1. « Une brève brochure indiquant les principales caractéristiques de ce programme se trouve dans les pièces jointes. » « Nous eûmes aussi le fier privilège, avec la pleine collaboration de l’UNESCO, d’organiser une Exposition sur Sri Aurobindo et Auroville au siège de l’UNESCO. »

Concernant l’esprit de ce qui était en jeu, voici les passages où ce fut le plus exprimé puis la fin de la lettre.
P. 1. « Une édition du centenaire d’une série de 50 brochures contenant des extraits des écrits de Sri Aurobindo sur une variété de sujets d’intérêt pratique immédiat comme : l’éducation, la science, la démocratie et le socialisme, [...], l’argent, le travail, etc., ont été publiés. Sous les auspices des Départements de l’Éducation des Jeunes, ces ensembles ont été mis à leur disposition dans les institutions éducatives pour aider à leur transmettre la vision du futur de Sri Aurobindo et montrer comment travailler à la réalisation de l’idéal de l’Unité Humaine. »

P. 2. « [...] le démarrage de Centres d’études pour poursuivre objectivement l’étude de divers problèmes affectant la société, et comment évoluer vers un nouvel ordre social. [...] Université de Bangalore [...] [:] Le thème de la conférence est "Vers un Nouvel Ordre Social". »

P. 2. « En plus du travail substantiel accompli par la Société dans le domaine des activités de jeunesse, il vaudrait la peine de mentionner que le projet Auroville est un projet qui offre un grand potentiel pour promouvoir la recherche interdisciplinaire, plus particulièrement dans la relation entre culture et écologie, culture et développement urbain.
Considérant que le progrès de l’industrialisation et de l’urbanisation crée un nouvel environnement qui influence la façon qu’a l’Homme de sentir et de s’exprimer, et considérant que, pour créer un environnement qui permette le plein épanouissement de la personnalité humaine, et pour le plein épanouissement d’une vie culturelle harmonieuse, une intégration du patrimoine architectural dans la vie économique et sociale et par les arts visuels Auroville essaie de faire exactement cela. [« [...] and considering that for creating an environment which will allow the full blossoming out of the human personality and for the full flowering of a harmonius cultural life, an integration of the architectural heritage into the economic and social life and by visual arts Auroville is attempting to do just that. »]
Il est donc considéré que l’admission de la Société Sri Aurobindo dans la catégorie "A" permettra de promouvoir les buts et les idéaux de l’UNESCO, en particulier dans les domaines de la culture et de l’éducation et des programmes pour la jeunesse.
Nous serions très reconnaissants s’il existait un examen rapide et favorable de nos demandes.
En vous remerciant,
Nous restons, Monsieur, avec l’assurance de nos meilleures salutations, Votre fidéle,
[Signature.] »

À la lettre précédente, il y a, dans le dossier bleu, un seul document joint mais il y en avait d’autres, comme indiqué dans le texte, notamment, p. 1, le Memorandum of Association and Rules and Regulations of the Society. (Dans l’Unesco où sont ces documents ?) Ce document présent dans ce dossier bleu est composé de sept feuilles d’environ 34 cm de hauteur (et 22,2 cm de base). Il correspond au questionnaire des demandes précédentes. Il est titré « Demande de relation de catégorie "A" avec l’Unesco ».

Les réponses y sont souvent différentes de celles des questionnaires de 1966* et 1969*.
Il n’y a pas les deux paragraphes qui étaient sur leur page 1. L’un commençait ainsi :« Sri Aurobindo Society est une organisation de ceux qui se sont donnés l’idéal d’une harmonie universelle progressive. ». L’autre était ceci : « Il fut senti nécessaire de rassembler ceux qui croyaient en cet idéal afin de rendre sa mise en œuvre plus large et plus efficace. Alors la "Sri Aurobindo Society" fut formée ». Des passages suivants indiqués plus haut sont encore là.

Puis, page 1 ceci commence. « L’objectif principal [« The main objective »] de la Société Sri Aurobindo est l’avènement d’une harmonie universelle progressive. Elle a été fondée en 1960 pour travailler à la réalisation de cet idéal et pour réunir des personnes [P. 2.] et des institutions inspirées par la vision de Sri Aurobindo et de la Mère, afin qu’elles puissent travailler pour sa réalisation effective, individuellement et collectivement, partout dans le monde. Cet effort a trois aspects :
a) La croissance intégrale de l’individu et sa perfection.
b) La transformation sociale et le développement d’une vie collective où chacun peut occuper la place [sociale] qui lui convient le mieux et se répandre comme une force pour la croissance et la perfection de l’humanité.
c) La réalisation de l’unité humaine dans une diversité harmonieuse et organisée où chaque nation deviendra consciente de son vrai génie et offrira son meilleur pour l’humanité tout entière. »
« harmonie universelle progressive », « vision », etc. : il n’y a aucune information pour exprimer l’essentiel de ce qui est en jeu.
Par ailleurs, encore « chaque nation » !

Suite immédiate.
« Pour réaliser ses objectifs [« its objectives »], la Société a entrepris diverses activités. Elle a de nombreux membres et de nombreux Centres en Inde et à l’étranger, s’efforçant de faire connaitre le message de Sri Aurobindo et de le réaliser dans la vie de tous les jours. »
Il est parlé du « message de Sri Aurobindo », et ailleurs c’est le mot « enseignement » qui est employé, mais il ne fut surement pas compris des gens qui font de l’agitation mentale (et ses conséquences), qui font notamment de la propagande et n’annoncent même pas l’essentiel, au moins pas de manière à faire percevoir ce qu’il est.

Suite immédiate.
« La Société essaie aussi d’établir des institutions modèles dans tous les domaines et aide celles qui existent à grandir selon les idéaux de Sri Aurobindo et de La Mère. Elle publie des livres, des brochures, des magazines et d’autres documents à distribuer aux membres. Elle prépare des enregistrements sur bande, d’autres enregistrements, des diapositives et des films basés sur un idéal plus élevé, et ses divisions "Auro-Films" ont commencé à réaliser des documentaires. Elle organise aussi des entretiens, des lectures, des expositions et tient des conférences et des séminaires sur les thèmes de l’unité mondiale, de la culture mondiale, d’"Auroville", d’une société spiritualisée, etc. Dans le cadre du Centenaire de la Naissance de Sri Aurobindo, les Comités nationaux indiens pour les célébrations du Centenaire de Sri Aurobindo, [il exista] une assemblée mondiale pour l’unité humaine en décembre 72. Ses principaux projets [ceux de la S.A.S.] sont : i) AUROVILLE, la ville de la nouvelle vie et de l’unité humaine. ii) Création de Centres de formation, où les jeunes peuvent être formés à un système éducatif intégré et devenir les leaders de demain. Il est proposé de créer des Centres de jeunesse à Delhi, Baroda, Calcutta et Pondichéry. iii) Un "GUIDE PRATIQUE". iv) Une section AURO-SERVICE sera une large organisation mondiale de ceux qui acceptent le travail comme un moyen de réaliser le Divin dans la vie matérielle.
La Société Sri Aurobindo entretient des relations de catégorie "B" avec l’UNESCO depuis 1970. Elle a aussi été reconnue par le Conseil de la recherche scientifique et industrielle du Gouvernement de l’Inde comme une institution effectuant des recherches en sciences sociales.
Sri Aurobindo a dit : "Si nous restons partout, individuellement, quelque chose sera fait en effet, mais si nous restons partout dans le cadre d’une sangha (groupe) cent fois plus sera fait". C’est le but de la Société de rassembler tous ceux qui veulent se consacrer à l’avènement du nouveau monde qui est en train de naitre. »
Cette dernière phrase écrite par la S.A.S. est comme ce qui est écrit peu avant : « moyen de réaliser le Divin dans la vie matérielle ». Quelqu’un qui n’est pas déjà informé de l’essentiel ne peut pas comprendre à quoi ça correspond.
Par ailleurs, dans cette dernière phrase fut exprimée la volonté de la S.A.S. de regrouper en elle tous les humains qui s’engagent sur la voie de ce qui est objectivement le yoga intégral. Il y eut donc aussi l’expression de sa volonté de faire admettre ses conceptions et ses règles à tous ces individus. Il y eut donc aussi l’expression de sa volonté d’être l’intermédiaire entre ces humains et ladite « Conscience divine ». Ça correspond à être hostile à celle-ci.

Page 2 il est dit qu’il y a plus de 7704 membres.
P. 4, il y a une différence notable par rapport aux deux fois précédentes. Sous le titre « Activités principales », là où il y avait « Une synthèse de différentes cultures dans une culture mondiale », il y a seulement « Une synthèse de différentes cultures ».
Sur les activités, des précisions sont apportées ensuite.
Finalement, page 7 il y a la question « Nature de la coopération souhaitée avec l’Unesco » et la réponse est « Relation de catégorie "A" ».
Sous cela, il y a un trait horizontal et, dessous, à gauche, la « Date » qui est le 26 janvier 73, le lieu qui est Pondichéry, et à droite il y a la signature du Secrétaire S. S. Jhunjhunwala agissant pour la S.A.S.

RÉPONSE DE L’UNESCO

Il y eut une lettre de réponse datée du 22 février 1973*, rédigée par Pierre Le Harivel, dirigeant de la Division des relations avec les organisations internationales non-gouvernementales. Elle fut expédiée à Navajata à Pondichéry, avec une copie à André Morisset à Paris. Après l’indication de la réception du courrier du 26 janvier il y a ceci. Texte en anglais dont voici la traduction.
« J’ai le regret de vous informer que, conformément à une décision formelle prise par le Conseil exécutif de l’Unesco à sa 78e session (mai-juin 1968) qui stipule que "seules les demandes de classement en Catégorie A ou B parvenues au Secrétariat avant le 31 décembre de chaque année seront transmises au Conseil pour examen à la session de printemps suivante", votre demande ne peut pas être soumise à notre Conseil exécutif à sa prochaine session. Elle sera examinée par le Conseil exécutif durant la session de printemps de 1974. »

 

 

CHAPITRE 56
17 NOVEMBRE 73, MORT DE MIRRA ALFASSA « LA MÈRE »

 

Dans ce titre, le mot mort est relatif au personnage qui naquit le 21 février 1878*. En plus de la signification objective du mot mort, chacun peut avoir la conception qu’il veut.

 

 

CHAPITRE 57
SUITE DE LA PROCÉDURE DE DEMANDE D’AFFILIATION DE LA S.A.S EN CATÉGORIE A JUSQU’À LA RENONCIATION DU 27 JANVIER 74

 

Pour la première lecture, il est fortement conseillé de sauter le présent chapitre ou de ne lire que les titres de partie.

ABSENCE D’ENVOI D’UN AUTRE COURRIER DE DEMANDE AVANT LE 31 DÉCEMBRE 73
Rien à dire en plus de ce titre.

LE 27 JANVIER 74, RENONCIATION À LA DEMANDE D’AFFILIATION EN CATÉGORIE A

(Par une lettre du 13 novembre 71, la S.A.S., précisément son Secrétaire S. S. Jhunjhunwala avait annoncé à l’Unesco qu’André Morisset était avec l’Unesco son, en anglais, « Liaison Officer », son « Agent de liaison » comme indiqué en français sur une lettre du 11 février 75.)
Le 27 janvier 74, Morisset adressa une lettre à René Maheu, Directeur général de l’Unesco. Texte en français.
« Monsieur le Directeur général,
Je me réfère à la lettre que M. Navajata, Secrétaire général de la Société Sri Aurobindo, vous a adressée le 26 janvier 1973, et à la réponse de M. F. Le Harivel du 22 février 1973.
J’ai l’honneur de vous informer que la Société Sri Aurobindo retire la demande [de] classification en catégorie A qui faisait l’objet de cette correspondance.
Je vous prie d’agréer, Monsieur le Directeur général, l’assurance de ma considération très distinguée.
[Signature.] / André Morisset
Représentant de la Société Sri Aurobindo auprès de l’Unesco »
Une copie fut transmise à Pondichéry.

Ainsi se termina la tentative faite par la S.A.S. d’être affiliée en Catégorie A et, ensuite, il n’y en eut pas une autre.

 

 

CHAPITRE 58
SEPTEMBRE ET OCTOBRE 74, À PROPOS DE LA S.A.S. ET D’HABITAT : AUTRE PRÉSENTATION MAUVAISE D’AUROVILLE ET DEMANDE D’ARGENT

 

Voici un chapitre où on voit une partie de la relation de la S.A.S. avec l’Unesco. Il peut être lu dès la première lecture.
Le 15 septembre 74, Navajata, Président de la S.A.S., expédia deux courriers.

L’un fut adressé au Secrétaire général de l’O.N.U, à New York. La lettre principale est sans en-tête de la S.A.S. Texte en anglais dont voici la traduction.
« Cher monsieur,
J’ai lu avec beaucoup d’intérêt la proposition des Nations Unies concernant "Habitat : la Conférence des Nations Unies sur les Établissements humains", ["Habitat : the United Nations Conference on Human Settlements"] qui se tiendra à Vancouver en mai 1976.
Vous savez que la Société Sri Aurobindo, une organisation internationale non gouvernementale, a un projet appelé AUROVILLE, qui prend forme régulièrement depuis son inauguration et sa dédicace à l’humanité le 28 février 1968. »
Que le mot anglais « dedication » soit traduit par dédicace ou par dévouement, il est relatif à « l’humanité » et on comprend que c’est relatif à ladite unité humaine. Il y a donc la trahison notoire de ce pour quoi est faite Auroville et qui est le service « volontaire de la Conscience Divine ». Et ce qui apparait est cela : des humains qui, au lieu d’agir comme prévu, s’agitent mentalement dans tous les sens, se racontent des histoires en employant de grands mots, s’illusionnent, sans oublier de chercher à obtenir de l’argent pour tenter de concrétiser tout cela. C’est au moins à ça que correspond ce qu’écrivit Navajata.

Suite immédiate.
« Les objectifs [« The objectives »] de ce projet sont résumés dans la résolution 4.131, adoptée à l’unanimité lors de la 15e session de la Conférence générale de l’UNESCO, qui stipule :
"(La Conférence générale) Invite les États membres et les organisations internationales non gouvernementales à participer au développement d’Auroville, cité culturelle internationale destinée à rapprocher les valeurs de cultures et de civilisations différentes pour former un environnement harmonieux caractérisé notamment par des modes de vie intégrés répondant aux besoins physiques et spirituels de l’homme." »
Le texte cité est vraiment celui de la « 15e session » indiquée, tenue en 1968*. Son bon numéro est 4.02, pas « 4.131 ».

Suite immédiate.
« La Société Sri Aurobindo - Auroville demande par la présente à participer à tous les aspects de cette conférence pour présenter le projet Auroville au moyen de matériels documentaires audiovisuels, tel que requis pour cette exposition/conférence d’intérêt universel.
Je joins un rapport de synthèse, spécifiant les objectifs [« the objectives »] du projet Auroville et fournissant des informations sur leur mise en œuvre (annexe A), ainsi que les résolutions le concernant adoptées par l’UNESCO (annexe B).
Je vous serais reconnaissant si la Société Sri Aurobindo - Auroville pouvait être informée suffisamment à temps à propos de notre participation.
Avec l’assurance de mes plus hautes considérations,
Navajata / Président de la Société /Ci-joint : les Annexes A et B. »
Après la mort de Mirra Alfassa « la Mère » le 17 novembre 73, Navajata se déclara « Président » de la S.A.S., agissant ainsi sans respecter les règles de celle-ci, qui sont indiquées dans un des premiers chapitres du présent texte. En plus, il agit pour tenter de faire croire que c’était « la Mère » qui l’avait nommé. Tout cela lui fut reproché en tribunal, avec d’autres méfaits.

« Annexe A
À propos d’AUROVILLE
Le concept "Auroville" naquit sous l’inspiration du grand sage et philosophe indien Sri Aurobindo (1872-1950), la synthèse incarnée de l’Orient et de l’Occident, et de son collaborateur, connu sous le nom de La Mère (1878-1973).
Auroville, signifiant "Cité de l’Aube", est le résultat d’idéaux philosophiques et spirituels expérimentés depuis cinquante ans à l’Ashram Sri Aurobindo de Pondichéry, Inde du Sud. Ces idéaux et ces expériences fournissent la base pour définir plus clairement les différents objectifs [« the various objectives »] de la vie en général et de la ville en particulier. »
Auroville fait partie du processus de manifestation supramentale. En faire « le résultat d’idéaux philosophiques et spirituels » fut une réduction, un abaissement, une erreur.

Suite immédiate.
« Le projet Auroville n’est pas un rêve utopique ; c’est une approche très pratique de la matérialisation de notre avenir. [Traduction douteuse pour ce qui suit :] Il vise à un développement véritablement intégré de l’individu et de la société, en avançant courageusement vers leur accomplissement futur, mais en profitant en même temps des accomplissements passés et des échecs, spirituels et matériels. Auroville veut arriver à une relation organique et symbiotique entre la nature et les créations de l’homme, aidant consciemment et guidant le processus évolutionnaire. »
La traduction pouvant être mauvaise, voici le texte en anglais. « The Auroville project is not a utopian dream ; it is a very practical approach to the materialization of our future. It aims at a true integrated and development of the individual and of society, reaching courageously towards their future accomplishment, but at the same time taking advantage of past achievements and failures, spiritual and material. Auroville wants to arrive at an organic, symbiotic relationship between nature and the creations of man, consciously helping and guiding the evolutionary process. »
Que signifie le mot « intégré » ? Intégré à quoi !?
Le vrai guide n’est pas Auroville, surtout lorsqu’elle est très mal conçue et présentée, et peut-être mal vécue par certains de ses habitants. En parlant d’Auroville, l’auteur parle de ses habitants en général et exprime que des humains agiraient par eux-mêmes et seraient ainsi les créateurs de la suite de l’évolution. Mais le vrai guide est d’abord le guide intérieur de chacun et ce à quoi il mène, l’ouverture à la conscience supérieure en jeu et la réceptivité de quelque chose permettant davantage de manifestation, à la mesure de chacun, et c’est cela qui fait la suite de l’évolution. Pareil lorsqu’un groupe est prévu pour agir ainsi.

Suite immédiate.
« Un noyau de 330 personnes s’est maintenant formé sur la terre où Auroville doit surgir. (La ville abritera à terme 50 000 habitants.) La première phase du projet est consacrée à la mise en place d’une communauté pilote d’environ 2 000 habitants appelée "Auromodèle" ; c’est un modèle de travail pour Auroville, incluant une section transversale d’aspects culturels et d’éléments interdisciplinaires, pour définir et aider à façonner le développement futur de la ville au niveau collectif [« communal »] et individuel.
Culture
330 personnes de 16 nationalités différentes résident actuellement à Auroville. La ville invite des gens de tous les pays du monde »

Non ! ce fut « la Mère » qui invita !
Et ça ne concerne pas « tous les pays ».

Suite immédiate.
« à venir participer à ses efforts et à apporter avec eux l’essence de leur propre culture, afin qu’Auroville devienne un amalgame unifié de toute la diversité ayant de la valeur. C’est pourquoi Auroville est aussi appelée "ville de l’unité humaine".
Éducation
[...] »

Il est fait comme si tous les pays actuels connaissaient « l’essence de leur propre culture ». Pour la France quelle est cette « essence » ? Qui a la légimité pour dire ce qu’elle est ? Est-ce que ce sont les Français papistes qui parlent de la « France fille ainée de l’Église » et de « vocation de la France » à être en situation de tyrannie papiste ? Est-ce que ce sont leurs contraires que sont les Français qui sont de la lignée évolutive qui passa notamment par la Révolution française et qui aspirent à une situation de liberté et d’égalité impliquant d’absence d’étatisation de toute croyance !? Est-ce que ce sont les Français d’une autre sorte !?
Par ailleurs, pour Auroville, ce qui est appelé « unité humaine » est la conséquence, peut-être lointaine, de suffisamment de manifestation supramentale. Pour arriver à cela, il est prévu qu’il y aura des conflits, notamment car des entités ayant du pouvoir ne se laisseront pas enlever celui-ci sans s’occuper de tenter de le conserver.

L’autre courrier fut adressé au Directeur général de l’Unesco, sur papier à en-tête de la S.A.S., « International section ». Texte en anglais dont voici la traduction.
« Cher monsieur,
C’est avec plaisir que je vous transmets une copie de notre demande de participation à "Habitat : la Conférence des Nations Unies sur les Établissements humains", qui se tiendra à Vancouver en mai 1976.
Cette conférence semble bien opportune et son objectif général [« its general objective »] va dans le même sens que le projet Auroville de la Société Sri Aurobindo. Ainsi, la conférence offre une excellente occasion de présenter notre projet de vie au public à l’étranger et d’inviter à sa participation à réaliser notre but commun. »
« vont dans le même sens que le projet Auroville ».
« notre but commun ».
Ce fut « la Mère » qui invita des pays et la S.A.S.n’avait pas à s’interposer ou à agir en prenant apparemment sa place.

Suite immédiate.
« Afin de nous permettre de participer et en rappelant la demande faite au Directeur général de prendre les mesures nécessaires pour mettre des fonds à disposition pour la promotion d’Auroville (résolutions E.32.1 de la 16e Conférence générale), »
Le texte anglais traduit ci-dessus est ceci. « In order to allow us to participate and recalling the request made to the Director General to take the necessary steps for making funds available for the promotion of Auroville (resolutions E.32.1 of the 16th General Conference),
C’est le dernier alinéa de la Résolution de 1970* qui est indiqué par ce texte.
En français, il est ceci. « Invite le Directeur général à prendre les mesures qui sont possibles dans la limite des crédits budgétaires pour favoriser le développement d’Auroville en tant qu’important programme culturel international. »
En anglais, il est ceci. « Invites the Director-General to take such steps as may be feasible, within the budgetary provisions to promote the development of Auroville as an important international cultural programme ».
Dans ces deux versions, il est parlé de ce qui est possible, faisable, par rapport au budget de l’Unesco, pas de ce qui est considéré nécessaire par la S.A.S. En employant le mot « nécessaires », celle-ci abusa du texte pour tenter d’obtenir de l’argent.
Par ailleurs, dans la référence « E.32.1 » il y a trois erreurs. La première est d’avoir remplacé le premier chiffre 3 par la lettre E. La deuxième est d’avoir écrit 1 au lieu de 3, . La troisième est d’avoir mis un point avant ce dernier 3.

Suite immédiate.
« la Société Sri Aurobindo demande un montant de 5 000 dollars des États-Unis, pour couvrir les frais de voyage d’un représentant et les autres dépenses nécessaires à la préparation de l’exposition.
Je vous serais reconnaissant si la Société Sri Aurobindo pouvait être informée suffisamment à temps de votre décision dans cette affaire.
Avec l’assurance de mes plus hautes considérations.
[Signature.] / Navajata, / Président de la Société
Ci-joint :
Une estimation financière ;
Une copie de la lettre de demande ;
Une copie du rapport de synthèse sur Auroville. »

Le 2 octobre 74, l’Unesco répondit. Texte en anglais dont voici la traduction.
« Cher monsieur,
J’accuse réception de votre lettre du 15 septembre, adressée au Directeur général, demandant une aide financière à propos de la Conférence des Nations Unies sur les Établissements humains.
Il serait certainement souhaitable que la Société Sri Aurobindo prenne part à cette Conférence ou à la Conférence des Organisations non gouvernementales qui se tiendra à Vancouver en même temps. Malheureusement, il n’est pas possible à l’Unesco d’accorder des subventions à des Organisations particulières à cette fin, et je vous conseillerais de contacter la Commission nationale indienne pour la coopération avec l’Unesco, le Ministère de l’Éducation et du Bien-être social, "C" Wing, Shastri Bhavan, New Delhi 1, qui pourrait présenter une demande dans le cadre du Programme de participation par lequel l’aide est accordée aux États membres.
Cordialement vôtre, / Richard Hoggart
Sous-Directeur général / (Sciences sociales, sciences humaines et culture) »

 

 

CHAPITRE 59

OCTOBRE ET NOVEMBRE 74, EN PRÉVISION DU 10e ANNIVERSAIRE D’AUROVILLE EN 78, PROJET DE L’INDE POUR FAIRE ACCÉLÉRER LA CRÉATION DES PAVILLONS DE PAYS, ET ABOUTISSEMENT À LA DÉCISION DE L’UNESCO D’INSÉRER LA DATE D’ANNIVERSAIRE D’AUROVILLE DANS SON CALENDRIER BIENNAL

 

Les textes en version française de l’Unesco sont employés.
La dix-huitième session de la Conférence générale de l’Unesco exista du 17 octobre au 23 novembre 74.

 

LE PROJET DE L’INDE

Un projet de résolution émanant du Gouvernement de l’Inde parvint au Secrétariat de l’Unesco le 18 octobre 74.
Le projet de l’Inde fut imprimé et devint le document 18 C/DR.200, du 26 octobre 1974*. (Recueil : Conférence générale / 18e session / Paris 1974 / Projets de résolution.)
Ci-après, dans le début, les soulignements ne sont pas reproduits mais ceux du projet lui-même le sont. Dans le début aussi, certaines lettres capitales ne sont pas reproduites.

« Points 15 à 17 de l’ordre du jour
Projet de résolution présenté par l’Inde
Amendement au Projet de programme et de budget pour 1975-1976 (doc 18 C/5)
Titre II – Exécution du programme
Chapitre 4 – Information
La Conférence générale,
Rappelant les trois résolutions de l’Unesco (4.36, 4.02 et 3.323) concernant Auroville, respectivement adoptées à l’unanimité par la Conférence générale lors de ses quatorzième, quinzième et seizième sessions,
Prenant note de l’invitation faite par le gouvernement indien aux États membres et aux organisations internationales non gouvernementales de participer au développement d’Auroville en tant que cité culturelle internationale destinée à rapprocher les valeurs de cultures et de civilisations différentes pour former un environnement harmonieux caractérisé notamment par des modes de vie intégrés répondant aux besoins physiques et spirituels de l’homme (résolution 4.02), »
Cette Résolution n° 4.02 est celle de 1968*. Son projet avait été préparé par le Gouvernement indien de manière à ce que ce fût la Conférence générale de l’Unesco qui invitait. Dans ce nouveau texte de ce Gouvernement, celui-ci indiqua que c’était lui-même qui invitait. Comme déjà dit, ce fut « la Mère » qui invita des pays, et ni l’Inde ni l’Unesco ne devrait inviter comme indiqué, c’est-à-dire s’interposer ou agir en prenant apparemment sa place.

Suite immédiate.
« Considérant que la Conférence générale s’est déclarée persuadée que la création d’Auroville et les nombreux projets qui en découlent ajouteront une dimension nouvelle à l’action menée par l’Unesco pour favoriser la coopération et la compréhension internationales et promouvoir l’appréciation des valeurs culturelles et humaines (résolution 4.02)
Considérant en outre que la Conférence générale a recommandé à l’unanimité ce projet à l’attention de tous ceux qui s’intéressent aux idéaux de l’Unesco (résolution 4.36 [de 1966*]),
Appréciant les recherches effectuées et le progrès général graduellement réalisé par Auroville dans les domaines de l’éducation, de l’agriculture, de la santé, des sciences, de l’écologie, de l’architecture, des arts et des sciences humaines,
Réaffirmant que la réalisation d’Auroville aidera l’humanité à accomplir ses aspirations à l’unité dans la diversité, à la paix ainsi qu’à un développement intégré sur le double plan matériel et spirituel,
Convaincue que la création à Auroville de pavillons culturels permanents de toutes les nations constituera un moyen concret de mettre en œuvre, à de nombreux égards, la Déclaration des principes de la coopération culturelle internationale adoptée par l’Unesco, et d’atteindre ses objectifs, »
L’invitation de « la Mère » concerna certaines « nations » seulement.
Elle ne concerna pas la « mise en œuvre » d’un texte de l’Unesco (et jusqu’à en « atteindre ses objectifs »). L’Inde est en train de modifier le projet de « la Mère », de le déformer.
Par ailleurs, ce que vaut cette « Déclaration » est indiqué dans un des chapitres antérieurs.

Suite immédiate.
« Notant que la construction du pavillon culturel de l’Inde a déjà commencé, »
Vu la conception exprimée par l’Inde, ce qu’elle fait de ce Pavillon ne peut pas correspondre au projet de « la Mère », ou pas complètement.

Suite immédiate.
« Demande instamment aux États membres, aux organisations non gouvernementales et à tous les intéressés de collaborer, par l’établissement de leur pavillon national pour février 1978, à la célébration du dixième anniversaire d’Auroville et, à cette fin,
Prie le Directeur général de prendre toutes mesures nécessaires en vue de la réalisation de cet important sous-projet d’Auroville et de présenter à la Conférence générale, à sa prochaine session, un rapport sur les progrès accomplis à cet égard. »
Ici se termine le projet de résolution.
Là, l’Inde n’invita pas mais poussa les pays à agir. Si elle tenait compte de la véritable histoire, celle de la manifestation supramentale en cours, elle agirait en correspondance à cela au lieu de s’agiter mentalement (avec des conséquences) et de pousser les pays à s’agiter aussi.
En plus, tous les pays qui existaient en 74, et tout autre d’après, furent ainsi poussés à bâtir leur Pavillon, même ceux dont il fut prévu qu’ils n’en auront pas. Là aussi l’Inde déforma (en conception) le projet de « la Mère ».

 

L’AVIS DU DIRECTEUR GÉNÉRAL DE L’UNESCO

À la fin du document indiqué ci-dessus, il y a ceci.
« Note du Directeur général
1. Le premier alinéa du dispositif de ce projet de résolution s’adresse aux États membres et aux organisations non gouvernementales.

2. Le second alinéa du dispositif prie le Directeur général "de prendre toutes mesures nécessaires en vue de la réalisation" du sous-projet des autorités d’Auroville concernant l’établissement de pavillons nationaux pour marquer le dixième anniversaire d’Auroville.
3. Le Directeur général ne saurait évidemment assumer aucune responsabilité en [ce] qui concerne l’exécution de projets nationaux. Il peut toutefois prendre des mesures appropriées, dans le cadre des activités générales d’information du public, notamment en ce qui concerne les activités intersectorielles relatives aux droits de l’homme et à la paix, afin de faire connaitre au public certaines activités particulières d’Auroville. »

Selon le Directeur général, ce qui, dans le projet de l’Inde, concernait la construction des Pavillons fut repoussé mais la cause de ce projet, le dixième anniversaire d’Auroville, fut retenu, avec seulement de l’« information » faite à propos de cette ville en construction.

 

DÉCISION DE L’UNESCO

Le projet de l’Inde fut joint à d’autres projets concernant aussi des anniversaires, et ça mena à la décision d’indiquer tous ceux-ci dans le calendrier biennal 77-78.

Un seul document de la procédure est cité. Document 18 C/COM/3 du 11 novembre 74. « Projet de Rapport de la Commission IV » « Information ». Sous-Chapitre 4.3. (Le document référencé 18 C/123, du 20 novembre 74 est le Rapport de la Commission IV / Information / Projet de programme et de budget pour 1975-1976. À propos de ce qui est en jeu, son contenu est comme celui du document du 11 novembre 74. Il fut adopté le 20 novembre 74 en séance plénière de la Conférence générale et devint ainsi la décision de celle-ci. Recueil : General Conference Conférence générale [...] 18e session / Paris 1974 / Proceedings, comptes rendus, actas..., p. 395.)

P. 5 « Section 4.35 – Anniversaire de personnalités éminentes et d’évènements historiques
196. Malgré les réserves exprimées par certains orateurs quant à la valeur de ce programme, l’un d’entre eux estimant qu’on en avait fait un usage abusif, les projets de résolution présentés ont été dans l’ensemble acceptés.

[P. 6.] 197. La Commission a accepté sans modification la résolution 4.35 figurant dans le document 18 C/5 et a pris note des projets de résolution 18 C/DR.112, 18 C/DR.200 [celui de l’Inde] et 18 C/DR.364 après que le Sous-Directeur général ait indiqué que le projet de résolution 18 C/DR.200 [celui de l’Inde] avait été remanié par ses auteurs à la suite des observations faites par le Directeur général au sujet de ce texte.
198. La Commission a pris note du plan de travail de cette section.
199. La Commission a pris note de la section relative aux Services d’information hors Siège et de son budget.
200. Enfin, la Commission a pris note du budget de l’ensemble du sous-chapitre, tel qu’il avait été modifié dans le document 18 C/COM/2. »
Ce texte remanié ne fut pas trouvé. Est-ce qu’il est celui qui fut publié dans le calendrier ?

Partie « Annexe – Recommandations ». Page 5.
« Section 4.35 – Anniversaire de personnalités éminentes et d’évènements historiques
46. La Commission a recommandé à l’unanimité que la Conférence générale adopte la résolution 4.35 :

[Ensuite, dans un cadre il y a ceci qui est très ressemblant à la résolution de 68 relative à ces anniversaires.]
4.35 : La Conférence générale,
1. Tenant à ce que la célébration des anniversaires de personnalités éminentes et d’évènements historiques importants dans les États membres contribue à faire connaitre les personnalités et les évènements qui marquent le développement de l’humanité,
2. Autorise le Directeur général
(a) à inviter les commissions nationales à lui communiquer une liste sélective des anniversaires (centenaires ou multiples de centenaires) de personnalités éminentes et d’évènements historiques importants dans les domaines de l’éducation, de la science, de la culture et de l’information qu’elles célèbreront en 1977 et en 1978 ; »
« centenaires ou multiples de centenaires » : l’indication d’un anniversaire n’est donc envisageable que pour 100 ans, 200 ans, 300 ans, etc.

Suite immédiate.
« (b) à publier la liste de ces anniversaires sous la forme d’un calendrier biennal et à la distribuer largement, entre autres aux commissions nationales et aux organisations non gouvernementales ;
(c) à utiliser ce calendrier comme un guide pour la publication d’articles et la préparation de programmes radiodiffusés et télévisés.
[Ici est la fin du cadre, c’est-à-dire celle du projet de résolution.]
[P. 6.] 47. La Commission a recommandé que la Conférence générale prenne note des plans de travail qui figurent dans le Sous-Chapitre 4.3, compte tenu des projets de résolution 18 C/DR.362, [...] 18 C/DR.200 [celui de l’Inde] et 18 C/DR.364 dont la Commission a pris note, ainsi que des ajustements proposés par le Sous-Directeur général pour satisfaire aux impératifs budgétaires.
48. La Commission a pris note du budget amendé des différentes sections du Sous-Chapitre 4.3 :
Section 4.31 : [...]
Section 4.32 : [...]
Section 4.33 : [...]
Section 4.34 : [...]
Services d’information
hors Siège et
personnel de direction : [...]
Total [...] »
Aucun budget ne fut prévu pour la Section 4.35, celles des anniversaires, sauf que fut envisagée la publication d’un calendrier pour les ans 77 et 78 en même temps. Le dixième anniversaire devait y être annoncé. Ce calendrier ne fut pas lu pour ici.
Il en est reparlé dans quelques chapitres.

 

OPINION DE JHAVÉRI

Dans le livre de Jhavéri, une histoire est racontée à ce sujet p. 393 à 395. Celle-ci parla d’une opposition momentanée de la Suisse et du texte qu’elle rédigea et elle le reproduisit. Elle indiqua aussi ceci : « La résolution suivante sur les Pavillons culturels internationaux passa à l’unanimité ». «The following resolution on International Cultural Pavilions was passed unanimously. » Mais son texte fut corrigé pour devenir le projet de l’Inde, et il ne devint pas une résolution. À propos de ces Pavillons, il y eut un échec.

 

 

CHAPITRE 60
FÉVRIER-MARS 75, À PROPOS DES PAVILLONS DE PAYS DANS AUROVILLE

 

Voici un chapitre où l’on voit encore l’agitation mentale à propos des Pavillons de pays.

Lettre de Kailas Jhavéri datée du 11 février 75 adressée à John Fobes, Directeur général Adjoint de l’Unesco. (Entre le 15 décembre 70 et mars 72, M. Adiseshiah fut remplacé par J. Fobes. Pour affirmer cela il est tenu compte des listes du livre Staft lists, Listes du personnel, et du dossier bleu.)

Texte en anglais dont voici la traduction.
« Cher M. Fobes :
Vous êtes évidemment informé du projet d’Auroville et des diverses résolutions de la Conférence générale de l’Unesco concernant ce projet. Pour reprendre les termes de [Adiseshiah,] l’ancien Directeur général adjoint de l’Unesco, "notre Conférence générale a déclaré successivement trois fois que le grand projet d’Auroville est une expression profonde [« profound »] de l’esprit de l’Unesco. Sur la base de ces résolutions adoptées librement et à l’unanimité par 135 États membres de l’Unesco, je crois que le moment est venu pour tous les États membres des cinq continents, pour toutes les organisations bénévoles et plus particulièrement pour tous les individus d’aider à l’accomplissement d’Auroville." »
« profonde ». L’Unesco n’avait pas employé ce mot. Est-ce qu’Adiseshiah l’avait employé ? Est-ce que son emploi fut une invention de Jhavéri ? Quoi qu’il en soit, l’idée exprimée objectivement par ce mot n’avait été placée dans aucune des trois Résolutions de l’Uneco. Jhavéri commit donc objectivement une erreur, comme si elle était dans une grande illusion. Y était-elle ?
« je crois ». Selon ce qui est rapporté, une pensée arriva dans le mental d’Adiseshiah et il la considéra comme correspondant à la réalité du monde.
Vu ce qu’en écrivit Jhavéra, Adiseshiah lui annonça cela alors qu’il était encore Directeur général adjoint de l’Unesco.
Ça n’avait pas correspondu à la réalité puisqu’aucune nation ne s’était mise à construire son Pavillon, mais Jhavéri, qui avait la même croyance, pensa pourtant judicieux d’invoquer cette annonce comme argument.

Suite immédiate.
« Nous proposons donc le projet de pavillons culturels permanents de toutes les nations à Auroville pour que tous les hommes de sincérité et de bonne volonté qui sont convaincus de la valeur de l’expérience de la ville universelle d’Auroville puissent participer librement, à leur propre manière unique, et mettre les avantages [« benefits »] de l’expérience à la disposition de l’ensemble de l’humanité à laquelle Auroville appartient. »
« Nous proposons » : ce fut « la Mère » qui invita des pays, pas la S.A.S. Par ailleurs, elle invita des individus pour d’autres Zones d’Auroville.
« toutes les nations » : généralisation abusive.

Suite immédiate.
« Les grandes lignes de ce projet, ses buts et ses objectifs [« its aims and purposes »], et le champ possible de participation dans le contexte du but général [« the over-all aim »] de la ville sont donnés dans la brochure ci-jointe. »
Cette dernière n’est pas dans le dossier de documents consulté. P. 392 du livre de Jhavéri, il est écrit que celle-ci est l’auteur d’une brochure sur les Pavillons, et c’est peut-être celle-ci. Elle écrivit que mille exemplaires furent envoyés à l’Unesco de Paris pour qu’elles soient distribuées « aux États membres », aux Commissions nationales pour l’Unesco, aux membres du Conseil exécutif, au Directeur général et aux organisations non gouvernementales.

Suite.
« [...] lors de la dix-huitième session de la Conférence générale de l’Unesco [en 1974*] et après sa conclusion, j’eus l’opportunité de discuter des Résolutions de l’Unesco concernant Auroville et en particulier le projet des pavillons culturels avec certains des représentants des États membres et diverses Délégations [...] ainsi que [...] et [...].
Vous trouverez ci-joint une liste de personnes qui, à mon avis, seront probablement les plus intéressées. [Cette liste est dans le dossier consulté.]
Nous fûmes heureux de constater l’accord général sur la valeur unique du projet de pavillons culturels à la lumière de l’idéologie [« the ideology »], de la méthode et du but d’Auroville en tant que ville universelle, où des gens de 30 pays, représentant différentes cultures du monde sont déjà venus ensemble pour une expérience consciente dans l’évolution d’une société qui peut manifester l’unité dans la diversité et nous conduire vers la réalisation de l’harmonie universelle progressive d’une manière libre et spontanée. »
Ce serait une « idéologie » qui serait la cause de l’existence d’Auroville. C’est une erreur.
Pour ladite « expérience consciente dans l’évolution d’une société », la méthode, et la vraie, n’est pas indiquée.

Suite.
« [...] les États membres [...] pourraient aussi inviter à participer un groupe représentatif composé de responsables d’université, d’étudiants et de professeurs de facultés ainsi que des représentants des fondations intéressées afin de concevoir un plan approprié de construction d’un pavillon national de leur culture, son contenu et son programme de participation à Auroville. [...] »
Pour le cas de mauvaise traduction : « [...] the Member-States [...] could also invite the participation of a representative group of responsible university students and faculty members as well as representatives of interested foundations in order to [...] ».
« représentatif » de quoi !? Ces gens seraient choisis par leurs nommeurs.
Est-ce que l’activité laborieuse de quelques individus du genre de ceux indiqués correspond à un processus de manifestation dans lequel est théoriquement Auroville ? Ces individus pourraient ne même pas être engagés personnellement dans le yoga intégral !
La lettre de Jhavéri relève de l’agitation mentale.
Et il y a encore cette obsession hors-sujet sur des enseignants et des enseignés !

Suite immédiate.
« Si vous le jugez donc opportun, nous serions heureux si un comité spécial pouvait être créé sous la présidence du Directeur général et de vous-même pour exprimer la participation de l’Unesco [« for the purposes of Unesco’s participation »]. Le Comité serait composé de personnes qui s’intéressent réellement à Auroville et qui sont capables et engagées à travailler pour sa réalisation.
Sans aucun doute, le succès de l’expérience d’Auroville dépendra en grande partie de l’action de ces hommes sincères et de bonne volonté qui sont profondément convaincus de sa nécessité impérieuse dans l’actuel monde de crise, et qui sont prêts à collaborer pour construire un lieu de vie au-dessus des rivalités nationales, des conventions sociales étroites, des morales contradictoires et des religions rivales afin de se consacrer librement à la réalisation d’une vie meilleure, plus vraie et plus noble sur la terre.
Il est espéré que le projet d’Auroville, par ses programmes de pavillons culturels, ajoutera une nouvelle dimension non seulement aux programmes culturels et éducatifs de l’Unesco mais aussi à sa recherche d’un nouvel ordre social et économique, que l’humanité attend si désespérément aujourd’hui.
Compte tenu de nos communs buts et efforts, Auroville attend avec intérêt la participation concrète de l’Unesco à ses projets. Est-il temps de commencer ?
Avec l’expression de tous nos meilleurs vœux pour le succès du travail de l’Unesco sous la direction estimée de M. M’Bow et de vous-même,
Cordialement, / Kailas Jhaveri
En charge des Relations de la Société avec l’Unesco »
« Copie à : Navajata, Président de Sri Aurobindo Society
[En français :] André Morisset, Agent de liaison, Société Sri Aurobindo, Paris »
« Est-il temps de commencer ? » Si, pour chaque Pavillon, il était temps, ça aurait été en train de se faire. Vu la suite où aucune nation ne se mit à bâtir son Pavillon, il n’était pas temps.
Jhavéra admettait que Navajata soit le « Président » de la S.A.S.
(Entre février 74 et février 75, le Directeur général de l’Unesco René Maheu fut remplacé par Amadou-Mahtar M’Bow. Affirmation faite d’après le recueil Staft lists et la lettre précédente.)

Lettre du 27 mars 75, rédigée par Maheswar Dayal, dit « Ministre » mais qui était peut-être ancien ministre, et expédiée depuis l’Ambassade de l’Inde à Paris. D’après une autre lettre présentée plus loin, il y aurait été le Délégué permanent de l’Inde auprès de l’Unesco. La lettre fut adressée à Fobes, Directeur général Adjoint. Texte en anglais dont voici la traduction.
« Cher M. Fobes,
Comme vous vous en souviendrez, lors de la dernière Conférence générale de l’Unesco [en 74], une Résolution a été présentée concernant Auroville et en particulier la désirabilité pour les États membres de construire leurs pavillons culturels nationaux à Auroville pour y former une partie de la présence culturelle internationale le plus tôt possible.
Cette Résolution fut notée avec la compréhension qu’elle sera portée par l’Unesco à l’attention de tous les États membres. Je vous serais reconnaissant de bien vouloir me faire connaitre les mesures de suivi déjà prises par l’Unesco à cet égard ou prévues.
Je vous serais aussi reconnaissant de bien vouloir me faire connaitre les programmes qui pourraient être entrepris pour faire progresser les buts et objectifs [« the aims and objectives »] d’Auroville dans le cadre des programmes de l’Unesco dans un proche avenir, d’autant plus que le Projet Auroville a déjà fait l’objet de plusieurs Résolutions de la Conférence générale de l’Unesco.
Meilleures salutations, / Cordialement, / [Signature.] / (Maheswar Dayal)
[…] copie envoyée à Mle Jhaveri. »
« une résolution a été présentée ». En réalité : un projet de résolution le fut.
« Cette résolution fut notée » etc. La situation exacte est indiquée dans le chapitre précédent.

Lettre interne à l’Unesco, datée du 25 juillet 75, rédigée par John Fobes. Texte en anglais dont voici la traduction.
« 1. Référence à la lettre n° PAR/M/26/75 du 27 mars 1975 du Délégué permanent de l’Inde relative à Auroville. Bien qu’il n’y ait pas de résolution formelle de 1974 sur le sujet, nous avons l’obligation morale de faire connaitre de temps en temps des informations concernant l’expérience d’Auroville. Jusqu’à présent durant cette période de deux ans [entre deux Conférences générales], nous ne l’avons pas fait à ma connaissance.
2. Je propose qu’Unesco Features publie une histoire d’Auroville. »
« Unesco Features » : semble être le titre d’un bulletin bimensuel pour la presse, la radio et la télévision.

Suite immédiate.
« 3. Je propose également que SHC/CD organise la distribution aux Délégués permanents [de pays auprès de l’Unesco] de la brochure d’Auroville sur les Pavillons Culturels (copies disponibles auprès du Délégué Permanent) sous le couvert d’une note faisant référence à celle du DR [Directeur général] qui fut établie à la 18ème Conférence Générale [en 74]. Nous pouvons suggérer que les commissions nationales organisent des discussions. »
« SHC/CD » : à peu près, désigne un Directeur de la Section de l’Unesco relative aux Sciences Humaines et à la Culture.
« organisent des discussions » : parler, encore et encore, en omettant l’essentiel.

Suite immédiate.
« 4. J’ai informé le représentant d’Auroville que, à propos de "la ville universelle", aucune suggestion n’a été reçue des États membres concernant le programme 1977-1978. De plus, je ne savais pas très bien quel "retour spécifique" à notre programme pourrait justifier une activité de projet. Que pourrions-nous apprendre d’Auroville ? Y a-t-il des techniques ou des résultats particuliers qui devraient être portés à l’attention des États membres ? Cela correspond-il au "nouvel ordre économique et social international" ? CD voudra pouvoir dire qu’il examina ces questions lorsqu’il élabora le projet de programme pour 1977-1978.
[Signature.] »

 

 

CHAPITRE 61
MARS 1975*, UN AUTRE EXEMPLE D’OMISSION DE L’ESSENTIEL D’AUROVILLE, ET D’AGITATION MENTALE

 

Dans le paquet employé du carton « CLT/CS/11 », le plus ancien document n’est pas daté. Près de lui, il y en a un qui l’est du 27 mars 1975*. Puisque tout ce paquet de documents est dit commencer en 75, on peut considérer que le plus ancien est de cette année, et de son début. Texte en français.
Titre : « Projet AUROVILLE présenté à JEUNESSE CANADA/MONDE »
Aussitôt après sur une autre page, il y a ceci complet
« AUROVILLE
Une définition :
Auroville pose la question d’une humanité future.
Auroville veut hâter l’évolution par la conscience de l’unité humaine et la matérialisation d’une société où cette conscience est vécue concrètement. Pour cela, Auroville se manifeste dans le travail d’une communauté où toutes les formes d’activité humaine se rencontrent dans la volonté d’atteindre cette conscience d’unité et de la rendre efficace dans la vie même. Auroville veut un développement individuel et intégral au sein d’une société vouée à ce développement.
Auroville est une ville internationale, située à quelques kilomètres de Pondichéry, dans le sud-est de l’Inde. À cause de la nature de sa recherche, cette ville regroupe des travailleurs de toute les nationalités. Outre les stagiaires nombreux qui viennent y séjourner, Auroville compte actuellement, une population permanente d’environ 300 habitants.
Dans l’immédiat, un des projets spécifiques d’un village modèle, Auromodèle, de 2000 habitants. Là seront affrontés tous les problèmes ressortissant du projet Auroville propre, et seront étudiés, mis à l’épreuve, les éléments d’une solution. Cette solution elle-même n’est jamais définitive, mais se veut organiquement liée au développement de la conscience d’unité chez les citoyens d’Auroville. »
Des humains tels qu’ils sont actuellement devraient s’occuper, par eux-mêmes, mentalement, de se créer une « conscience de l’unité humaine », dite aussi « conscience d’unité ».
Omission de l’essentiel d’Auroville. Agitation mentale.

 

 

CHAPITRE 62
NOVEMBRE 75, EXPRESSION DE LA CONFUSION MENTALE CONCERNANT LA S.A.S. ET L’ASHRAM

 

Dans ce chapitre, il y a la reproduction d’un texte rédigé par Gabriel Monod Herzen, un Français qui était membre de l’Ashram de Pondichéry et aussi de la S.A.S. Carton « CLT/CS/11 ».
(Pour situer un peu cet individu, savoir que, en réponse à une lettre du Directeur général de l’Unesco du 23 juillet 70 qui avait invité un représentant de la S.A.S. à venir, en tant qu’observateur, à la Conférence générale commençant le 12 octobre 70, la réponse fut apportée par une lettre datée du 30 septembre 70, émanant du Secrétaire de la S.A.S. nommé Jhunjhunwala, qui indiqua que le représentant serait Navajata, Secrétaire général et Trésorier et que, sinon, « in the alternative », ce serait « Prof Gabriel Monod Herzen », « Society’s Scientific Adviser », Conseiller scientifique de la Société.)

Lettre du 21 novembre 1975*, rédigée par Monod-Herzen. Le destinataire n’est indiqué que par le titre de fonction qui est au début de la lettre car l’enveloppe ne fut pas conservée. Texte en français.
« Madame la Présidente,
Mon organisation vous prie de bien vouloir transmettre à Monsieur le Directeur Général [M’Bow] les réflexions et les souhaits que son allocation inaugurale nous ont suggéré [nous a suggérés].
Veuillez agréer, Madame la Présidente, avec mes remerciements pour votre inlassable activité, mes respectueux hommages.
G. Monod-Herzen / Délégué de la Société Sri Aurobindo »
Sur une feuille jointe :
« LA SOCIÉTÉ SRI AUROBINDO
Exprime sa reconnaissance à Monsieur le Directeur Général de l’UNESCO pour la vigueur avec laquelle, dans son allocution inaugurale de la quinzième Conférence des ONG, le 18 novembre 1975, il a souligné :
Tout d’abord la gravité de la persistance de la discrimination raciale et des violations des droits de l’homme : (p. 5).
ensuite la nécessité de consacrer nos efforts à la création, par négotiation [négociation] seulement, d’un ordre économique entièrement nouveau devant "dépasser le cadre économique et viser à la fois au progrès social et au progrès culturel". (p. 9)
Constate l’identité de ses vues avec celles que notre organisation défend depuis un demi-siècle pour inciter à la réalisation d’un idéal de l’unité humaine.
Remarque, en vertu de cette expérience prolongée, que les principaux effets néfastes de la discrimination et de la guerre ne sont pas leurs aspects raciaux et militaires, car ils sont le plus souvent les conséquences de sentiments regrettables développés volontairement par des méthodes d’éducation en désaccord total avec les buts de l’UNESCO rappelés plus haut, notamment dans l’enseignement de l’histoire moderne et contemporaine.
Souhaite que les textes des résolutions prises par l’UNESCO à propos de la discrimination et de la guerre, précisent qu’il s’agit :
de toute discrimination, qu’elle soit raciale, religieuse ou politique ;
que la paix n’est pas seulement l’absence d’hostilités militaires, mais surtout l’absence de toute attitude agressive économique, politique ou religieuse entre les nations et, à l’intérieur de celles-ci, entre les divers groupes humains qui les constituent.
Le délégué de la Société SRI AUROBINDO
[Signature.] »

Il est parlé d’une « identité » des « vues ». D’abord, une petite partie seulement de celles de la S.A.S. est en jeu. Ensuite, alors que ce qui est appelé « droits de l’Homme » à l’Onu et à l’Unesco correspond à des situations de tyrannies religieuses, Auroville n’est pas faite pour avoir celles-ci.
Ce texte est reproduit pour montrer la confusion qui existe entre l’Ashram et la S.A.S. L’expression « depuis un demi-siècle » fait référence à la naissance de l’Ashram dont la date officielle de création est le 24 novembre 1926*. Pourant il est dit « notre organisation», qui est la S.A.S. dont le nom est le titre du texte et qui est le sujet des verbes des débuts d’alinéa, et qui fut créée en 1960*, quinze ans seulement avant la lettre.
Ici comme en d’autres chapitres, cette confusion mentale est visible. En d’autres chapitres, il y a aussi celle avec le Centre International d’Éducation Sri Aurobindo. Elle est un contraire de la lumière.
(Par ailleurs, et pour ne parler que de religions, tant qu’une ou plusieurs d’entre elles sont dominantes à l’intérieur d’un pays, surtout l’une, de l’oppression existe sous les tyrans, et une absence de paix même lorsqu’il y a globalement son apparence à cause de la force écrasante des tyrans. Lorsque les victimes conscientes ont quand même la possibilité de s’exprimer, l’existence du conflit est visible. Son entrée en combats matériels peut finir par arriver lorsqu’il y a les circonstances favorables.)

Lettre du 25 novembre 75, rédigée par Pierre le Harivel, adressée à M. D. Najman. Texte en français.
« À la suite de la Conférence des organisations internationales non gouvernementales, le délégué de la Société Sri Aurobindo, Monsieur G. MONOD HERZEN, m’a prié de transmettre au Directeur général "les réflexions et les souhaits que son allocution inaugurale lui a suggérés". [La Société] Sri Aurobindo n’a pas soumis le texte ci-joint à la Conférence en tant que résolution, mais souhaite que le Directeur général en prenne connaissance.
La Société Sri Aurobindo avait été classée en catégorie C par le Directeur général en avril 1967 et le Conseil exécutif a décidé de la classer en catégorie B à sa 84e session en mai-juin 1970. » Fin de la lettre.

 

 

CHAPITRE 63
DÉCEMBRE 75, AUTRE EXPRESSION DE LA CONFUSION MENTALE CONCERNANT LA S.A.S. ET AUTRE CHOSE

 

Pour la première lecture, il est fortement conseillé de sauter le présent chapitre.
Carton « CLT/CS/11 ». Lettre datée du 9 décembre 1975*, émanant d’Emmanuel Pouchpa Dass, « Directeur de la Division du Développement culturel », qui fut adressée à Tanmaya, du Centre international d’Éducation Sri Aurobindo, situé à Pondichéry.
Ce Centre est rattaché à l’Ashram de Pondichéry mais semble en être une entité juridique distincte. Il ne faisait pas partie de la S.A.S.
Texte en français.
« Cher Ami,
J’ai bien reçu votre lettre du 24 novembre et je suis embarrassé pour vous répondre, car nous avons déjà fait nos plans pour les années qui viennent et il nous est difficile d’inclure le projet de livre et de film dont nous nous sommes entretenus cet été. Comme je ne recevais rien de vous, j’ai cru que vous aviez abandonné ces projets. Quoi qu’il en soit, je retiens que vous avez toujours l’intention de préparer un livre sur "les conceptions de l’éducation de Sri Aurobindo". Je vous ferai savoir prochainement si l’Unesco est en mesure de vous aider dans cette entreprise.
Veuillez agréer, cher Ami, l’expression de mes sentiments dévoués. »
S’il avait été reconnu que le Centre ne faisait pas partie de la S.A.S., l’Unesco n’aurait pas eu à s’en occuper de la manière envisagée.

(Voici un extrait d’une lettre de la S.A.S. où ce qui fut écrit signifie que ce Centre ne faisait pas partie de celle-ci. Lettre datée du 2 octobre 69, émanant de Navajata « Secrétaire général », et adressée au Directeur général de l’Unesco. Texte en français. Son début est ceci. « En réponse à votre lettre circulaire du 1er avril 1969, je vous prie de bien vouloir trouver ci-joint une brochure relative au Centre international d’éducation de l’Ashram de Sri Aurobindo. Ce Centre international d’éducation n’est pas administré par notre Société, mais celle-ci en suit attentivement les expériences et tente d’en appliquer les conclusions. »)

 

 

CHAPITRE 64
DE DÉCEMBRE 75 À MARS 76, LA S.A.S. DEMANDA DE L’ARGENT À L’UNESCO POUR DEUX NOUVEAUX PROJETS, ET REFUS

 

Pour la première lecture, il est fortement conseillé de sauter le présent chapitre ou de ne lire que les titres de partie.

Chapitre où l’on voit une partie de la relation de la S.A.S. avec l’Unesco. Carton « CLT/CS/11 ».

 

DEMANDE DE LA S.A.S.

Lettre de Kailas Jhavéri, datée du 11 décembre 75, adressée à L’Harivel, Directeur à l’Unesco de la Division des Relations avec les organisations non-gouvernementales.
Texte en anglais dont voici la traduction.
« Cher M. L’Harivel,
Dans le prolongement de notre discussion sur l’assistance de l’UNESCO aux projets de la Société Sri Aurobindo et d’Auroville, j’ai le plaisir de vous faire parvenir un bref aperçu de deux projets de recherche susceptibles d’intéresser l’Unesco : 1) Centre International de Recherche et de Formation en Éducation (2) Centre International de Bibliothèques Éducatives [« International Educational Library Centre »].
1) Ce projet de recherche en éducation [...].
2) L’autre projet de la Société Sri Aurobindo, [...].
Nous espérons que ces projets seront considérés utiles et qu’ils seront acceptés dans le cadre du Programme de participation de l’UNESCO pour recevoir les contributions financières prévues dans le budget approuvé pour 1975-1976, si possible.
S’il devait être nécessaire de discuter de ces projets avec nous, vous le savez, nous serions heureux de votre visite.
Meilleures salutations, / Cordialement, »
Deux annexes étaient jointes, chacune concernant un des deux projets.
Cette lettre semble avoir été la dernière de Jhavéri. Ensuite elle ne s’occupa plus des relations de la S.A.S. avec l’Unesco.

LETTRES INTERNES À L’UNESCO

Lettre du 12 janvier 76, de C. R. Zaher. Texte en anglais dont voici la traduction.
« Le Département [de l’Unesco dirigé par Zaher] estime que notre aide à ce projet, qui se situe loin de la structure de développement des infrastructures nationales sur laquelle notre travail est maintenant axé, n’est pas une priorité.
Nous n’en savons pas beaucoup sur la Société Sri Aurobindo ou Auroville, mais nous nous demandons si, à ce stade du développement du monde, une liste établie pour cette communauté spéciale pourrait vraiment avoir beaucoup de pertinence pour des groupes de population plus typiques, même ailleurs en Inde. Je ne suis pas du tout sûr que ce soit un objectif [« objective »] réalisable de préparer une liste de base de 1000 titres sur tous les domaines de la connaissance et à tous les niveaux éducatifs sans référence aux points de vue nationaux ou autres. Si cela était théoriquement possible dans des domaines comme la littérature ou les sciences fondamentales, comment choisirait-on les titres en science politique ou ailleurs dans les sciences sociales, l’histoire (après la période d’Hérodote), la loi ou même la géographie ?
Nous sommes d’accord qu’une bonne équipe de sélection de livres qui connait bien la communauté d’Auroville pourrait, en vérifiant les bibliographies standard de base, proposer une liste qui pourrait être utile pour Auroville. Nous ne sommes pas convaincus que cela serait utile ailleurs, et nous ne pensons certainement pas que ce soit une bonne base pour la création de bibliothèques rurales en Inde, comme proposé dans le dernier paragraphe. Des fonds pourraient probablement être trouvés dans le cadre du Programme de participation si la priorité est donnée par M. Fobes. Nous ne sommes pas en état de prendre des mesures pour chercher d’autres sources de financement pour ce projet. »

Lettre du 22 janvier 76, de Gunnar Naesselund. Texte en anglais dont voici la traduction.
« Je place ci-joint les commentaires du Directeur par intérim [« the Acting Director »] du Département de la Documentation, des Bibliothèques et des Archives, sur le projet de la Société Sri Aurobindo pour un Centre International de Bibliothèques Éducatives. Je suis d’accord avec les commentaires de Mme Zaher auxquels il n’y a rien à ajouter de la part d’autres parties du Secteur de la Communication qui, parfois, auraient pu avoir des contacts avec le projet d’Auroville mais qui ne sont pas concernés par ces projets. »

Lettre du 27 février 76, de Henri Dieuzeide. Texte en français.
« La demande d’assistance porte :
1° sur un achat de livres de l’ordre de 7.000 dollars pour une bibliothèque,
2° sur l’achat de matériels pédagogiques pour une somme de 5.000 dollars.
La Division estime qu’il n’est pas possible de donner suite à cette demande d’assistance dans le cadre du programme régulier, compte tenu du caractère limité et purement matériel de la requête. Par compte [Par contre] on pourrait éventuellement suggérer à la société Sri Aurobindo de présenter une requête par les voies ordinaires du programme de participation au cas où des fonds seraient encore disponibles dans ce domaine.
En tout état de cause, il n’apparait pas qu’il s’agisse d’une activité majeure. »

RÉPONSE DE L’UNESCO À LA S.A.S.

Lettre du 12 mars 76, adressée par Mirtcho Arsov à Kailas Jhavéri. Texte en anglais dont voici la traduction.
« Cher Monsieur [Mle]
J’ai été chargé d’accuser réception de votre lettre datée du 11 décembre 1975 adressée à M. Le Harivel. À cet égard, avec une profonde tristesse, je dois vous informer du décès de M. Le Harivel survenu en décembre dernier.
En raison de cette situation très triste, nous n’avons pas été en mesure de donner une réponse plus rapide à votre lettre concernant la possibilité de l’assistance de l’Unesco pour deux projets de la Société Sri Aurobindo.
Néanmoins, vos demandes ont été examinées attentivement par les Secteurs compétents du Secrétariat, mais j’ai le regret de vous informer qu’en raison de restrictions budgétaires, l’Unesco ne peut pas accorder l’assistance nécessaire à vos projets.
Puis-je suggérer que votre Association les renvoie à la Commission nationale de l’Unesco de votre pays afin qu’ils puissent être considérés dans le cadre du Programme de participationCordialement, »

 

 

CHAPITRE 65
APRÈS LA MORT DE MIRRA ALFASSA « LA MÈRE », CONFLIT ENTRE LA S.A.S. ET AUROVILLE

  

Après la mort de Mirra Alfassa « la Mère » le 17 novembre 73, Navajata se déclara Président de la S.A.S. et, en plus, lorsqu’il publia une nouvelle brochure des Statuts de la S.A.S. où il se présenta ainsi, il plaça encore à la fin la signature imprimée de « la Mère » comme si c’était elle qui l’avait nommé.
La S.A.S. se déclara propriétaire des terres achetées pour Auroville et il y eut peut-être d’autres faits. Dans le conflit qui commençait, elle voulut imposer des conditions aux Auroviliens. Le refus fit augmenter le conflit. Il y eut d’autres faits de conflit avec de graves conséquences pour les habitants de cette ville.
Certains Auroviliens opposants déclarèrent que leur règle était celle d’être « serviteur volontaire de la Conscience Divine ».
Est-ce que certains Auroviliens se rangèrent du côté de la S.A.S. ?
D’autres se déclarèrent « neutres ». Est-ce que ce fut parce que certains jouèrent à l’unité humaine où il faut éviter les querelles, les conflits,.... et prôner ainsi la soumission des opprimés aux tyrans, ou continuer à être des tyrans en s’occupant d’écraser les contestations des opprimés ? (Est-ce que ce fut parce que certains jouèrent à avoir la conscience supramentale où il y a de l’unité, où il n’y a plus le problème d’être d’un camp ou d’un autre ?) Objectivement, le seul fait de se dire « neutres » les faisait être du côté du pouvoir en place, c’est-à-dire du camp de la S.A.S.

Les quelques lignes ci-dessus, qui sont pourtant peu nombreuses, montrent la grande ignorance ici de ce qui exista et contiennent peut-être des erreurs.
Lorsque le pouvoir de la S.A.S. dans Auroville et celui de l’Ashram, qui sont mêlés, n’existeront plus, on s’intéressera peut-être à un récit du conflit, s’il y en a un bon.

Les individus qui s’imaginent que ladite manifestation supramentale se fait et se fera sans combats s’illusionnent.

 

 

CHAPITRE 66
CAUSE DE L’ARRÊT PAR JHAVÉRI DE SES ACTIVITÉS AUPRÈS DE L’UNESCO, ET SUITES

 

Livre de Jhavéri. Texte en anglais dont voici la traduction.

P. 404. « J’étais rentrée de mon travail à l’étranger, vibrante et jubilante de la réponse que nous avions reçue partout concernant notre projet de Pavillons culturels à Auroville. Je rapportai tout cela à Navajata, attendant les prochaines mesures que nous devrions prendre pour faire avancer le projet plus loin. J’étais si enthousiaste que je ne remarquai même pas le regard troublé dans ses yeux derrière son sourire. Il apprécia le travail que j’avais fait, mais il me dit froidement et franchement : "Quand ma propre maison est [P. 406.] en feu, comment puis-je penser à l’avenir d’Auroville ? »
Navajata évoqua ici le conflit avec des Auroviliens. Si sa réponse est bien rapportée, il exprima qu’il considérait qu’Auroville était sa « propre maison », lui appartenait. Il n’exprima donc pas que son idée de départ avait été reprise et transformée par « la Mère » en autre chose. Il n’exprima pas qu’il était au service du projet, en suivant son guide intérieur. Il exprima pas que la première chose à faire était de s’occuper de suivre cela.

Suite immédiate.
« Je lui demandai : "Qu’est-ce qui s’est passé ?" Alors il me raconta alors toute l’histoire du conflit entre la Société et Auroville. Je lui demandai si je pouvais aider à résoudre ce conflit. Il dit : "Tu peux essayer". Je pouvais sentir sa douleur, parce qu’il s’était totalement donné pour la croissance et le développement d’Auroville. »
... « Auroville » selon sa propre conception et surtout selon sa conception de lui-même à ce sujet.

Suite immédiate.
« J’essayai, mais il y avait un manque de confiance des deux côtés et, avec la position tranchante qu’ils avaient prise, je ne pouvais pas persuader l’un ou l’autre camp de parvenir à une position de réconciliation. Ils allèrent au tribunal malgré le conseil général de la Mère de ne jamais porter un différend devant un tribunal. Peut-être que, dans les circonstances créées par la conscience humaine ordinaire, ils furent obligés de le faire. Mais, dans une grande mesure, cela affecta le travail de la Mère. À ce moment-là, je quittai mon travail pour Auroville avec toute ma bonne volonté et mes meilleurs vœux, car la direction prise était contre le but proclamé d’Auroville : réaliser l’unité par l’harmonie universelle progressive. »
Jhavéri vivait dans son mental. Elle avait un idéal, s’agitait beaucoup à ce sujet, dont des lettres reproduites dans des chapitres antérieurs du présent texte en montrent une partie. La lecture de son livre montre le reste (de ce qu’elle exprima). Elle prenait des indications de « la Mère » comme des règles religieuses.
Celle-ci parla « d’harmonie progressive » ce qui ne signifie pas que, tant qu’il y a des causes de conflits, il faudrait s’occuper de nier ceux-ci, de tout faire pour les éviter, ce qui correspond notamment à conserver à leur place les tyrans et les opprimés, se soumettre au pouvoir en place, laisser les agités dominer. En plus, l’expression « réaliser l’unité par l’harmonie universelle progressive » est, surtout ou seulement, celle de la S.A.S.
Elle correspond à l’activité positive d’individus qui agissent par eux-mêmes et pas du tout à la règle principale, que Jhavéri n’indiqua pas : « il faut être le serviteur volontaire de la Conscience Divine ». Elle n’en tint pas compte pour Auroville comme elle n’en tenait pas compte pour elle-même, qui était tout le temps en train de s’adresser à « la Mère » pour savoir quoi faire au lieu de regarder en elle-même.

P. 406. « [...] la séparation entre Auroville et la Société devint une réalité inévitable. J’avais vraiment vécu dans mon monde de rêve et je dois dire que ce fut un grand choc pour moi de réaliser que mon rêve de voir poser la première pierre de certains pavillons culturels pour le Centenaire de la Mère [en 78] ne pouvait être réalisé malgré tout mon travail à Paris. Peut-être que son heure n’était pas encore venue. Cependant, sa véritable fondation avait été élaborée dans ma conscience, ce dont je suis reconnaissant à Sri Aurobindo et à la Mère. »
Le « travail » de Jhavéri à propos des Pavillons résulta de son agitation mentale. Pour ce « travail », elle considéra que « son heure », celle de son « travail » « n’était pas encore venue ». Même s’il n’y avait pas eu le conflit et ladite « séparation entre Auroville et la Société », ce « travail » n’aurait mené à rien car il ne valait rien. Il ne correspondait pas à la manifestation de quelque chose, à quelque chose allant de l’intérieur vers l’extérieur, mais seulement à de l’activité laborieuse frénétique pour créer quelque chose à partir de l’extérieur ou, plutôt, pour tenter de faire créer par d’autres ce quelque chose auquel ils ne s’intéressaient même pas. Elle se contentait de quelques paroles qui étaient peut-être seulement de politesse ou pour se débarrasser de ses insistances. Lire son livre.
Jhavéri considéra que la « véritable fondation » de son « travail » « avait été élaborée dans » sa « conscience ». C’est probablement vrai. Mais elle crut que son « travail » serait la « fondation » de tout ce qui existerait dans Auroville à propos de Pavillons de pays. En cela elle se trompa complètement.

Kailas Jhavéri avait donc considéré, en 76 semble-t-il, que « la direction prise » par Auroville « était contre » son soi-disant « but proclamé ». Plusieurs années plus tard, elle changea au moins un peu d’avis.

P. 406. « Malgré de nombreuses difficultés et contretemps, Auroville a progressé dans de nombreux domaines d’activités créatives. Technologiquement [...]. Il y a beaucoup de gens de sincérité et de bonne volonté qui travaillent à Auroville, dont le sens de la consécration à ses buts et objectifs tels que décrits par la Mère avec Ses lignes directrices est remarquable. »
Ces gens approuvés par Jhavéri étaient-ils ceux partisans de la S.A.S. ?
Est-ce que dans les « buts et objectifs » auxquels pensa Jhavéri, il y avait « il faut être le serviteur volontaire de la Conscience Divine » ?

Suite immédiate.
« Il y a un sentiment de nouveauté et de beauté qui peut être vécu de manière tangible dans la création du Matrimandir, l’âme d’Auroville. Et aucune personne sensitive ne peut manquer [de sentir] la Présence vivante de la Mère Divine qui imprègne la Chambre, tout en calmant et rassemblant tout l’être autour de son centre psychique. On se sent porté aux hauteurs de sa conscience dans le silence de l’être. Je suis sure que si l’on peut respirer et vivre dans cette atmosphère et la laisser gouverner son être, Auroville, le Rêve du Suprême, peut devenir une réalité distincte à partager pour l’humanité. »
Texte en anglais de la fin. « One feels uplifted to the heights of one’s consciouness in the silence of the being. I am sure that if one can breathe and live in that atmosphere and let it govern one’s being, Auroville, the Dream of the Supreme, can become a distinct reality for humanity to share. »

Suite immédiate.
« La Mère initia [« initiated »] le projet d’Auroville qui est basé sur la vision de Sri Aurobindo du Futur glorieux, unissant la richesse des ressources matérielles et spirituelles et progressant sans cesse vers la Nouvelle Création. Auroville est surement le rêve de la Mère et le but d’Auroville sera réalisé à son propre temps. Mais pour cela, un travail solide dans la conscience humaine doit être fait. Nous sommes tous également responsables de la réalisation de ce magnifique "monde de Délice, attendant à nos portes notre appel à descendre sur terre". »
Jhavéri reconnut que « la Mère » avait été l’initiatrice et qu’il y avait quelque chose qui avait « son propre temps ». Le complément implicite est qu’il n’y a pas à faire de l’agitation mentale.)

Suite immédiate.
« La Société continua magnifiquement son travail, mettant en œuvre la vision de Sri Aurobindo et de la Mère dans de nombreux domaines des activités de la vie. »
Jhavéri se sortit pas de cette Société qui omettait l’essentiel et qui voulait se placer comme intermédiaire et en ajoutant ses propres règles.

 

 

CHAPITRE 67
EN 76, UNE BIOGRAPHIE DE « LA MÈRE » OÙ IL MANQUE L’ESSENTIEL DE SON APPORT (ET DE CELUI D’AUROBINDO)

 

Plus haut il y a un chapitre qui concerne d’abord un projet de résolution que le Gouvernement indien déposa à l’Unesco en 1974* en prévision du dixième anniversaire d’Auroville en 78.
Avec d’autres projets, il avait abouti à la décision de publier, avec le buget pour 1975* et 1976*, un calendrier pour les années 1977* et 1978*, qui indiquerait les anniversaires de personnalités éminentes et d’évènements historiques.
Il fut demandé aux Commissions nationales pour la coopération avec l’Unesco d’indiquer des faits à placer dans le calendrier.
Celle d’Inde pensa notamment au centenaire de la naissance de Mirra Alfassa, « la Mère », née le 21 février 1878*.
En 76, ce fut indiqué à l’Unesco en joignant une biographie de ce personnage, et la date fut placée sur le calendrier imprimé en décembre 76. Pour ici, cet objet n’a pas été vu mais on fait confiance aux affirmations.
Cette biographie est dans le carton CLT/CS/11. Elle omet l’essentiel de l’apport de « la Mère » (et d’Aurobindo). Il y a le mot « mission » qui, interprété le plus favorablement possible, en est seulement une évocation, et ce n’est pas compréhensible par quelqu’un qui n’est pas déjà informé de l’essentiel de l’apport.
Texte en anglais dont voici la traduction.

« LA MÈRE
Mira [Mirra] ALFASSA (LA MÈRE) naquit à Paris, en France, le 21 février 1878.
Dès le début de sa vie elle eut la conviction d’une mission à accomplir et quand elle rencontra Sri Aurobindo à Pondichéry le 29 mars 1914, elle sut immédiatement qu’il était son Maitre et qu’ensemble ils accompliraient la mission pour laquelle ils étaient nés. Ils commencèrent ensemble l’Arya, [journal] dans lequel la plupart des œuvres majeures de Sri Aurobindo furent publiées pour la première fois.
Elle passa la Première Guerre mondiale en France pendant un certain temps, puis au Japon. Elle revint à Pondichéry le 24 avril 1920 et s’y installa définitivement.
Le 24 novembre 1926, Sri Aurobindo se mit en retrait et confia à Mira [Mirra], dont il savait qu’elle était spirituellement son égale, la tâche de diriger l’Ashram. C’est alors que peu à peu elle fut connue sous le nom de La Mère et que l’Ashram devint une nouvelle façon de vivre selon la vision de Sri Aurobindo : le travail est fait par le disciple au mieux de ses capacités comme élément essentiel de son développement spirituel mais sans aucune réclamation du résultat.
Quand, pendant la guerre, des familles menacées par l’avance japonaise vinrent de Calcutta et furent acceptées à l’Ashram, une école fut ouverte pour leurs enfants et les vues de Sri Aurobindo et de la Mère sur l’éducation furent mises en pratique. Parallèlement à l’éducation académique, l’éducation physique fut donnée, en importance égale pour les garçons et les filles.
Après le décès de Sri Aurobindo en 1950, la Mère, en hommage à lui, décida d’élargir la portée de l’école et de la renommer. Le Centre International d’Éducation Sri Aurobindo s’efforce d’éveiller chez l’enfant la soif de connaissances réelles sans interférer avec son développement. Le Centre d’Éducation vise au développement intégral de l’enfant tel que décrit par Sri Aurobindo et la Mère.
À partir de 1965, la Mère commença à préparer le projet d’Auroville qui vise à étendre collectivement à une communauté plus large la nouvelle façon de vivre déjà pratiquée individuellement à l’Ashram. Le 28 février 1968 exista l’inauguration d’Auroville au cours de laquelle la Charte d’Auroville fut proclamée en différentes langues, et de la terre apportée par de jeunes délégués de cent-vingt-quatre pays fut déposée dans une urne qui est considérée comme la pierre de fondation d’Auroville. Jusqu’à sa mort le 17 novembre 1973, la Mère consacra une grande partie de son temps à guider les premiers pas de la nouvelle ville. »
« cent-vingt-quatre pays ». (C’est écrit avec ce premier tiret puisque la nouvelle graphie de la langue française est employée ici, même dans les citations.)

Dans ce texte, il manque l’essentiel de l’apport d’Aurobindo et de « la Mère ».
Par ailleurs, on ne dit pas que finalement les visites de Satprem et Sujata qui étaient ses plus proches et qui, eux, comprenaient ce qui se passait en « la Mère », furent interdites par ses autres proches, qu’ils la maintinrent enfermée et en refusant de l’aider à se lever lorsqu’elles le réclamait, qu’ils ne supportaient plus sa présence, lui donnant même à prendre un médicament pour malade mental. Il n’est pas dit non plus qu’elle avait annoncé plusieurs fois qu’elle pouvait se retrouver en état de catalepsie pouvant faire penser qu’elle était morte mais qu’elle ne le serait pas, et qu’il ne faudrait pas l’enterrer mais qu’il faudrait attendre en protégeant son corps notamment contre les moustiques or, dès qu’elle eut l’apparence d’être morte ses proches se dépêchèrent de l’exposer sous les lumières à la foule qui défila puis de l’enterrer.
Les individus qui s’imaginent que ladite manifestation supramentale se fait et se fera sans combats s’illusionnent.

 

 

CHAPITRE 68
EN 77, DANS UN COURRIER DE LA S.A.S. À L’UNESCO, ÉVOCATIONS D’UNE PARTIE DE L’ESSENTIEL DE L’ENJEU, QUI SONT INEXPRESSIVES MAIS FURENT QUAND MÊME UNE NOUVEAUTÉ

 

Dans le paquet employé du carton « CLT/CS/11 », il y a un courrier daté du 29 aout 77, émanant de la S.A.S., précisément de « Miss Richa Bhaskar », « Secretary Central Co-operation », qui semble avoir succédé à Jhavéri. La lettre fut adressée au Directeur de la partie de l’Unesco relative aux organisations non-gouvernementales. Textes en anglais dont voici la traduction.
La lettre principale contient surtout ceci. « Ci-joint veuillez trouver un rapport sommaire des progrès de la Société Sri Aurobindo ».
Le courrier sert donc seulement à informer l’Unesco des développements effectués.

Voici le début de ce rapport à sept pages qui est titré « Sri Aurobindo Society ».
« La Société Sri Aurobindo fut fondée en 1960 en tant que société de bienfaisance (à but non lucratif) pour travailler à la réalisation des objectifs suivants de toutes les manières possibles et dans toutes les parties du monde : -
i) Effectuer une recherche appliquée des facultés latentes de l’homme et développer un système d’éducation intégrale conduisant à un individu meilleur et à une société meilleure et finalement à l’évolution d’un être supramental.
ii) Organiser des structures d’éducation, de recherche et de service qui contribueraient à développer des communautés modèles où chacun pourrait occuper la place [sociale] qui lui convient le mieux, recevoir toutes les facilités nécessaires à son progrès et donner le meilleur de lui-même à l’humanité.
iii) Travailler pour l’Unité humaine dans la Vérité, la Liberté et la Diversité.
En bref, le but est de développer un programme complet de transformation de toute la vie basé sur un changement de conscience et de nature.
La Société Sri Aurobindo est reconnue par le gouvernement de l’Inde non seulement comme une organisation éducative et culturelle, mais aussi comme une institution de recherche.
Le travail de cette Société est organisé par activité et par zone et a considérablement progressé au cours des dernières années. Le travail par secteur est organisé par les Centres, les Membres individuels et les Correspondants. Il existe actuellement plus de 300 Centres et Branches en Inde et plus de 30 Centres à l’étranger. […] »

Lorsqu’on ne sait pas que l’action d’Aurobindo et de « la Mère » mènera, peut-être dans plusieurs siècles, à l’apparition d’une nouvelle sorte d’êtres qui, après des sortes d’êtres intermédiaires, sera plus différente de l’espèce humaine actuelle que celle-ci ne l’est des singes les plus évolués, il est impossible de comprendre que c’est la signification de « et finalement à l’évolution d’un être supramental », « and finally to the evolution of a supramental being ». Il en est de même pour « un changement de conscience » et pour « un changement […] de nature », (« a change of consciousness and nature »]. Cela dit, la présence de ces évocations inexpressives fut quand même une nouveauté.
(Dans le carton, derrière ce rapport il y a une liste non datée de cinq pages de membres dirigeants de la S.A.S. dont il fut parlé plus haut à propos d’Emmanuel Pouchpa Dass et il en est parlé aussi plus loin. Elle parait être la deuxième annexe de la lettre principale.)

 

 

CHAPITRE 69
EN AVRIL 79 À PROPOS DES PAVILLONS DE PAYS À AUROVILLE, AUTRE EXEMPLE D’INCOMPRÉHENSION ET D’AGITATION MENTALE

 

À l’Unesco, dans le carton référencé « 307:778.5:008 (540) », il y a une lettre datée du 2 avril 79, émanant de la S.A.S., précisément de C. S. Nayar, et adressée à Emmanuel Pouchpa Dass, Directeur du Fonds International pour la Promotion de la Culture. (Cet individu cessa de travailler à l’Unesco entre mai 80 et juin 81. Vu dans Staft lists.) Texte en anglais dont voici la traduction.
« Cher M. Pouchpa Dass,
Je soumets une demande d’aide financière de 15 000 dollars pour deux de nos projets, qui pourrait venir du Fonds international pour la promotion de la culture constitué par l’UNESCO.
Vous vous rappellerez bien que la Société Sri Aurobindo de Pondichéry, Inde, organisation internationale non-gouvernementale ayant le statut de catégorie B auprès de l’UNESCO, a installé une ville culturelle connue sous le nom d’Auroville où les gens de différents pays vivront ensemble en harmonie en une communauté et s’engagent dans des activités culturelles, éducatives, scientifiques et autres [« and engage in cultural, educational, scientific and other pursuits »]. La construction d’Auroville qui fut commencée en 1968, n’a pas encore été complétée. À cet égard, j’attire l’attention sur les résolutions suivantes adoptées par la Conférence générale de l’UNESCO :
1) La Résolution 14/CDR6 [sans point] d’octobre-novembre 1966, recommandant le projet à tous ceux qui s’intéressent aux idéaux de l’UNESCO. »
Le numéro de la première résolution, celle de 66, est « 4.36 ». (« 14 C/DR.6 » est celui du projet de résolution déposé par l’Inde.)

Suite immédiate.
« 2) La Résolution 4.131 (octobre-novembre 1968) invitant les États membres et les organisations internationales non gouvernementales à participer au développement d’Auroville, cité culturelle internationale destinée à rapprocher les valeurs de cultures et de civilisations différentes pour former un environnement harmonieux caractérisé notamment par des modes de vie intégrés répondant aux besoins physiques et spirituels de l’homme. »
Le vrai numéro est 4.02, pas « 4.131 ».

Suite immédiate.
« 3) La Résolution n° 3.22.1 (octobre-novembre 1970) demandant au Directeur général de prendre les mesures qui sont possibles dans la limite des crédits budgétaires pour favoriser le développement d’Auroville en tant qu’important programme culturel international. »
Comme déjà dit, le bon numéro est 3.323.

Suite immédiate.
« Lorsqu’Auroville sera terminée, elle aura des pavillons destinés à représenter les cultures du monde, pas seulement intellectuellement, mais aussi en présentant différentes écoles d’architecture, d’imprimerie, de sculpture, de musique, d’artisanat, etc. comme faisant partie du mode de vie. »
« d’imprimerie ». Il est écrit « printing » mais ce fut probablement le mot « painting », la peinture, qu’il fut voulu écrire.

Suite immédiate.
« Les pavillons mettront aussi en lumière les idées, les coutumes et les modes de vie des pays concernés. Nous espérons que les différents Pavillons nationaux de la zone internationale d’Auroville serviront d’ambassades culturelles des cultures, des arts et de l’artisanat caractéristiques de chaque pays. Ils faciliteront les échanges culturels entre les différents peuples du monde et conduiront à la compréhension culturelle internationale et stimuleront la croissance d’une conscience supérieure dans l’Homme.
Je soumets les deux projets suivants relatifs à Auroville pour recevoir l’assistance du Fonds international pour la promotion de la culture.
1) Afin de créer différents pavillons culturels, nous aimerions envoyer un spécialiste compétent dans certains pays d’Asie, d’Europe, d’Amérique, d’Afrique, etc. pour établir des contacts et persuader les organismes culturels et autres institutions, y compris les commissions nationales pour l’UNESCO à participer activement à la tâche. Nous pensons qu’une telle mission conduisant à des contacts personnels permettra la participation effective des pays intéressés à l’installation de leurs pavillons à Auroville. Les dépenses pour les frais de voyage et l’indemnité journalière de la personne à déléguer à l’étranger pendant trois mois s’élèveront à 5 000 dollars. Nous serions reconnaissants au Fonds international pour la promotion de la culture de nous accorder une subvention de 5 000 dollars pour cela.
2) Nous disposons d’un équipement pour un studio de cinéma à Auroville et nous disposons aussi d’un personnel technique compétent. Dans le cadre de notre programme culturel, nous avons l’intention de produire des films culturels et éducatifs, des diapositives, des cassettes, etc. traitant des différentes cultures du monde afin de promouvoir la compréhension internationale et de respecter et renforcer la coopération culturelle. Nous proposons de faire un début en produisant des films, des diapositives et des cassettes sur différentes Cultures asiatiques. Initialement, les films seront produits en langues indiennes. Ces films seront doublés dans différentes langues afin qu’ils puissent être projetés dans autant de pays que possible. Pour mener à bien ces projets, nous avons besoin d’un équipement supplémentaire considérable et d’une assistance technique pour la formation à l’écriture de scénarios, etc. ainsi que de matières premières sous la forme de films couleur 16 millimètres.
Nous vous serions reconnaissants si une subvention de 10 000 dollars est accordée par le Fonds pour cela.
Je serai heureux de fournir toutes les informations supplémentaires dont vous pourriez avoir besoin afin de permettre à notre demande d’être considérée.
Cordialement, / [Signature.] / C. S. Nayar »

 

 

CHAPITRE 70
PAR RAPPORT À AUROVILLE, POSITION D’INDIVIDUS QUI VIVENT HORS D’ELLE

 

Carton « CLT/CS/11 ». Lettre du 11 septembre 80, émanant d’Indra Kumar Sethia, l’un des directeurs d’un organisme enregistré à Londres et nommé « K. C. Sethia (1944) LMT ». Elle fut expédiée à E. Pouchpa Dass à l’Unesco, en sachant qu’il était lui aussi membre de la S.A.S. Concernant le conflit dans Auroville entre la S.A.S. et certains des Auroviliens, Sethia était favorable à la première et très opposé aux autres. Pour lui, ce fut l’occasion d’exprimer une opinion qui est présentée ici. Texte en anglais dont voici la traduction.
« Cela ne peut pas être autorisé parce que beaucoup d’entre nous partout dans le monde, qui avons soutenu Auroville et qui croyons en ses idéaux, font aussi partie d’Auroville. Il est de notre devoir de veiller à ce qu’Auroville se développe selon les idéaux de Sri Aurobindo et de la Mère. »
Non ! les individus qui vivent hors d’Auroville ne font pas partie de cette ville. Par contre, où qu’ils soient, certains peuvent contribuer à la manifestation supramentale, à la mesure de chacun, et, ce faisant, contribuer à la manifestation d’Auroville.
Sethia n’envisageait qu’un développement selon des « idéaux », pas selon le guide intérieur de chacun et ses conséquences. En plus, il parlait seulement des « idéaux de Sri Aurobindo et de la Mère » tels que compris par lui. Il était l’un des tyrans de l’unité humaine, qui s’imaginent pouvoir créer celle-ci sous leur domination, en cherchant à écraser les contestations et révoltes de leurs victimes.

 

 

CHAPITRE 71
EN 80, UNE DÉCISION DU GOUVERNEMENT CENTRAL INDIEN

 

Dans le conflit entre la S.A.S. et les Auroviliens, le Gouvernemenr central indien finit par intervenir. En décembre 1980*, il prit une décision. Elle fut déclarée prise en urgence et pour une période limitée.

Sur le site internet d’Auroville, ce texte n’est présenté ni en anglais ni en d’autres langues. Est-ce qu’Auroville ne veut pas avoir d’histoire, de profondeur ? Ne veut-elle pas connaitre ce qui exista, par gout de la connaissance et aussi pour pouvoir comparer, pour tirer des enseignements de l’expérience et utiliser cela pour l’avenir ? Veut-elle habituer à ce qu’on ne puisse pas avoir d’informations de première main et juger par soi-même ?

Plus haut est indiquée une liste de membres dirigeants de la S.A.S., qui date de 1977* et qui parait être une annexe d’une lettre de la S.A.S. du 29 aout 77. Les membres de Comités régionaux de la S.A.S. en Inde sont présentés. Concernant celui installé à Karnataka, le Président est quelqu’un désigné ainsi « Sri B. D. Jatti », « Vice-Président de l’Inde ». Est-ce qu’il était encore en place en décembre 80 ?
Cette liste ne contient pas les noms des membres de la S.A.S. qui n’en étaient pas des dirigeants.

 

 

CHAPITRE 72
EN 82, POSITION DE L’UNESCO LORSQUE LE PROBLÈME DU CONFLIT ENTRE DES AUROVILIENS ET LA S.A.S., QUI EXISTAIT DEPUIS PLUSIEURS ANNÉES, ÉTAIT EN TRAIN D’ARRIVER À UNE FIN EN UN HAUT TRIBUNAL INDIEN

 

Carton « CLT/CS/11 ». Lettre interne à l’Unesco du 12 mai 82. (L’occasion de la produire fut une lettre du 26 mars 82 qui émana de la S.A.S. à propos d’un projet concernant le sanskrit et pour lequel de l’argent fut demandé à l’Unesco.) Texte en anglais dont voici la traduction.
« Comme vous le savez, le Programme de la ville Auroville est confronté à des difficultés dues à un conflit interne. Différents groupes utilisant le nom d’Auroville ou d’Aurobindo s’adressent à l’Unesco et il y a danger à ce que l’Unesco puisse être impliquée dans la dispute. Il est donc souhaitable que l’Unesco, pour le moment, évite d’être impliquée dans des projets utilisant le nom Auroville ou Aurobindo ou se rapportant à ceux-ci.
Merci de votre attention.
12 mai 1982 / [Signature.] / Makaminan Makagiansar »
Dans la lettre reproduite ci-dessus, le mot « projets », « projects » en anglais, est manquant mais il est dans son brouillon placé à côté dans le dossier bleu.
La position d’attendre la fin du litige fut aussi exprimée sur un texte interne du 28 juillet 82 et une autre du 30 juillet suivant.

L’Unesco ne mit même pas l’affiliation de la S.A.S. en suspension en attendant la fin du conflit. Objectivement, en continuant l’affiliation, elle soutint la S.A.S.

 

 

CHAPITRE 73
8 NOVEMBRE 82, JUGEMENT DE LA COUR SUPRÊME D’INDE

 

Il semble que, contre la décision indienne de 1980*, la S.A.S. exerça un recours juridictionnel auprès du plus haut tribunal d’Inde, la Cour Suprême. Celle-ci prononça sa décision le 8 novembre 82. Elle fut défavorable à la S.A.S. et favorable au Gouvernement. (Est-ce que ce fut en conséquence de cela que Navajata se suicida ?)
Sur le site internet d’Auroville, ce texte n’est présenté ni en anglais ni en d’autres langues. Même commentaire que pour le texte étatique de 1980*.
Ici, rien n’est dit de ce jugement. Plus loin, ce qui en est peut-être une phrase est présenté et commenté.

 

 

CHAPITRE 74
EN 1983*, 4e DÉCISION DE L’UNESCO À PROPOS D’AUROVILLE : UNE RÉSOLUTION DE SA CONFÉRENCE GÉNÉRALE

 

Après la décision de la Cour suprême de l’Inde, est-ce que le Gouvernement central indien voulut provoquer un grand développement d’Auroville ? Quoi qu’il en soit, il voulut que l’Unesco fasse un nouveau geste de soutien à cette ville.

LE PROJET DE RÉSOLUTION PROPOSÉ PAR L’INDE

Un projet de résolution provenant de l’Inde arriva au Secrétariat de l’Unesco le 9 aout 83.
Ce texte fut imprimé et devint le document 22 C/DR.33 du 5 septembre 1983*, de 3 pages. (C’est au bas de sa page 1 qu’il y a la date indiquée dans le paragraphe précédent.)
Ci-après, il y a des extraits de la version en français de ce texte, surtout ceux où il y a des différences par rapport au texte définitif qui est présenté plus loin. (Avant le passage qui est numéroté 1, des soulignements et certaines lettres capitales ne sont pas reproduits.)

« Points 11 de l’ordre du jour provisoire
Amendement présenté par l’Inde
Amendement au Projet de programme et de budget pour 1984-1985 (doc 22 C/5)
Titre II – Exécution du programme
Grands programmes [:]
XI – La culture et l’avenir
XII – Élimination des préjugés, de l’intolérance, du racisme et de l’apartheid
XIII – Paix, compréhension internationale, droits de l’Homme et droits des peuples
Par[agraphe] de réf.
22 C/5
La Conférence générale de l’Unesco à sa vingt-deuxième session,
1. Rappelant qu’une cité internationale, Auroville, a été fondée dans le sud de l’Inde, en février 1968, et que les jeunes de 124 États membres, participant à la cérémonie de pose de la première pierre, ont déposé dans celle-ci un peu de terre de leurs pays pour symboliser la rencontre des nations du monde,
2. Notant que la Charte d’Auroville, dont lecture a été donnée à la cérémonie de pose de la première pierre, » [Oui, il est écrit « de pose ».] [...],
3. Reconnaissant que les buts d’Auroville sont la compréhension internationale, la [...] et que de tels buts contribuent à la réalisation des objectifs de l’Unesco,
[...]
5. Notant que des Centres [...],
[...]
10. Rappelant qu’en 1970, la Conférence générale a adopté une résolution invitant les États membres et les organisations non gouvernementales internationales [...],
[...]
11. Invitele Directeur général à apporter tout le soutien possible, y compris une assistance financière de 100.000 dollars prélevés sur la dotation de 1.00.000 [1.000.000 ?] de dollars de la réserve pour les projets de résolution présentés par les États membres, pour favoriser le développement d’Auroville,
12. Invite en outre le Directeur général à promouvoir, au titre des grands programmes pertinents, essentiellement les programmes XI, XII et XIII mais aussi les programmes II, V et VIII, les programmes d’Auroville qui comportent les éléments suivants :
(a) élaboration de matériel didactique nouveau se rapportant aux idéaux de la compréhension et de la paix internationales, ainsi qu’un nouveau modèle d’éducation qui permettrait à chaque étudiant et chaque étudiante de progresser sur la voie de son développement intégral ;
(b) création d’une atmosphère de vie qui soit propice à la promotion d’une culture universelle fondée sur le principe de l’unité dans la diversité ;
(c) fourniture aux villages avoisinants d’une assistance fondée sur la collaboration pour un programme de reconstruction rurale visant non seulement à l’élévation du niveau matériel de vie mais aussi à l’amélioration de la qualité de celle-ci ;
(d) convocation de conférences et de séminaires sur le thème de l’idéal de l’unité humaine et, en particulier, d’une conférence spéciale en 1985 pour la célébration de l’Année internationale de la jeunesse ; »
Paroles ! Paroles ! Agitation mentale !

Suite immédiate.
« (e) recherche matérielle et spirituelle visant à l’unité humaine ; »
Dans la Charte il est écrit ceci. « Auroville sera le lieu des recherches matérielles et spirituelles pour donner un corps vivant à une unité humaine concrète. » Ça se rapporte à « il faut être le serviteur volontaire de la Conscience Divine ». Dans le texte commenté, il est fait comme si des individus agissant par eux-mêmes tels qu’ils sont déjà pouvaient créer de « l’unité humaine ». Agitation mentale.

Suite immédiate.
« (f) invitation adressée aux hommes et aux femmes de bonne volonté de différentes nations, et à la jeunesse en particulier, pour qu’ils participent à l’expérience collective d’Auroville. »
Ici est la fin du projet présenté par le Gouvernement indien.
L’Inde demanda donc au Directeur général de l’Unesco d’adresser une « invitation » à des individus du monde entier qui étaient « de bonne volonté » pour qu’ils aillent vivre à Auroville. Aucun membre du Gouvernement indien n’avait une telle « bonne volonté » puisqu’aucun n’alla y vivre. Par ailleurs, ce fut « la Mère » qui invita.
Dans le projet de l’Inde, il manque l’essentiel d’Auroville.

Suite immédiate du document.
« Note du Directeur général
1. La proposition de l’Inde se rapporte aux grands programmes XI, XII et XIII, étant donné que la cité d’Auroville symbolise une recherche spirituelle de l’unité humaine et que ses idéaux sont conformes à ceux de l’Unesco. Il s’agit d’accorder une assistance d’un montant de 100.000 dollars pour le développement général de la cité d’Auroville et pour la promotion, selon des modalités à déterminer, de programmes à exécuter à Auroville dans six domaines au moins. »

L’Inde annonça que « les buts d’Auroville » « contribuent à la réalisation des objectifs de l’Unesco ». Le Directeur transforma cela en disant que « ses idéaux sont conformes à ceux de l’Unesco ».

Suite immédiate et fin.
« 2. Si la Conférence générale décidait de retenir cette proposition présentée par l’Inde, une somme de 100.000 dollars devrait être soit prélevée sur la dotation de la réserve pour les projets de résolution soumis par les États membres, soit ajoutés au montant total du budget proposé.
3. Il convient de noter également que le Directeur général étudierait avec soin toutes les demandes de coopération technique et financière concernant tous les aspects des programmes d’Auroville qui seraient formulées au titre des paragraphes pertinents du 22 C/5 approuvé (y compris en particulier celles se rapportant au Programme de participation). »

MODIFICATIONS AU COURS DE LA PROCÉDURE

Au cours de la procédure, l’Inde accepta de modifier son texte comme indiqué ci-après.
Vu sur le site unesdoc. Document « 22 C/125 » « Parties I et II » du 24 novembre 83, titré « Rapport de la Commission V ».
Aussitôt après cette page de titre il y a le début du document « 22 C/COM.V/2 » « Partie 1 » du 22 novembre 83.
Page 19. « 65. Le délégué de l’Inde a présenté le projet de résolution 22 C/DR.33, concernant Auroville, qui rassemble 24 communautés au coude-à-coude et qui, à travers ses 15 centres expérimentaux, constitue une expérience unique au monde symbolisant l’enrichissement mutuel des cultures et la promotion de la créativité. Au moment de l’examen des projets de résolution, le délégué de l’Inde a bien voulu accepter d’amender son projet de résolution de façon à en éliminer les incidences budgétaires. » Il manque l’essentiel de ce qu’est Auroville.
P. 29. « 134. La Commission a décidé de recommander l’adoption par la Conférence générale des projets de résolution suivants : (voir Annexe-Recommandations)
- le DR.33 amendé (Inde) concernant Auroville. »
Plus loin, il y a le document « 22 C/125 - Annexe-Recommandations » « Parties I et II » du 24 novembre 83.
Page 7. « 11. La Commission a recommandé à la Conférence générale d’adopter le projet de résolution 22 C/DR.33 (Inde), dont le texte amendé est reproduit ci-après : »
Le texte qui fut alors placé n’inclut pas encore les modifications présentes dans le texte définitif.

LA RÉSOLUTION

La vingt-deuxième session de la Conférence générale de l’Unesco exista à Paris du 25 octobre 1983* au 26 novembre suivant.
Des textes en furent publiés en plusieurs volumes.
Le premier des trois volumes contient notamment les « résolutions adoptées ». Actes de la Conférence générale, Vingt-deuxième session, Paris, 25 octobre – 26 novembre 1983, Volume 1 Résolutions, Paris : Unesco, 1984*.
Dans sa partie « A. Résolutions », dans sa sous-partie « II Programme pour 1984-1985 », dans sa sous-sous-partie « A. Grands programmes », il y a la sous-sous-sous-partie « 11 La culture et l’avenir ». Dedans, il y a la sous-sous-sous-sous-partie « 11.19 Auroville ». Elle commence en bas de la p. 65 et se termine sur la page suivante.
Voici le texte commenté de cette résolution sur Auroville, dans sa version en français.

« La Conférence générale,
Rappelant qu’une cité internationale, Auroville, a été fondée dans le sud de l’Inde, en février 1968, et que les jeunes de 124 États membres, participant à la cérémonie de la pose de la première pierre, ont déposé dans une urne un peu de terre de leur pays pour symboliser la rencontre des nations du monde, »

« 124 » « États membres ».
Oui, il est écrit « de la pose » et le reste est aussi reproduit sans erreur.
Il n’y eut pas « les jeunes » de pays membres de l’Unesco, mais seulement certains d’entre eux, c’est-à-dire des jeunes, et en un très petit nombre.
Il n’aurait pas fallu parler de « cérémonie de la pose de la première pierre » puisqu’il n’y eut pas cela. On aurait pu dire : cérémonie d’inaugration, ou : cérémonie de fondation. (Dans le projet de l’Inde il y avait ceci : « participant à la cérémonie de pose de la première pierre, ont déposé dans celle-ci un peu de terre ».)
Il est parlé des « nations du monde », ce qui correspond à des pays, telles qu’ils existaient à l’époque (et il est probable que tous ne furent pas représentés). Des pays sont amenés à apparaitre ou réapparaitre et d’autres à disparaitre en tant que tels.
Dire que tous les dépôts d’un peu de terre servirent à « symboliser la rencontre des nations du monde » signifie qu’Auroville serait un lieu où se rencontreraient les « nations » telles qu’elles étaient, telles qu’elles sont. Il est parlé de pays. Il y a donc deux erreurs. L’une est indiquée dans le paragraphe précédent. L’autre est que l’Unesco, après l’Inde qui rédigea le texte, omit encore l’essentiel d’Auroville.

Suite immédiate.
« Notant que la Charte d’Auroville, dont lecture a été donnée à la cérémonie de la pose de la première pierre, déclarait qu’Auroville n’appartient à personne en particulier mais appartient à l’humanité tout entière et se donnait comme buts l’éducation permanente et l’éternelle jeunesse ainsi que la recherche matérielle et spirituelle visant à faire de cette ville l’incarnation vivante d’une union réelle entre tous les hommes, »
Oui, il est écrit « de la pose ».
Il est parlé de la Charte mais l’Unesco, après l’Inde qui proposa le texte, omit l’essentiel, la condition essentielle pour « séjourner à Auroville » : « être le serviteur volontaire de la Conscience Divine ». Ce sera pourtant en conséquence de cela qu’Auroville pourra être, « sera » est-il écrit dans la Charte : « le lieu de l’éducation perpétuelle, du progrès constant et d’une jeunesse qui ne vieillit point », et « sera le lieu des recherches matérielles et spirituelles pour donner un corps vivant à une unité humaine concrète ».
Il est aussi parlé d’une « union réelle entre tous les hommes » et, puisque l’essentiel est omis, le sous-entendu est : tels qu’ils sont et seront sans la continuation de la manifestation supramentale. Mais c’est celle-ci qui, selon ce qu’est vraiment Auroville, permettra d’arriver à une « unité humaine concrète ».
Le mot « spirituelle » ne désigne pas les religions mais implique d’être au-delà d’elles, d’être sans religion.
Ainsi se comprend un autre passage de la Charte : « Auroville veut être le pont entre le passé et l’avenir. Profitant de toutes les découvertes extérieures et intérieures, elle veut hardiment s’élancer vers les réalisations futures ».

Suite immédiate.
« Reconnaissant que les buts d’Auroville sont la compréhension internationale, la paix, une éducation de type nouveau, l’avènement de la cité éducative et un développement matériel et spirituel global permettant l’épanouissement harmonieux des individus et de la société et que de tels buts contribuent à la réalisation des objectifs de l’Unesco, »
Une fois de plus, l’Unesco, après le Gouvernement indien, se fabrique son interprétation de la Charte d’Auroville, où l’essentiel est omis, et elle s’illusionne.
Elle met Auroville à son service.

Suite immédiate.
« Reconnaissant qu’au cours des quatorze dernières années, Auroville n’a cessé de se développer et que les résidents de la cité, dont 125 enfants, représentent 24 pays, »
Il parait que beaucoup d’enfants d’Auroville n’y restent pas lorsqu’ils sont adultes. Le premier véritable enjeu est de savoir s’ils furent éduqués de manière à reconnaitre et suivre leur psychique.

Suite immédiate.
« Notant que des centres internationaux Auroville ont été créés dans différentes régions du monde afin d’œuvrer à l’essor et à la promotion des buts et objectifs d’Auroville, »
Ordinairement, au moins en principe, ce qui est appelé objectif est un moyen qui est employé pour tenter d’atteindre un but.)
Par ailleurs, il est parlé seulement « des buts et objectifs » qui résultent de l’interprétation erronée que s’est créée l’Unesco.

Suite immédiate.
« Notant que le gouvernement indien s’est intéressé activement à Auroville et a pleinement soutenu ses idéaux de compréhension internationale et d’unité de l’humanité,
Se félicitant de la création d’un Conseil consultatif international chargé de donner des avis au gouvernement indien afin de permettre la promotion des idéaux pour lesquels Auroville a été créée, »
Le « gouvernement indien » soutint Auroville seulement d’après la conception qu’il s’en faisait.
Le « gouvernement indien » se félicita d’abord lui-même d’avoir fait créé, par l’autorité publique indienne compétente, le Conseil consultatif international d’Auroville. Ses membres semblent tous nommés par le Gouvernement et ne sont pas forcément intéressés par l’essentiel d’Auroville. Ils correspondent à la position de ce Gouvernement.
Les « idéaux pour lesquels Auroville a été créée » auxquels pense l’Unesco sont ceux qu’elle reconnait, et tels qu’elle les comprend. Il manque l’essentiel. Pareil pour l’Inde qui rédigea le texte.

Suite immédiate.
« Notant que l’œuvre entreprise à Auroville vise à rétablir l’équilibre écologique d’une région gravement affectée par le déboisement et l’érosion, grâce à un vaste programme de reboisement, de lutte contre l’érosion et de conservation des sols et grâce aussi à une nouvelle approche de développement rural et éducatif intégré,
Appréciant à sa juste valeur l’expérience faite à Auroville en ce qui concerne les sources d’énergie de substitution et les nouvelles méthodes de développement économique qui permettent de mettre librement en commun les ressources et les activités de coopération, »
Ça ne fait pas partie des éléments les plus caractéristiques, fondamentaux, d’Auroville.

Suite immédiate.
« Rappelant qu’en 1970, la Conférence générale a adopté une résolution invitant les États membres et les organisations internationales non gouvernementales à participer au développement d’Auroville en tant que cité culturelle internationale et invitant le Directeur général à prendre les mesures qui sont possibles dans la limite des crédits budgétaires pour favoriser le développement d’Auroville en tant qu’important programme culturel international, »
L’invitation indiquée fut faite dans la Résolution de 1968*. Elle et celle de 66 furent rappelées en 70. (Comme déjà dit, ce fut « la Mère » qui invita des pays.)
À partir du mot « Directeur », le texte est celui de la Résolution de 70.
L’Unesco ne se contente pas d’inciter les États membres à soutenir ce qu’elle conçoit d’Auroville car elle les incite aussi à se soumettre à l’Inde.

Suite immédiate.
« Invite le Directeur général à apporter tout le soutien possible en faveur du développement d’Auroville et à participer à ses activités dans le cadre du programme et du budget pour 1984-1985. »
Ici se termine la Résolution.
Tout ce qui était après dans le projet ne fut donc pas placé.

 

 

CHAPITRE 75
DE 1986*, À L’OCCASION DU COMPTE-RENDU D’UNE RÉUNION D’UN ORGANISME CRÉÉ PAR L’INDE À PROPOS D’AUROVILLE, ET SES ANNEXES

 

Dans le carton « CLT/CS/11 », il y a un texte dont le titre est « Second Meeting [of the] Auroville International advisory Council », Seconde réunion [du] Conseil consultatif international d’Auroville.
Cet organisme est celui indiqué dans la Résolution de l’Unesco de 1983* : « Se félicitant de la création d’un Conseil consultatif international chargé de donner des avis au gouvernement indien afin de permettre la promotion des idéaux pour lesquels Auroville a été créée ».
La réunion aurait existé à Auroville le 23 aout 1986*.
Dans le carton, le texte est composé de photocopies écrites au recto seulement, probablement car l’original est dans un autre dossier, inaccessible. L’ensemble forme un paquet d’1 cm d’épaisseur.
Il y a un compte-rendu de la réunion et il a des annexes. Il y a des citations d’autres textes. Il y a plusieurs séries de numéros de pages pour des textes parfois incomplets et peut-être présentés en désordre.
Ce n’est pas un compte-rendu de ce paquet qui est présenté ci-après mais il y en a seulement quelques extraits.
Tous les textes sont en anglais dont voici la traduction de passages.

EXTRAIT COMMENTÉ D’UN PREMIER TEXTE

Peu avant le milieu du paquet, il y a un texte sur la première page duquel est écrit à la main, peut-être par un membre du personnel de l’Unesco, « Annexe E ». Il est titré « Note concernant le jugement de la Cour Suprême sur l’Acte sur Auroville (dispositions d’urgence) 1980, « Note regarding the judgment ot the Supreme Court on the Auroville (emergency provisions) Act, 1980 ».
Il y eut la décision gouvernementale de 1980*, et un recours contre elle fut porté par la S.A.S. et l’affaire se retrouva devant la Cour Suprême d’Inde.
Sur la page 5 de la « Note », il y a une citation qui semble provenir des pages 64 et 65 du jugement de la Cour Suprême d’Inde, prononcé le 8 novembre 82. Ça concerne la situation de conflit qui exista dans Auroville après la mort de Mirra Alfassa, « la Mère », en 73. « La situation qui prévaut à Auroville a transformé le rêve de la Mère en un cauchemar », « The situation prevaling in Auroville has converted the dream of The Mother into a nightmare ».
Même si cette phrase ne vient pas de cette juridiction, peu importe pour ici, car elle mérite d’être présentée et commentée, qui que soit son auteur.

Au début d’Auroville, « la Mère » donnaient des directives, répondait aux questions d’Auroviliens, etc. Beaucoup d’individus, dans Auroville et hors d’elle, s’illusionnaient en croyant que tout allait bien, que de ladite unité humaine existait, etc.
À côté, il y avait les prétentions de la S.A.S., ses insuffisances doctrinales à propos de l’essentiel comme visibles dans son Mémorandum, ses agitations mentales (et leurs conséquences) comme visibles dans des lettres reproduites dans des chapitres antérieurs, et qui correspondait à du manque d’attention porté au psychique et ses indications.
Après la mort de Mirra Alfassa « la Mère » le 17 novembre 73, les forces en présence agirent. La S.A.S. révéla davantage ce qu’elle était déjà. Parmi les Auroviliens, il y eut plusieurs positions. Tout cela mena à un conflit notoire.
Il était inévitable vu ce qu’était la S.A.S. et ce qu’elle fit. Les individus qui s’opposèrent à elle eurent raison d’entrer dans un combat. Ils suivirent leur psychique, chacun à sa mesure et avec les autres éléments de leur personnalité.
Il y eut des individus qui ne s’occupèrent pas de suivre leur psychique. Ils s’occupaient d’idéaux, et tels que compris par eux, c’est-à-dire d’une manière qui les satisfaisait.
Puisque tout cela se passait dans le cadre de, comme appelé, « l’enseignement de Sri Aurobindo », chaque personne, dans Auroville ou hors d’elle, qui s’intéressait au conflit aurait dû s’occuper de suivre son guide intérieur. Mais certaines personnes s’accrochèrent à leurs idéaux.

Dans tout cela, il y eut l’idée que, d’abord, tout allait bien, que c’était déjà la situation du « Rêve de la Mère », alors que ce n’était pas le cas, et qu’il y eut ensuite une transformation en « cauchemar », mais c’était seulement la suite de l’histoire à partir de la réalité des forces en présence.
(Ça ne servit pas de leçon. Des individus s’accrochant à des idéaux s’opposent au développement naturel qui passe par des conflits si les forces en présence mènent à ça. Il y a encore des tyrans de l’unité humaine, et de leurs fantaisies, qui pensent pouvoir créer celle-ci par eux-mêmes, en cherchant à étouffer les contestations.)

EXTRAITS COMMENTÉS D’UN DEUXIÈME TEXTE

Vers le milieu du paquet, il y a un texte qui commence à sa page 19. L’auteur n’est pas connaissable. Qui est -il ?

Sur la p. 19 et la suivante, il y a ceci.
« I (B) Les lignes directrices qui ont évoluées pour déterminer qui peut rester à Auroville peuvent être exprimées comme suit :
Un Aurovillien est celui qui est prêt à : »
Le mot « Aurovillien » est écrit avec deux lettres l et c’est une erreur puisque « la Mère » décida qu’il n’y en aurait qu’un.

Suite immédiate.
« a) vivre à Auroville sur une base permanente ;
b) déclarer que tout ce qu’il possède et utilise à Auroville ou ailleurs n’est plus une possession personnelle mais est destiné à l’avantage commun d’Auroville ; »
Le texte anglais est ceci : «  b) declare that all he owns and uses in Auroville or elsewhere is no longer a personal possession but is meant for the common benefit of Auroville ; ». Ce qui relève de la « possession personnelle » n’empêche pas que ça puisse être utilisé de manière à être « destiné à l’avantage commun d’Auroville ». Que signifie vraiment l’alinéa b ?

Suite immédiate.
« c) participer au processus collectif ; »
Qu’est-ce que ça signifie puisque quelqu’un qui travaille seul dans son logement à étudier des documents ou à faire autre chose peut finir par les publier et être ainsi utile à la collectivité, même après plusieurs années. Avant qu’une activité qui est comme cela ou qui a au moins l’apparence de l’être soit arrivée à un terme, qui décide si elle est ou non utile ? Qui décide qu’il y a ou non une participation « au processus collectif » ? La présence d’une police spéciale est-elle envisagée, celle du développement intérieur, celle de la pensée notamment ? Autrement dit, une tyrannie est prévue rien que par cela.

Suite immédiate.
« d) adhérer à la volonté de progrès et d’avancement d’Auroville en tant que centre d’accélération de l’évolution ; »
Comprendre selon les tyrans qui font de l’agitation mentale à propos d’unité humaine, qui omettent l’essentiel d’Auroville, qui est aussi celui de ce qui est caractéristique d’Aurobindo et de « la Mère ». L’évolution accélérée, elle se fait par la pratique de leur yoga intégral, à la mesure de chacun, pas par de l’agitation mentale.

Suite immédiate.
« [P. 20.] e) commence à changer lui-même et son monde par la puissance de l’esprit intérieur ; »
Cette annonce serait bien si elle signifiait : suivre son guide intérieur, s’ouvrir à une conscience supérieure et en recevoir ce qui peut l’être et laisser agir, s’en faire un instrument, et continuer et recommencer cela, etc. Mais ça signifie probablement ce que l’Inde place partout à cause de son omission de l’essentiel : l’individu cherche à progresser en ne comptant que sur lui tel qu’il est déjà. Autrement dit, il cherche à se comporter selon une idée de ce qui est bien à faire, à être. Et c’est le tyran en place qui décide ce qui l’est !

Suite immédiate.
« f) consacrer quotidiennement une grande partie de son temps à la collectivité ; »
… et peu importe si c’est pour créer des nuisances ou même des folies ou y collaborer.

Suite immédiate.
« g) respecter les lois de l’Inde et s’y conformer. »
Le texte en anglais est « g) respect and abide by the laws of India ».
Ici est la fin des « lignes directrices » dont le texte indique qu’elles servent à « déterminer qui peut rester à Auroville ».
Puisqu’on ne sait pas ce qu’est le texte commenté, on ne sait pas s’il fut créé par l’Inde. S’il le fut, et si des nations décidaient de construire leur Pavillon, chacune déciderait donc de se soumettre à toutes les règles juridiques de l’Inde, à l’Inde. On peut aussi exprimer la même idée en parlant de soumission à la souveraineté indienne ou à la nation indienne. C’est inacceptable ! Il en serait de même pour les titulaires de chacun des Pavillons. Si ce fut le pouvoir public indien qui écrivit cette règle, il exprima qu’il voulait que toutes les autres nations se soumettent à lui.
Par ailleurs, dans toutes les conditions énumérées dans ce texte, celle qui est la plus importante selon « la Mère », pour Auroville mais pas seulement, est omise : « Mais pour séjourner à Auroville, il faut être le serviteur volontaire de la Conscience Divine ».
Si ce fut l’Inde qui rédigea le texte, il aurait mieux valu ne pas agir.

Dans ce même texte, sur la page 23 et la suivante il y a ceci.
« Afin d’assurer un développement planifié d’Auroville, le Conseil peut ordonner la constitution d’un corps d’experts pour [P. 24.] établir un Plan directeur pour Auroville et déclarer que tout développement ultérieur d’Auroville sera autorisé [seulement] s’il y est conforme. Dans l’élaboration du Plan directeur, toutes les directions et indications données par la Mère doivent être pleinement incorporées. Cela inclut la division de la ville en quatre zones, nommément : la Zone industrielle ; la Zone internationale ; la Zone résidentielle et la Zone culturelle. De plus, comme l’avait indiqué Mère, le centre de la ville devrait être réservé à 12 jardins différents. »
Il est parlé de faire un plan global d’Auroville, un Plan directeur, dans lequel on inclut les indications données par « la Mère ».
C’est d’abord une démarche à l’envers car il faudrait partir de ces indications et, en se faisant « serviteur volontaire de la Conscience Divine », créer ce qui correspond à cela si l’indication arrive. Dans la démarche à l’envers, un Plan directeur ne peut pas correspondre à quelque chose qui se manifeste. Il est le produit de l’agitation mentale, qui incorpore des indications faites par « la Mère » telles que comprises ou incomprises. Une déformation relative aux quatre Zones indiquées fut de décider que la Zone internationale serait plus petite que prévue. Lorsque des nations se mettront à participer à l’élaboration d’Auroville, chacune apportera son effet.
Est-ce que les règles créées par l’Inde poussèrent certains Auroviliens agités à prendre du pouvoir dans la ville ?

EXTRAITS COMMENTÉS D’UN TROISIÈME TEXTE

Vers la fin du paquet, il y a un texte sur la première page duquel est écrit à la main « Annexe C ». Il est titré « Auroville : Contexte », « Auroville : Background ». Sur une des pages 2 qui précèdent de peu, il est indiqué qu’il est la première des trois parties qui composent le « rapport sur Auroville qui fut présenté au Conseil par le Gouvernement de l’Inde », « report on Auroville which was presented to the Council by the Governement of India ». Ce « Conseil» « Council » est le Conseil consultatif international d’Auroville.

Page 3, il y a ceci.
« II
13. Le Gouvernement indien fit bon accueil à la création et à la croissance d’Auroville dès sa création. Il reconnut Auroville comme un effort concret de création d’une ville internationale sans précédent, qui symboliserait non seulement les valeurs les plus élevées pour lesquelles l’Inde s’est efforcée à travers les âges, mais aussi son engagement pour la paix mondiale et l’harmonie internationale. »
Concernant « les valeurs les plus élevées pour lesquelles l’Inde s’est efforcée à travers les âges », voici d’abord des extraits du livre Paroles de la Mère I.
P. 267. 8 février 1972*. « Au point de vue spirituel, l’Inde est le premier pays du monde. Sa mission est de donner l’exemple de la spiritualité. »
P. 390. « Publié le 26 janvier 1964 ». « La véritable destinée de l’Inde est d’être le Guru du monde. »
p. 407. Sans date. « Depuis les temps immémoriaux (certains érudits disent 8 000 ans avant l’ère chrétienne) l’Inde a été le pays de la connaissance et de la pratique spirituelles, de la découverte de la Suprême Réalité et de l’union avec elle. »
P. 300. 10 avril 68. « N’est-ce pas, ce qui a ruiné l’Inde, c’est cette idée que la conscience supérieure a affaire aux choses supérieures et que les choses d’en bas ne l’intéressent pas du tout, et qu’elle n’y entend rien ! C’est cela qui a été la ruine de l’Inde. Eh bien, cette erreur-là doit être abolie complètement. »
Après ces citations, voici la suite du commentaire.
L’Inde est donc le pays dans lequel il y eut depuis très longtemps notamment la plus grande recherche de connaissances concernant la réalité profonde, essentielle, des êtres et de l’univers, et il y aurait eu des résultats.
Dans ce mouvement, il y eut finalement la découverte du nouveau plan de conscience, appelée supramentale, qui fut faite aussi mais d’une autre manière en France métropolitaine et dans l’actuelle Algérie, et ce deuxième courant rejoignit l’autre à Pondichéry qui était alors territoire français. Puis, en conséquence de l’action d’Aurobindo et de « la Mère », la manifestation de ce plan supramental sur la Terre commença le 29 février 1956*.
L’Inde est censée apporter cette connaissance au reste du monde et donner ainsi à tous les humains la possibilité d’apprendre qu’il y a une manifestation supramentale en cours, avec la possiblité d’y contribuer, et personne n’est obligé de croire à cela.
L’Inde s’activa selon cela lorsqu’elle permit l’existence d’Auroville sur son sol. (C’est déjà sa grande contribution à la manifestation supramentale. Cela fut suffisant pour lui donner le droit de commencer à construire son Pavillon dans la Zone internationale. Il n’est pas parlé du droit juridique, du droit du souverain agissant sur son sol, mais de l’action légitime faisant partie de cette manifestation.)
Est-ce qu’elle annonça cela aux autres pays, par exemple lors d’une grande réunion sur son territoire de représentants officiels de pays invités pour entendre cela, ou à l’Onu ou à l’Unesco ? Si elle le fit, ça n’eut aucun écho.
Dans l’Unesco, c’est-à-dire face à tous les autres États-pays qui en sont membres, à l’occasion d’Auroville, si elle l’avait fait, aucune Résolution concernant cette ville n’aurait été admise.
Est-ce qu’il fallait accepter de se placer dans une situation où il y a constamment l’omission de toutes les parties de ce qui est l’essentiel, non seulement à propos de supramental mais aussi à propos de ce qu’Aurobindo et « la Mère » nommèrent le psychique, ce qui était pourtant une connaissance très ancienne en Inde ?
Quelle que soit la réponse, il y a objectivement que, depuis au moins le début de sa relation avec l’Unesco à propos d’Auroville, l’Inde n’est pas au meilleur d’elle-même. Et elle est même en trahison d’elle-même. Ce n’est pas le meilleur de ce pays qui est au pouvoir en lui-même, au moins depuis le début d’Auroville.
Elle vit au niveau des idées sentimentales où est l’Unesco.
L’Inde, même à propos de son Pavillon dans Auroville, n’a pas une bonne position de conscience. Elle devrait avoir un Pavillon, le Pavillon de l’Inde, (pouvant être composé de plusieurs bâtiments, en petit nombre). Mais elle décida d’avoir un Pavillon pour chacune de ses régions. Elle ne s’intéresse donc pas à son essentiel mais à du secondaire. Elle emplit la Zone internationale, en laissant d’autant moins de place pour les autres pays qui auront un Pavillon, d’autant plus que des habitants d’Auroville qui ne relèvent pas de cette Zone décidèrent d’agrandir leurs surfaces en réduisant celle de celle-ci. En plus, puisque des territoires qui sont actuellement hors de l’Inde sont considérés comme devant finir par y être intégrés, lorsqu’ils le seront il faudrait, d’après la mauvaise conception en vigueur, construire un Pavillon pour chacun d’eux. L’Inde n’a pas à prendre plus de place que celle qui est la sienne ! Lorsque « la Mère » accepta le projet de construction qui fut mis en œuvre pour le Pavillon de l’Inde, ce fut en annonçant à peu près ceci : c’est le projet qui sera le plus facile à modifier. Ça signifie qu’il ne fut pas considéré comme bon mais comme étant le plus facile à modifier. C’est dans un des volumes de L’Agenda, et il n’y a pas ici de référence plus précise.

Suite immédiate.
« 14. Le Gouvernement indien recommanda donc Auroville non seulement pour l’assistance financière du Gouvernement central et des Gouvernements régionaux [indiens] mais aussi pour le soutien international par l’intermédiaire de l’UNESCO. »
Le texte en anglais est : « The Government of India therefore recommended Auroville not only for financial assistance from the Central and State Governments but also for international support through UNESCO ». Dans « State Governments », Gouverments des États, ce dernier mot désigne les États-régions internes à l’États-pays nommé Inde.

Suite immédiate.
« [P. 4] 15. Ce fut donc sur l’initiative du Gouvernement indien que l’UNESCO adopta trois Résolutions (en 1966, 1968 et 1970) invitant les États membres et les organisations internationales non gouvernementales "à participer au développement d’Auroville en tant que ville culturelle internationale".
Il est parlé des trois premières résolutions de l’Unesco et pas de celle de 83 car ce texte commenté ici fut écrit avant. Comme déjà dit, il est une annexe au compte-rendu de la Deuxième réunion indiquée, tenue en 86.
On ne repète rien concernant « invitant ».

Suite immédiate.
« 16. Le Gouvernement [central] de l’Inde donna aussi une subvention de 9.75 lakhs de roupies pour le Bharat Nivas, le pavillon de l’Inde dans la zone internationale d’Auroville. Les Gouvernements des États [régions internes à l’Inde] donnèrent aussi une somme totale de 64.30 lakhs de roupies pour le même pavillon.
17. Il est nécessaire de souligner que ces subventions furent accordées avec la compréhension spécifique selon laquelle Auroville était une ville internationale en croissance et qu’il ne s’agissait pas de promouvoir toute religion ou une société religieuse. [« it was not to promote any particular religion or religious society. »] Il fut aussi compris que Sri Aurobindo et La Mère et leurs enseignements transcendent la religion [« transcend religion »], et que la Mère avait déclaré catégoriquement qu’aucune des institutions ou activités basées sur les enseignements de Sri Aurobindo n’avait de caractère religieux.
18. La politique de sympathie et de coopération du Gouvernement de l’Inde à l’égard d’Auroville fut responsable des rapides croissance et développement d’Auroville.
III »
L’auteur du texte commenté était-il le pouvoir public central indien ? Quoi qu’il en soit, les affirmations relatives à de la religion correspondent à ce qu’est vraiment Auroville. Pourtant, on laissa contruire un bâtiment religieux comme indiqué dans peu de chapitres ci-après, et il y a d’autres expressions religieuses dans la vie publique d’Auroville.

 

 

CHAPITRE 76
EN 1987*, UN TEXTE ÉMANANT DU POUVOIR PUBLIC CENTRAL INDIEN

 

Dans le carton « CLT/CS/11 », il y a aussi un texte de 31 pages écrites au recto seulement, qui sont des photocopies d’un texte qui est donc dans un autre dossier de l’Unesco. Où est-il ? Ce texte émana du pouvoir public central indien en 1987*.
Est-ce qu’il ne fut qu’un projet de loi qui ne devint pas une loi ou est-ce qu’il devint une loi ? On ne sait pas. Quoi qu’il en soit, quelqu’un considéra utile de le transmettre à l’Unesco.
Sur le site internet d’Auroville, ce texte n’est présenté ni en anglais ni en d’autres langues. Même commentaire que pour deux textes précédents.
Texte en anglais dont voici la traduction de passages.

Titre : « LOI D’AUROVILLE de 1987 », « AUROVILLE ACT, 1987 ». Ensuite, le texte commence ainsi. « Loi déclarant Auroville comme Institution d’Importance Nationale et réglementant la gestion des propriétés et activités reliées à Auroville et présentant aussi les procédures et lignes directrices pour la maintenance et le développement d’Auroville. » « An Act to declare Auroville as an Institution of National Importance and to regulate the management of properties and activities relatable to Auroville as also to lay down procedures and guildelines for the maintenance and development of Auroville. »
Si la déclaration d’« Institution d’Importance Nationale » exista et continua d’exister, il y aurait une insuffisance car il resterait à la déclarer d’importance universelle. Dire internationale ne serait pas assez.

P. 8 commence le chapitre 3 qui est titré « Création de l’Organisation Auroville ».
Ce système fut remplacé plus tard par un autre mais peu importe car, ici, on ne s’occupe pas de décrire ce qui existe à l’époque de rédaction du présent texte.
Aussitôt après ce titre il y a ceci.
« [Partie] 4(i) Dès le jour fixé, il sera constitué un organisme nommé Organisation Auroville.
(ii) Il aura un sceau commun et aura une succession perpétuelle, et [Traduction douteuse :] actera en justice et sera poursuivi en justice sous ce nom. [« (ii) It shall have a common seal and shall have perpetual succession, and sue and be sued by the said name. »]
5 (i) L’Organisation Auroville a pour objet d’encourager, de promouvoir et de servir les idéaux et les programmes prévus dans la Charte d’Auroville qui fut proclamée par la Mère le 28 février 1968 ;
(ii) L’Organisation Auroville sera, dans l’exercice de ses fonctions, régie par les dispositions de la présente Loi et guidée par les lignes directrices énoncées dans l’Annexe I.
6. L’Organisation Auroville aura l’exclusivité des fonctions suivantes [« shall have the following exclusive and functions »] :
i) préparer un Plan directeur d’Auroville et assurer le développement de celle-ci comme prévu ; »
Avec ou sans la soumission à l’Inde, l’agitation mentale à ce sujet fit notamment réduire en conception la superficie de la Zone internationale. Elle fit créer un projet de remplir celle-ci par de petites cages lui plaisant disposées selon ses caprices (et que la seule vision du projet fait suffoquer si on a l’esprit de liberté et celui d’être au service du vrai pas de ces mensonges). L’agitation mentale et l’illusion firent accepter que cette Zone soit encombrée par des simulacres de Pavillons de pays qui ne sont même pas [Ajouté le 9 février 18 : des fœtus ou] des avortons de vrais Pavillons ainsi que par ledit Pavillon de la culture tibétaine. Quelle nation sensée accepterait de placer une représentation d’elle-même dans cela ?

Suite immédiate.
« ii) déterminer les qualifications des résidents dans Auroville et d’accorder l’admission par Auroville ;
[...]
[P. 9.] [...]
(xiii) maintenir, au nom d’Auroville, les relations avec les Gouvernements, les organisations, agences et institutions nationales et internationales.
(xiv) [...]
(xv) accorder l’autorisation de construire des bâtiments et de fournir des règlements pour la construction et l’utilisation des bâtiments.
[...]
[P. 10.] […]
(xix) Coordonner les activités et les services d’Auroville pour la promotion des idéaux d’Auroville et à des fins de cohésion et d’intégration d’Auroville. »
« idéaux ». Il ne semble pas que ce mot puisse concerner « il faut être le serviteur volontaire de la Conscience Divine ».
Que signifie « intégration » ? Intégration à quoi ?

Suite immédiate.
« (xx) Faire toutes les choses qui peuvent être nécessaires ou accessoires aux pouvoirs et fonctions mentionnés ci-dessus.
(xxi) Prendre des règlements sur toutes les questions nécessaires à l’exercice de ses pouvoirs et à l’exercice de ses fonctions. […]
7. (i) La juridiction de l’Organisation Auroville s’étendra à la zone de la ville Auroville qui se trouve dans un rayon de cinq kilomètres du Matrimandir.
[...] »

Sur la même page 10, commence la partie 8 relative à la composition de l’entité nommé « Auroville Organisation ».
« 8 (i) L’Organisation Auroville consistera en les corps suivants :
1) Le Conseil Consultatif International
2) Le Conseil exécutif
3) L’Organe de surveillance
4) Le Conseil des Accords Mutuels. »
P. 11 et 12. « [...] Le Conseil Consultatif International d’Auroville est composé de cinq membres au plus. [...] [...] Le gouvernement central doit choisir [...]. »
P. 13. « Le Conseil exécutif se compose de douze membres, choisis parmi les membres de l’organe de surveillance. […] »
P. 14 et 15. « L’Organe de Surveillance sera composé de résidents d’Auroville [...]. L’Organe de Surveillance est responsable des fonctions suivantes : [...] b) nomme les membres du Conseil des Accords Mutuels et du Conseil Exécutif, c) surveille toutes les activités de l’Organisation Auroville. d) aide et conseille le Conseil exécutif en vue d’assurer que les buts, les idéaux et les lignes directrices prévus à l’annexe I soient respectés, encouragés et promus. […] »
P. 15. « Le Conseil des Accords mutuels consistera en pas moins de cinq personnes et au plus douze nommées par l’Organe de Surveillance par consensus parmi les résidents d’Auroville et d’autres qui ont rendu à son avis un service utile à Auroville. »
P. 17 et 18. « 13. Aucun membre du Conseil exécutif ne sera en même temps membre du Conseil des accords mutuels, et vice versa.
14. Le Gouvernement central prend en charge tous les frais occasionnés par l’administration et les facilités administratives fournies par l’Organisation Auroville dans l’accomplissement de ses fonctions telles qu’établies par la présente loi. En outre, il accorde ces subventions pour le maintien et le développement de celles des activités d’Auroville qui seront recommandées par des comités de visite qui seront constitués de temps à autre par le Gouvernement de l’Inde.
Ces activités incluront :
1) Maintenance et développement de l’Institut international de recherche en éducation Sri Aurobindo, fondé à Auroville en 1984 ;
2) Entretien et développement du Bharat Nivas, conçu comme un Pavillon permanent de l’Inde dans la Zone internationale d’Auroville ;
3) Promotion des activités de la Zone Internationale d’Auroville destinée à l’établissement par les gouvernements des pays du monde de leurs pavillons respectifs afin de représenter le caractère unique de chaque culture ainsi que la contribution qu’elle peut apporter pour la compréhension internationale, la paix et l’unité humaine ; »
L’Inde veut que les autres pays viennent se soumettre à sa loi, à elle-même.

Suite immédiate.
« 4) Création et maintien d’un pavillon central de coopération culturelle internationale ; »
Le nom indique l’inutilité de cela. Agitation.

Suite immédiate.
« 5) Les activités et les projets du Programme de développement d’Auroville qui peuvent être approuvés de temps à autre ;
6) Les activités à Auroville de boisement, de protection de l’environnement, de soins de santé et de développement rural intégré, qui peuvent être approuvées de temps à autre. » Ici est la fin du chapitre 3.

P. 30 commence l’« Annexe I », « Schedule I » dont le titre est « Lignes directrices », « Guidelines ». Dessous, le texte commence ainsi.
« Toutes les personnes concernées, y compris les résidents d’Auroville, les personnes qui ont la propriété de tout ou partie de leurs biens, actifs et/ou activités liés à Auroville et les membres des organes de l’Organisation Auroville doivent travailler et coopérer afin d’assurer le développement d’Auroville conformément à sa Charte et aux buts, idéaux et intentions déclarés par la Mère pour Auroville, y compris - »
Littéralement, ça inclut « il faut être le serviteur volontaire de la Conscience Divine ».

Suite immédiate.
« a) qu’Auroville devienne une ville universelle où les hommes et les femmes de tous les pays pourront vivre dans la paix et l’harmonie progressive, au-dessus de toutes les croyances, toutes les politiques et toutes les nationalités ;
b) que les programmes d’Auroville aient pour but de réaliser l’unité humaine ;
c) [...] la propriété […] ;
d) qu’Auroville devienne de plus en plus rapidement une ville autosuffisante ;
e) que toutes les activités d’Auroville soient menées dans l’esprit d’une expérience et d’une recherche visant à faire progresser les connaissances, les compétences, l’harmonie et l’unité humaine.
f) [...] travail [P. 31.] […] ;
g) que l’enfant à Auroville [...] ;
h) qu’une attitude sera favorisée qui proposera la recherche de la vérité, de la liberté, de l’égalité et de la fraternité entre tous les résidents dans la vie et les activités d’Auroville. »
Quelle est cette attitude ? Il y avait déjà « il faut être le serviteur volontaire de la Conscience Divine ». On veut jouer à l’unité humaine, à de la niaiserie : c’est du mensonge que l’on veut favoriser. Ça semble favoriser les individus les plus agités.

Suite.
« i) [...] environnement naturel d’Auroville […] ;
j) que tout effort sera fait pour répandre notamment par la pratique et l’exemple dans le pays et dans le monde les idéaux contenus dans la Charte d’Auroville. »
Ainsi est la fin du texte.
« les idéaux ». Est-ce que ça inclut « il faut être le serviteur volontaire de la Conscience Divine » ?

 

 

CHAPITRE 77
EN 1988*, LOI INDIENNE SUR AUROVILLE

 

Cette loi est encore en vigueur. Elle est reproduite sur le site internet d’Auroville. Elle y est seulement en anglais. C’est une des expressions de l’état psychologique des individus qui dirigent ce site.
Cette loi créa pour Auroville un organisme nommé « Fondation d’Auroville ». Ses organes ne sont pas les mêmes que dans le texte de 1987* mais peu importe pour ici. Dedans il y a des individus qui sont nommés par le Gouvernement et aussi des Auroviliens.
Il est parlé de la Charte d’Auroville à propos de ses « idéaux » et il est parlé d’idéaux ailleurs et, vu ce qu’est l’Inde dans toute cette affaire d’Auroville, il y a l’omission sous-entendue de la règle importante : « pour séjourner à Auroville, il faut être le serviteur volontaire de la Conscience Divine ». (Hors d’Auroville, s’occuper d’être cela, à la mesure de chacun, peut se faire aussi.)
Dans la loi, on ne perçoit aucune aspiration à une conscience supérieure, mais est-ce que quelqu’un comprenant bien l’anglais dirait le contraire ?
Dans le chapitre trois, partie 17, il est parlé de « préparer un plan directeur d’Auroville » et d’« assurer le développement d’Auroville comme prévu » par lui.

Il y a donc une loi de l’Inde qui est imposée dans Auroville. Si des nations décidaient de construire leur Pavillon, chacune déciderait donc de se soumettre à l’Inde. On peut aussi exprimer la même idée en parlant de soumission à la souveraineté indienne ou à la nation indienne. C’est inacceptable ! Il en serait de même pour les titulaires de chacun des Pavillons. L’Inde que tous les autres pays se soumettent à elle. La nation indienne veut que toutes les autres nations se soumettent à elle.
Dans les organes de la « Fondation d’Auroville », qui ne sont pas les mêmes que ceux d’avant cette loi, il y a aussi des individus nommés par le Gouvernement central, et des Auroviliens de Zones autres que l’internationale. Tous imposeraient leur règles aux titulaires des Pavillons, aux nations concernées. C’est inacceptable !
En plus, des décisions mauvaises sont prises dans Auroville. (Par exemple, sans parler du Pavillon de l’Inde dont la présence est légitime, des constructions diverses faites dans la Zone internationale ne correspondent pas à ce qui devraient exister puisque ce ne sont pas des nations qui agissent et puisqu’elles ne ressemblent en rien à de la manifestation mais sont le produit d’activités laborieuses et ridicules, agitées et presque vaines. Il y a au moins une mauvaise décision, celle d’avoir laisser bâtir ces mauvais simulacres.) Si des nations se retrouvaient chacune en train de construire son Pavillon, les titulaires de chacun de ceux-ci se retrouveraient en train de devoir se soumettre à des règles mauvaises et les nations concernées seraient dans la même situation. C’est inacceptable.
L’inde n’a pas à s’occuper d’imposer sa loi, quoi qu’elle soit, dans Auroville.

Des individus qui habitent Auroville ou ailleurs, agissant à titre personnel même lorsqu’ils sont membres de Gouvernements hors de l’Inde, s’occupèrent et s’occupent de créer des simulacres et moins que ça de Pavillons nationaux. Ce sont des enfantillages ridicules dont les auteurs sont quand même des traitres à leur pays et sont donc incapables d’en représenter quoi que ce soit. S’ils étaient considérés sérieusement, ils mériteraient de recevoir la sanction que leur pays inflige aux traitres qui s’occupent de livrer leur pays à un autre.

Le seul fait que la loi existe montre que l’Inde considère qu’Auroville lui appartient.
L’Inde accepta l’existence d’Auroville sur son sol et conserve la capacité, le pouvoir, le droit, de mettre fin à toute cette affaire, c’est-à-dire qu’elle y reste la souveraine. Le sol d’Auroville, son sous-sol et son air au-dessus font encore partie de l’Inde.
Dans le cadre de l’existence d’Auroville, il y a son organisation et son fonctionnement. Ces deux aspects n’ont pas à relever de l’Inde car ce fut « la Mère » qui indiqua ce qui devait exister. Comme écrit dans la Charte d’Auroville : « Auroville n’appartient à personne en particulier. Auroville appartient à toute l’humanité dans son ensemble. » Il fut judicieux de placer cette règle, et dès le début de la Charte ! Elle n’est pas sans conséquence et l’Inde doit le reconnaitre et l’appliquer. Obéir à cette règle serait une autre contribution directe à la manifestation supramentale.
Parmi les règles acceptables il y a celles indiquées par la Mère, sans oublier celle-ci : « Ne prenez pas mes paroles pour un enseignement. Mes paroles sont toujours une force en action ; elles sont prononcées dans un but défini, et perdent leur pouvoir véritable quand elles sont séparées de la circonstance qui les avaient motivées ». (Livre : Paroles de la Mère I, au début.) La Charte d’Auroville n’est pas séparable de la circonstance qu’est Auroville. Dans la Charte, après la règle « Auroville n’appartient à personne », etc. il y a la suivante : « Mais pour séjourner à Auroville, il faut être le serviteur volontaire de la Conscience Divine ». Cette règle vaut pour toutes les personnes partout sur la Terre qui s’occupent, à leur mesure, de pratiquer le yoga intégral. Pour chacun, ça commence par s’occuper de suivre son guide intérieur.
Mais, par nature, ce sont d’abord les agités qui prennent la place, le pouvoir.

Ce qui précède ne signifie pas que l’Inde soit incompétence à propos de tueries de personnes, de trafic d’armes, etc.

Des règles indiquées par « la Mère » sont celles d’un idéal, parfois lointain.
Comme déjà dit, il n’y a pas à jouer à avoir la conscience supramentale ni à jouer à l’unité humaine. Le moyen d’agir est de suivre son guide intérieur.

Concernant le Plan directeur, on ne répète rien.

Il ne faut pas de règle de l’Inde !
Il ne faut pas de règle de la S.A.S. ou de l’Ashram, et ça signifie qu’il ne faut pas de leurs membres parmi les preneurs de décisions. D’ailleurs, aucun de leurs membres ne devrait être Aurovilien.

 

[Ajouté le 15 février 18. Extrait de L’Agenda n° 9, 7 février 68. « La Mère » écrivait la Charte à la main et, après avoir écrit ceci : « Auroville n’appartient à personne en particulier. Auroville appartient à toute l’humanité dans son ensemble », elle commenta ainsi. « Voilà, c’est le fait matériel. Auroville n’appartient... je n’ai pas mis "à aucun pays" parce que l’Inde serait furieuse. J’ai mis "n’appartient à personne" – "personne" est un terme vague que j’ai mis justement pour ne pas mettre "à aucun être humain" ni "à aucun pays". Et j’ai mis "Auroville appartient à toute l’humanité dans son ensemble", parce que c’est l’équivalent de rien ! Parce que comme on ne peut pas s’entendre tous ensemble, c’est impossible ! Je l’ai fait exprès. » Auroville n’appartient pas à l’Inde et, en conséquence, celle-ci n’a pas à agir comme si elle lui appartenait, en y placant ses décisions avec évidemment leurs conséquences. Notamment, ladite « Fondation d’Auroville » ne devrait pas exister. Par ailleurs, est-ce que l’argent donné par l’Inde à Auroville corrompt celle-ci ?]

 

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