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Antiténèbres
Antiténèbres
  • Histoire des relations entre l'Unesco, Auroville, et la Sri Aurobindo Society (S.A.S.). Histoire de base de plusieurs associations françaises relatives à cette ville et à Sri Aurobindo, la Mère, etc. Autres faits en France, et d'autres choses.
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Début de: L'Unesco, Auroville et la S.A.S.

 

POUR LE 50ème ANNIVERSAIRE D’AUROVILLE,
L’UNESCO VA-T-ELLE CESSER
DE S’ILLUSIONNER AU SUJET DE CELLE-CI, DE L’ABAISSER,
DE LA COMBATTRE SOUS UNE PREMIÈRE APPARENCE DE SOUTIEN ?

Paris, le vendredi 26 janvier de l’année numérotée 2018 par tyrannie chrétienne,
et de l’année 202 018 de l’actuelle humanité.

[...]

Madame Audrey Azoulay, Directrice générale de l’Unesco,

La Conférence générale, lors de sa dernière session, en automne 17, vous invita « à renforcer l’association de l’UNESCO avec Auroville et à organiser des activités commémoratives pour son 50e anniversaire [le 28 février 18], ainsi qu’à encourager à nouveau les États membres, à l’occasion de cet anniversaire, à participer au développement futur d’Auroville ». Avant, il y eut d’autres décisions de la Conférence générale, et plusieurs du Conseil exécutif et aussi des cérémonies et autres interventions de temps en temps.
Madame la Directrice Générale, vous vous retrouvez donc dans une histoire mais vous ne savez certainement pas ce qu’elle est vraiment. Toute l’action de l’Unesco est fondée sur de la tromperie, de l’auto-aveuglement, de l’illusion. Il n’y a pas de véritable soutien à Auroville mais seulement un soutien à celle-ci telle que l’Unesco la conçoit, et cette conception est erronée. C’est notamment cela qui est montré dans le texte joint.

Madame, si un éventuel protecteur des ténèbres de votre entourage n’a pas empêché ce texte de vous parvenir, si vous le lisez et le comprenez, vous pourrez agir de manière à apporter de la lumière dans les ténèbres qui règnent actuellement dans cette affaire, et aussi de la liberté là où règne de la tyrannie plus ou moins cachée. Ça contribuerait fortement à assainir la situation. Vous le pouvez si vous décidez d’utiliser le présent courrier.
Ce faisant, vous agiriez aussi en Française, apportant lumière et liberté, ce qui fait partie du meilleur de la France.

Voici ce que pourrait contenir le discours de Directrice générale que vous pourriez prononcer lors de la cérémonie du 50e anniversaire.

Premièrement : Le soutien apparent que l’Unesco apporte à Auroville depuis 52 ans est fondé sur de la tromperie, de l’auto-aveuglement et de l’illusion.
D’abord, l’Unesco prit des décisions concernant Auroville en faisant comme si la première partie de ce qui lui est essentiel n’existait pas. Cette partie est relative à la croyance en l’existence d’un plan supérieur de conscience, appelé supramental, dont la manifestation sur la Terre est dite avoir commencé par l’action des personnages appelés Sri Aurobindo et la Mère (Mirra Alfassa), dont le processus de manifestation continue d’exister, et qui est censé mener à l’apparition, avec des échelons intermédiaires, d’une nouvelle sorte d’êtres, supérieure à l’actuelle humanité, et avec l’apparition d’une nouvelle matière. Désormais, l’Unesco cesse de s’auto-aveugler à ce sujet, de s’illusionner, reconnait que ces croyances particulières sont en jeu, et elle annonce que les pays qui sont partenaires au traité international qui la créa ne lui donnèrent pas la mission de les reconnaitre bonnes. Elle est incompétente pour faire cela.
Ensuite, l’Unesco prit des décisions concernant Auroville en faisant aussi comme si la deuxième partie de ce qui lui est essentiel n’existait pas. Cette partie est relative à la croyance que, partout sur la Terre, il y a déjà dans l’individu humain ce que les personnages appelés Sri Aurobindo et la Mère (Mirra Alfassa), nommèrent le psychique, qui sait toujours ce que l’individu concerné a à faire et qui peut donc être utilisé par lui comme guide, qui n’est jamais égaré, perdu, à sauver, mais qui peut être plus ou moins insuffisamment exprimé ou recouvert par des éléments contraires de la personnalité, etc., et qui, lorsqu’il est utilisé comme guide de vie par tel ou tel individu (ce qui peut mener à des bouleversements de celle-ci et même à la mort), finit par pousser l’individu à s’ouvrir à l’influence du supramental et à permettre ainsi à celui-ci de se manifester davantage sur la Terre. Désormais, l’Unesco cesse aussi de s’auto-aveugler à ce sujet, de s’illusionner, reconnait que ces croyances particulières sont en jeu, et elle annonce que les pays qui sont partenaires au traité international qui la créa ne lui donnèrent pas la mission de les reconnaitre bonnes. Elle est incompétente pour faire cela.
Enfin, l’Unesco soutint la présence de religions dans Auroville et comptait notamment sur elles pour agir selon ses propres buts. Désormais, l’Unesco cesse aussi de s’auto-aveugler à ce sujet, de s’illusionner, et reconnait que, selon la conception fondatrice d’Auroville, cette ville est faite pour être sans religions, celles-ci étant considérées comme des éléments du passé n’y ayant pas leur place, car arrêtant le progrès, s’opposant notamment au développement de ce qui est appelé la manifestation supramentale. Les pays qui sont partenaires au traité international qui créa l’Unesco ne donnèrent pas à celle-ci la mission de reconnaitre cette conception comme étant bonne. L’Unesco est incompétente pour faire cela.
En conséquence, l’Unesco ne soutient plus Auroville (qui l’était seulement parce qu’elle s’en était faite une conception erronée) et toutes ses décisions précédentes doivent désormais être considérées comme n’ayant plus d’effet, comme tout autre discours ou écrit antérieur.
Et donc, désormais, aucun membre de l’Unesco agissant en tant que tel ne peut soutenir Auroville ni tout ce qui y est rattaché car, comme déjà dit, l’Unesco est incompétente pour se prononcer à ce sujet.
Dans le présent texte, les décisions de l’Unesco et d’autres textes émanant de cet organisme sont reproduits en étant accompagnés par un commentaire. Celui-ci est axé sur deux enjeux : montrer que l’Unesco omet l’essentiel de ce qu’est Auroville, et montrer qu’elle y valorise et accroit la présence de religions. Il y a aussi d’autres choses.
Pour avoir les informations concernant tout ce qui précède, il n’y a pas besoin de lire tout le texte joint car des chapitres concernent un autre sujet et, lors de la première lecture, il est fortement conseillé de les sauter. Cette annonce est placée au début de chacun d’eux. Cet autre sujet est ceci.

Deuxièmement, votre discours, madame Azoulay, pourrait aussi contenir ceci. En avril 67, l’Unesco s’était affiliée en catégorie C l’organisation internationale non-gouvernementale nommée Sri Aurobindo Society (Société Sri Aurobindo), puis en catégorie B en juillet 70 mais, vu ce qu’est le véritable enjeu d’Auroville dont cette Société organisa les débuts et vu qu’elle continue d’y être mêlée, l’Unesco ne peut donc pas continuer cette affiliation et elle y met fin.
Cette Société ne s’exprima et ne se comporta pas correctement, ne présentant jamais Auroville pour ce qu’elle est vraiment et en en donnant une mauvaise idée.
En plus, l’affilation dans les deux catégories fut faite alors qu’il y avait de fortes oppositions dans l’Unesco, les relations de cette Société avec elle ne sont pas de bonne qualité puisque la Société s’occupe surtout de la mettre à son service, et il y eut toujours de la confusion à propos de sa relation avec l’Ashram de Pondichéry et aussi avec le Centre International d’Éducation Sri Aurobindo.

Troisièmement, votre discours pourrait aussi contenir quelque chose concernant le fait que l’Unesco pousse, avec inconscience, tous les pays sauf l’Inde à se soumettre à cette dernière, c’est-à-dire à sa loi, à sa souveraineté. Ça se conçoit surtout pour le moment où un pays déciderait de construire son Pavillon dans Auroville, et se retrouverait ainsi soumis à la loi indienne. De plus, même le lieu de chaque Pavillon à l’intérieur de la Zone internationale, une grande partie de sa forme et les Pavillons voisins seraient imposés. L’Inde veut emprisonner dans des cages, qui seraient étroites. Que l’Inde continue de tenter de se soumettre les autres pays si ça lui plait mais l’Unesco devrait cesser d’inciter les pays autres que l’Inde à se soumettre à celle-ci. Cette idée est incluse dans la formule proposée plus haut : toutes ses décisions précédentes doivent désormais être considérées comme n’ayant plus d’effet, comme tout autre discours ou écrit antérieur.
Ce sont les représentants de pays dans l’Unesco qui décidèrent cela. Ils agirent avec beaucoup d’inconscience, par suivisme, en se laissant tromper par des mots d’illusion : compréhension internationale, paix, etc. Ça n’empêche pas que la position des représentants de l’Inde soit celle d’aspirants à la domination, et que la position des autres soit celle de traitres à leur pays, et ce fut l’Unesco dans son ensemble qui poussa à cela.
Lors d’une première lecture faite en sautant les chapitres indiqués, on lit les informations relatives à cela.

Madame Azoulay, un tel discours apporterait d’abord de la lumière, de la conscience, de la clarté mentale (relativement à la situation qui existe déjà). Il serait fait par un membre de la nation française. Il y aurait une contribution objective au développement d’Auroville. Si une décision d’un ou plusieurs autres organes de l’Unesco sont ensuite nécessaires, elles pourraient être créées.
Si le présent texte n’a aucun effet à l’Unesco, lorsqu’il sera publié sur internet, chacun pourra savoir que, à propos de l’affaire en jeu, cet organisme soutient l’inconscience, l’illusion, le mensonge, les ténèbres en général, et que, au cas où ça n’aurait pas été conscient avant, c’est désormais fait de manière très consciente et volontaire.

Madame, après l’expédition du présent texte à vous-même, il sera donc placé sur internet.
I
l est espéré que des habitants d’Auroville en auront connaissance et que certains s’occuperont de le faire connaitre aux autres. Il est espéré que certains cesseront d’invoquer les décisions de l’Unesco et qu’ils ne participeront positivement à aucune cérémonie ou autre situation dans laquelle celle-ci agit dans la continuation de sa position depuis 66. Il est espéré aussi que certains exprimeront matériellement leur opposition par exemple en brandissant des panneaux ayant une inscription protestataire. Cela dit, s’ils sont informés qu’une cérémonie est prévue pour annoncer des décisions indiquées plus haut dans la proposition de discours, leur présence pourrait exister, avec aussi l’expression matérielle de leur opposition à la position antérieure de l’Unesco. (Pour l’instant, il est impossible d’espérer davantage d’Auroville car, globalement, elle approuve le prétendu soutien apporté par l’Unesco, comme c’est visible sur son site internet.)
Si l’Unesco ne change pas de position, il est espéré que, hors d’Auroville, il y aura davantage de personnes intéressées par Aurobindo, etc. et Auroville qui ne participeront pas aux cérémonies de l’Unesco à ce sujet.

Madame Audrey Azoulay, par votre désignation comme Directrice générale de l’Unesco le 13 octobre de l’année numérotée 2017 par tyrannie chrétienne, vous êtes déjà entrée, en une position décisionnaire, dans l’histoire de cet organisme et dans celle d’Auroville, et même dans une histoire plus large. Vous pouvez choisir d’apporter de la lumière et de la liberté dans les ténèbres en place à propos d’Auroville, ou choisir de faire continuer la domination de ces dernières. Quelle que soit la position que vous prendrez, elle sera l’occasion de créer un ou plusieurs nouveaux chapitres à ces histoires.

Maintenant, voici la démonstration d’affirmations qui précèdent. Tout est présenté le plus possible de manière chronologique. Avant il y a des annonces, notamment pour indiquer l’origine des document employés.

Veuillez recevoir, madame la Directrice générale, mes salutations.

 

 [...]
[Dans la lettre expédiée à la Directrice générale de l'Unesco, le titre était ici.]

CHAPITRE 1
ANNNONCES PRÉALABLES

 

LA GRAPHIE EMPLOYÉE

La nouvelle graphie de la langue française est employée et elle l’est aussi dans les citations. Il y a peut-être des erreurs. Vu le contenu du présent texte, ça concerne surtout la suppression de certains accents circonflexes, comme dans connaitre, paraitre, couter et gout. L’accent grave au mot évènement est donc aussi volontaire ainsi que d’autres faits comme la suppression du tiret de mot composé dansfacsimilé, et son ajout entre tous les éléments d'un nombre, pas seulement en-dessous de cent, comme dans cent-vingt-quatre.

 

DES FAUTES DE FRANÇAIS

En plus de fautes de frappe ou d’étourderie, il y a probablement des fautes de français : il n’y a pas que les gens parlant et écrivant une langue complètement correctement qui ont le droit de s’exprimer. En outre, le texte fut préparé en étant limité dans le temps puisqu’il fut commencé dans la fin de l’année 17 et qu’il fut prévu de l’expédier pour qu’il soit reçu au moins un mois avant le 28 février 18. (Ça donne l’impression qu’il correspond à une action faite pour avoir un effet immédiat, et pas seulement à l’expression d’idées sans un tel effet. L’avenir proche montrera ce que vaut cette impression.)

 

L’INDICATION DES RÉFÉRENCES TEMPORELLES DES ANNÉES

Dans le présent texte, l’indication d’une année numérotée selon la référence temporelle chrétienne, c’est-à-dire numérotée par tyrannie chrétienne, est parfois indiquée avec les derniers mots venant d’être employés. Il y a d’autres manières d’exprimer en mots la conscience de cet élément de tyrannie à propos du comptage du temps qui passe et sa contestation mais aucune n’est employée dans le présent texte. Toutes les manières sont évoquées par un astérisque placé à sa fin du nombre d’une année numérotée selon la tyrannie chrétienne.
Parfois, les années sont indiquées seulement par les deux derniers chiffres de leur numéro et, dans le présent texte, celui-ci se rapporte à la numérotation selon la référence temporelle à la date grandement approximative de l’apparition de l’actuelle humanité, il y a environ 200 000 ans. Puisque c’est approximatif, il suffit d’ajouter ce nombre à celui employé actuellement et ça donne par exemple  : 202 018 de l’actuelle humanité. (Les humanités antérieures ne sont ainsi pas incluses.)

 

TEXTES EMPLOYÉS

L’Unesco publie des recueils de travaux de son organe nommé Conférence générale, qui est son assemblée générale. Ils sont destinés à un large public. Au moins certains sont désormais consultables par internet sauf semble-t-il, chaque volume Index.
L’Unesco publie des recueils de travaux du même organe qui ne sont pas de grande diffusion mais qui sont consultables au service des archives accessible par la bibiliothèque.
Pareil pour les travaux d’un autre organe, celui nommé Conseil exécutif.
Lorsqu’un texte de ces recueils est employé ci-après, sa référence est placée à côté.
[Ne fut pas écrit, par oubli, dans la lettre adressée à la Directrice générale : le site internet de l'Unesco : unesdoc (unesdoc.unesco.org). En plus, à partir de l'année 2003* des textes de discours à l'Unesco sont reproduits dont il n'est pas toujours dit qu'ils furent trouvés sur ce site.]

Des documents employés sont dans ce qui suit qui est consultable au service des archives.
Il y a un dossier qui est un classeur bleu sans rabats qui se trouve par la référence « Candidature Submissions – Sri Aurobindo », « CLT/REP/25 B752.18-82 ». Il y a aussi la référence suivante : « BRX/ONG.1/41-3 ». Ce sont les documents les plus anciens de ladite Organisation internationale non gouvernementale nommée « Sri Aurobindo Society », S.A.S., « Société Sri Aurobindo » : de 1965* à 1981*. Ils concernent donc aussi Auroville. Chacun d’eux n’a pas de référence particulière au dossier. Les documents sont classés de manière chronologique globalement et il y a donc des cas contraires. Dans le présent texte, les documents de ce dossier sont les plus nombreux à être utilisés. Lorsqu’un document présenté n’a pas de référence, il est lun deux.

Il y a un carton « Auroville-Asia » « CLT/CS/11 B 752 18-81 ». Il contient plusieurs dossiers. L’un concerne Auroville. Il concerne donc aussi la « Sri Aurobindo Society », S.A.S. Il est référencé « CLT/CS/11.2 1975/1980 ». Lorsqu’un document provient de ce carton, c’est indiqué à côté mais il y eut peut-être des oublis.
Il y a un autre carton, qui est référencé « 307:778.5:008 (540) ». Il y a aussi « Box 723 ». Un seul de ses documents est employé ci-après et il est indiqué.
(Aucun document n’est employé parmi les peu nombreux qui ne sont pas dans ce qui précède et qui sont dans une pochette transparente qui est rangée dans un classeur à anneaux près du bureau du service des archives. Ce sont des copies de quelques lettres car les originaux sont ailleurs dans l’Unesco.)

Un livre de Kailas Jhavéri est employé. Cette femme naquit en 1926* en Inde. Elle travailla plusieurs années au siège de l’Organisation des nations unies, situé dans l’État-pays nommé États-unis d’Amérique. Puis elle se retrouva vivre à l’Ashram de Pondichéry. Elle se retrouva aussi membre de la S.A.S. Ce fut elle qui eut l’idée de faire intervenir l’Unesco et qui s’occupa beaucoup de la relation avec cet organisme jusqu’en 75. Longtemps plus tard, elle publia en anglais des livres de ses souvenirs dont l’un est employé ici, le suivant. I am with you, Part II and III, « Remembrance of the Mother and Sri Aurobindo », Kailas Jhaveri, Puducherry : Sri Aurobindo Ashram, 2007*. C’est la première édition. (En français : Je suis avec toi, Partie I et II, Souvenirs sur la Mère et Sri Aurobindo.) Il y a 704 pages en tout, en plusieurs séries de numérotation, contenant aussi quelques photographies et des reproductions de nombreux messages manuscrits de « la Mère ». Dans ce livre, le récit des relations avec l’Unesco en forme une petite partie, et une petite partie de cette dernière est reproduite dans le présent texte. Les traduction en français qui y sont furent faites pour lui, comme pour les autres documents. Pour chaque citation faite ci-après, la référence est indiquée à côté.

Des affirmations faites par Mirra Alfassa « la Mère », vivant à l’Ashram de Pondichéry, sont indiquées pour aider à comprendre l’ensemble. Elle proviennent surtout du recueil suivant : Paroles de la Mère I, La Mère, Pondichéry : Sri Aurobindo Ashram, « Troisième édition : 2009 (version PDF) ». (Première édition en 68, deuxième en 78.) Ce livre fut choisi car il regroupe des messages et il est lisible facilement sur internet où chacun peut donc vérifier.

D’autres publications sont employées, rarement.
Pour chaque citation, la référence est indiquée à côté.

 

L’INDICATION D’INDIVIDUS INTERNES À L’UNESCO

Dans des lettres internes à l’Unesco, leur auteur ou leur destinataire est souvent indiqué par des sigles qui désignent le secteur de l’Unesco dans lequel ils travaillent et leur fonction dedans. Par exemple, ça peut être le Directeur du secteur de l’éducation ou d’une partie de celui-ci. Il n’est pas toujours facile de comprendre les sigles et, en plus, il y eut au cours du temps des changements de la répartition en secteurs ou de leur nom. Ci-après, certaines fonctions sont indiquées, comme celle de Directeur général de l’Unesco ou de Directeur général Adjoint, et d’autres aussi parfois. Mais on n’a pas voulu encombrer de sigles. Il suffit de savoir que les auteurs de documents reproduits sont tous des dirigeants, dirigeants de secteur ou de sous-secteur.

 

EMPLOIS DU NOM COMMUN FRANÇAIS OBJECTIF

Dans les documents employés il est souvent parlé de but et d’objectif. En anglais, les noms employés sont aim, goal, purpose, objective et peut-être d’autres. Ordinairement, un objectif est un moyen qui est employé pour tenter d’atteindre un but mais, en pratique, cette différence n’est pas toujours faite. Dans le présent texte, les mots employés dans des documents cités écrits en français sont évidemment reproduits. Pour les documents cités écrits en anglais, lorsqu’il y a le nom commun anglais : objective, le nom français objectif est toujours employé, et il ne l’est jamais pour traduire d’autres mots sauf pour le mot anglais purpose lorsqu’il est employé à côté du mot aim. Ainsi, « its aims and purposes » devient : ses buts et ses objectifs. (À propos de but, le mot français cible n’est jamais employé.)

 

PARFOIS, REMPLACEMENT D’UN RETOUR À LA LIGNE PAR UNE BARRE OBLIQUE

Le remplacement d’un retour à la ligne par une barre oblique est parfois effectué dans des références de recueils ou dans des fins de lettres et, rarement, dans certaines de celles-ci.

 

INFORMATIONS SUR L’UNESCO

Madame la Directrice générale, le présent texte est fait pour être lu par d’autres personnes que vous-même et il faut donc indiquer ceci.
Le nom Unesco, prononcer : u-nes-co, est l’acronyme du nom en anglais d’un organisme international : United Nations Educational, Scientific and Cultural Organization. Ça correspond à : Organisme éducatif, scientifique et culturel qui existe dans le cadre d’un autre organisme international qui est nommé Organisation des nations unies. Le sigle est U.N.E.S.C.O. Le nom en français est Organisation des nations unies pour l’éducation, la science et la culture.

Le projet de traité international relatif à l’Unesco fut créé le 16 novembre 45. Il aurait pu ne jamais devenir un traité si au moins vingt nations ne l’avaient accepté, ce nombre étant indiqué dedans. Dans les pays signataires, le projet fut proposé à l’adoption ou au refus de la nation correspondante. Lorsqu’il y eut des adoptions, le pouvoir public des pays en jeu le fit savoir au pays dépositaire du projet de traité, et l’exprima par un acte pour lequel les mots ratifier et ratification sont employés lorsqu’ils le sont correctement. Le 4 novembre 46 plusieurs ratifications furent faites, et l’une d’elles fit atteindre le nombre de vingt. Le projet de traité devint ainsi un traité, ce jour. Comme prévu, le traité entra en vigueur le même jour alors que, parfois, l’entrée en vigueur d’un traité est prévue plus tard, par exemple le 1er janvier qui suit le jour de transformation du projet de traité en traité. L’Unesco fut ainsi créée le 4 novembre 46.
Le siège de l’Unesco est à Paris, dans son 7e arrondissement, derrière l’École militaire. Un nom connu de station de métro peu loin est : La Motte-Piquet – Grenelle. Dans le présent texte, lorsqu’on dit que quelque chose existe à l’Unesco, c’est ce siège qui est désigné.

 

 

CHAPITRE 2
L’APPELLATION « LA MÈRE » ET LA CRÉATION DE L’ASHRAM

 

Puisqu’Auroville est liée à deux personnages, voici quelques faits seulement pour situer à propos d’évènements extérieurs.
Aurobindo Ghose naquit Indien en Inde, à Calcutta, en l’an numéroté 1872 par tyrannie chrétienne. Mirra Alfassa naquit Française en France, à Paris, en 1878*.
Aurobindo lutta contre les Britanniques colons de l’Inde et se retrouva en prison durant un an. Peu après en être sorti en 1909*, pour échapper à une autre arrestation envisagée il alla se réfugier à Chandernagor qui était alors sous la souveraineté de la France puis, peu après, à Pondichéry qui était sous la même souveraineté française. Ce fut en 1910*. Il y arriva avec un ami. D’autres le rejoignirent. Mirra Alfassa l’y rencontra en 1914* puis en partit. Elle revint en 1920 et n’en repartit pas. D’autres individus rejoignirent le groupe.
Le 24 novembre 1926*, alors qu’il y avait environ trente personnes en tout, Aurobindo décida de se retirer dans sa chambre et annonça que ce serait désormais « Mère » qui serait en contact avec les autres membres du groupe. Ce fut ainsi que Mirra Alfassa se retrouva avec ce nom.
Ce jour est aussi celui qui fut considéré comme celui de la création de l’Ashram.
Ce nom Ashram aurait été employé pour la première fois cette année 26. Quel jour précisément ou approximativement ?

 

 

CHAPITRE 3
CONCERNANT L’APPORT D’AUROBINDO ET DE « LA MÈRE »

 

Plus haut, il y a trois affirmations qui concernent la manifestation supramentale en cours, le psychique, et l’absence de religions prévue pour Auroville. Dans le présent chapitre il n’est pas tenté de montrer qu’elles sont exactes. En regardant sur internet on peut lire des textes et ce n’est même pas utile à faire car, dans la suite du présent texte, il y a de brèves citations qui sont relatives à cela.
Pour situer immédiatement brièvement, Aurobindo et « la Mère » agirent pour entrer en contact avec le plan supramental d’existence, de conscience, etc., et après l’entrée en contact, celui-ci commença à se manifester sur la Terre le 29 février 1956*, et la manifestation continue, et ça mènera à l’apparition sur Terre d’une nouvelle sorte d’êtres, supérieure à l’humanité, avec des échelons intermédiaires, avec finalement une nouvelle matière. Personne n’est obligé de croire à cela.
L’idée est que le supramental cherche à se manifester sur la Terre et qu’il le fait partout où il y a des êtres humains qui y sont réceptifs, à la mesure de chacun, qui peut être très petite.
La méthode d’Aurobindo et de « la Mère » pour s’occuper de cela est nommé yoga intégral, ce qui ne désigne pas une série de postures. Ça concerne toute la vie de chacun, à la mesure de chacun.
Et la tentative d’individus à agir correctement peut provoquer un développement rendant réceptif à des plans de conscience intermédiaires entre l’état ordinaire et le plan supramental.
Dans le cadre de la manifestation supramentale fut créée Auroville. Elle existe par cela et pour cela. Ses habitants sont donc censés contribuer à cette manifestation, par la méthode de développement qui permet cela.

 

 

CHAPITRE 4
LE 24 SEPTEMBRE 1960*, CRÉATION DE LA SRI AUROBINDO SOCIETY

 

L’association nommée en anglais Sri Aurobindo Society, (S. A. S), en français : Société Sri Aurobindo, que l’Unesco affilia à elle-même fut créée le 24 septembre 1960* en Inde, à Calcutta. Cette date est indiquée sur des documents cités plus loin. L’enregistrement en cette ville aurait été dû à la situation à Pondichéry. Le rattachement de ce territoire sous souveraineté française à l’Inde était en cours. Il avait été organisé mais la France fit retarder l’acte définitif à cause de la situation en Algérie où sa position de colonisatrice était combattue.
Certains des membres de l’Ashram de Pondichéry devinrent membres de la S.A.S. et celle-ci eut des membres qui n’étaient pas membres de l’Ashram.
Les statuts de cette association à cette époque ne furent pas lus pour la préparation du présent texte alors que cela aurait pu être utile pour apprécier le chapitre suivant. Mais peu importe car, lorsque la S.A.S. entra en relation avec l’Unesco elle le fit alors que ses statuts avaient été modifiés, comme indiqué plus loin.
Comme ça se comprend de ce qui est plus loin, « la Mère » fut indiquée comme étant la « Présidente » de la S.A.S., et le nom du « Secrétaire général et Trésorier » était « Navajata ».

 

 

CHAPITRE 5
EN 61, PAROLES DE « LA MÈRE » AIDANT À PERCEVOIR CE QU’EST LA S.A.S. ET QUI INDIQUENT LA VALEUR DES GENS QUI S’AGITENT À PROPOS DE L’IDÉE D’UNITÉ HUMAINE

 

ENTRETIEN DU 4 MARS 61

La bande sonore de cela est sur le site internet aurobindo.ru . (Sur la page d’accueil, en bas cliquer sur « Books in french ». On arrive sur une page au bas de laquelle il y a un moteur de recherche. Y écrire, sans guillemets : 4 mars 1961 fantaisie . Cliquer, et cliquer aussi sur la réponse. On arrive sur une page au bas de laquelle il y a la possibilité d’entendre l’enregistrement. Cliquer dessus.)
La transcription écrite qui suit vient du livre L’Agenda de Mère, Institut de Recherches Évolutives, Tome II 1961, Paris : 1978*. (Un autre titre est Agenda de l’action supramentale sur la Terre.)

Cette transcription n’est pas complètement fidèle à l’enregistrement sonore mais elle est cependant globalement exacte sauf à propos de l’individu qui, à un moment est aussi désigné par la lettre « Z ». alors qu’il est parlé de celui désigné par la lettre J.
Dans ce qui suit, les nombres qui renvoient à une note de bas de page ne sont pas reproduits en position élevée. Par ailleurs, les interventions de l’auteur du présent texte sont mises entre des crochets doublés.

Page 117 débute ceci.
L’intervenant nommé Satprem : « Ce n’est pas une question personnelle mais quelque chose qui m’a troublé un peu. C’est au sujet de World-Union 1...
[La Mère :] Oh ! World-Union... Qu’est-ce qui te trouble ?

Écoute, mon petit, tu n’as pas besoin de poser de questions, je vais te dire tout de suite : Sri Aurobindo a écrit quelque part que le mouvement de transformation du monde est double : d’abord, l’individu qui fait la sâdhanâ 2 [[l’individu qui pratique selon le système d’Aurobindo et de « la Mère ».]] et qui établit le contact avec les choses supérieures ; mais en même temps, le monde est une base et il faut que le monde se soulève un peu et se prépare pour que la réalisation puisse s’accomplir (enfin c’est une façon de dire, pour simplifier). Il y a des gens qui n’existent que comme cela, en surface – tu comprends, ils ne vivent que quand ils s’agitent : tout ce qui se passe au-dedans d’eux (s’il se passe quelque chose !) se traduit tout de suite par de l’agitation. Et alors ces gens-là, comme J, par exemple, pour ne pas le nommer, ont toujours besoin de se livrer à une action extérieure. Il a donc ramassé cette phrase de Sri Aurobindo [World-Union, l’Union du Monde] et il est venu me dire qu’il voulait...
Mais depuis le commencement il est comme cela (geste exprimant l’agitation), il a essayé... il a essayé un nombre considérable de choses ! D’ailleurs il n’a jamais rien réussi : il n’a pas de méthode, il n’a pas d’ordre, il ne sait pas organiser un travail. Alors ce World-Union, c’est simplement pour le laisser, comme on laisse un cheval galoper.
Il se trouve qu’une fois, quand il faisait ses tournées (je l’envoyais visiter les centres – parce qu’il fallait bien qu’il fasse quelque chose ! alors il visitait, il leur parlait... je ne sais pas de quoi), mais un jour, au cours de l’un de ses voyages, à Delhi, il a rencontré Z qui avait été envoyé par le gouvernement de l’Inde chez les Soviets ; et là, Z [[Dans la bande sonore, il y a « il » et ça désigne J, pas Z.]] a, parait-il, fait un discours extraordinaire (ce doit être extraordinaire parce que je reçois des lettres de partout, y compris d’Amérique, me demandant le texte de ce discours qui a fait sensation). Cet homme est donc revenu avec l’idée qu’on pourrait faire un "World-Union" (il a parlé de "l’unité humaine" dans son discours parait-il). Et ces deux-là, J et Z se sont rencontrés. En outre, ils étaient encouragés par S.M. 1 et même par le Premier Ministre 4 qui, probablement, avait une sympathie spéciale pour Z et l’avait beaucoup encouragé. C’est comme cela que les choses ont commencé. »
« La Mère » avait dit « il » et ce pronom ne désigne pas « Z » mais « J », et ce fut parce que ce dernier faisait partie de l’Ashram de Pondichéry et que c’était connu que des personnes y écrivirent afin d’obtenir le texte de son discours. Avant, Z apporta à J des idées concernant le pays des Soviets et ça fit apparaitre chez J. l’idée de l’unité du monde telle qu’il concevait cela ?

Suite immédiate.
« Et je traitais cela comme une chose tout à fait secondaire et sans importance – je laisse les gens galoper quand ils ont besoin de galoper (mais je ne connaissais pas Z). [[...]]
[[...]] chacun a tiré de son côté. Enfin, ils ont essayé de faire quelque chose (qui d’ailleurs ne tenait pas debout), et finalement ils m’ont écrit un peu clairement (il y a un homme là-dedans qui est très gentil, c’est Y : ce n’est pas un homme très intellectuel mais il a beaucoup de bon sens et un cœur très fidèle ; enfin c’est un homme très bien). Alors Y m’a posé des questions directes, sans emberlificotage. J’ai répondu directement ; j’ai dit : "World-Union est une chose tout à fait de surface, qui n’a pas de profondeur, qui est basé sur le fait que Sri Aurobindo a dit qu’il fallait aider ’la masse’ à suivre le mouvement de ’l’élite’ – eh bien, qu’ils y aillent ! Si ça les amuse, qu’ils y aillent !"... Je n’ai pas dit les choses exactement comme cela ; je les ai dites un peu plus poliment (!) mais c’est cela que j’ai dit.
Alors tout est tombé à plat. Ils continuent leurs petites affaires mais cela n’a absolument aucune importance. Ils ont un petit journal (V qui écrit pour eux est loin d’être bête. C’est une personne assez intelligente et sur laquelle j’ai un certain contrôle : je vais l’empêcher d’écrire des bêtises).
Ils voulaient aussi (tout d’un coup, ils ont eu une idée de génie !) ils voulaient s’affilier à Sri Aurobindo Society. Mais Sri Aurobindo Society n’a absolument rien à voir avec cela ; c’est une chose tout à fait extérieure, organisée par des hommes d’affaires et pour rapporter de l’argent – ex-clu-si-vement. C’est-à-dire qu’ils veulent mettre les gens dans la situation où ils seront obligés de donner (et jusqu’à présent ils ont réussi et je pense qu’ils réussiront). Mais cela n’a rien à voir avec une œuvre idéale : c’est TOUT À FAIT pratique 1 . Et naturellement, eux, World-Union, n’avaient rien à apporter à Sri Aurobindo Society, ils pouvaient simplement sucer de l’argent. Alors je leur ai dit : "Rien à faire, vous n’en êtes pas !"
Mais ils m’ont dit : "Votre nom est là comme Présidente de Sri Aurobindo Society" – Mon nom est là pour donner une garantie tout à fait matérielle que l’argent donné sera utilisé vraiment, réellement, pour l’Œuvre à accomplir et pas pour autre chose ; c’est une garantie morale et purement pratique, pas autre chose. Ce sont des gens à qui l’on ne demande même pas de comprendre ce que Sri Aurobindo a dit : on leur demande simplement de participer. Les autres du World-Union, c’est une autre affaire : ils se placent sur un plan tout à fait idéal, ils veulent préparer le monde à recevoir (riant) le Supramental ! – Qu’ils le préparent ! Ça ne fait rien, ils ne feront rien du tout, ou très peu. Ça n’a pas d’importance. Voilà mon point de vue. Et je le leur ai dit.
[[...]]
Je leur ai écrit une lettre dans laquelle je leur ai mis le nez dans leur bêtise.
[[Satprem :]] Écoute cet appel [[lancé par le groupe World Union]] : "Si la chance offerte par ce mouvement vous attire, si vous avez le sentiment que vous êtes de ceux qui ont été préparés pour collaborer à cette aventure spirituelle, nous vous invitons à nous écrire afin de vous ENRÔLER comme membre de l’Union du Monde..."
[La Mère :] Je vais envoyer cela à V en lui demandant innocemment : "Est-ce que cela a paru dans votre journal ? Parce qu’il vaudrait mieux pas : nous ne faisons pas de propagande." Oh ! je les traite durement, tu sais ! »
Le nombre 1 qui est après « TOUT À FAIT pratique » renvoie à la note suivante de bas de page. « Après avoir commencé par ramasser de l’argent pour les besoins de l’Ashram et d’Auroville, cette "chose tout à fait extérieure" et qui "n’a rien à voir avec une œuvre idéale" s’est froidement déclarée le propriétaire et guide d’Auroville après le départ de Mère [[en novembre 73]]. »

De mauvais emplois d’argent furent aussi reconnus par un tribunal.

 

ENTRETIEN DU 25 AVRIL 1961

La bande sonore de cela est aussi sur le site internet aurobindo.ru
La transcription écrite qui suit vient du même livre que la précédente.
Elle n’est pas complètement fidèle à l’enregistrement sonore mais elle est cependant globalement exact.
Dans ce qui suit, les nombres qui renvoient à une note de bas de page ne sont pas reproduits en position élevée. Par ailleurs, les interventions de l’auteur du présent texte sont mises entre des crochets doublés.

Début p. 200.
« Ça a commencé par ce fameux World-Union 2, et maintenant c’est le Sri Aurobindo Society 3 qui s’en mêle ! Ils ont fait une brochure où ils disent : "Nous faciliterons vos relations avec la Mère » !! Heureusement, on m’a envoyé le papier sur lequel c’était écrit ; j’ai dit : "Je ne prends pas cette responsabilité." Voilà. J’ai accepté d’être présidente parce que c’est une affaire d’argent et que je voulais être une garantie que tous ces gens qui font de la propagande ne mettent pas l’argent dans leur poche pour leur satisfaction personnelle, alors j’ai accepté d’être présidente pour dire que l’argent irait vraiment pour travailler pour Sri Aurobindo, c’est tout. [[...]]
[[...]]
[[...]], je reçois les pages du projet de brochure de Sri Aurobindo Society pour distribuer parmi tous les disciples, tous les membres de la société, pour les encourager. C’était complet ! La propagande la plus, oh ! la plus sotte, et puis, au beau milieu d’un tas d’autres choses (qui n’ont rien à voir avec moi), je tombe sur ceci : "Nous avons le grand bonheur d’avoir parmi nous la Mère et nous nous proposons d’être le transmetteur de tous ceux qui veulent entrer en rapport directement avec elle" ! Ils voulaient imprimer ça et le distribuer comme cela ! Alors j’ai pris ma plus belle encre rouge et j’ai dit : "Je n’accepte pas cette responsabilité, vous ne pouvez pas faire cette promesse." Voilà. Et j’ai coupé. Et maintenant voilà A [[André Morisset, fils de « la Mère »]] qui fait la même chose !
 (silence)
Je perds mon temps.

Déjà, avec tous les gens qui sont ici... (mais je ne leur ai jamais dit qu’ils étaient mes disciples : je leur ai dit qu’ils étaient mes enfants – mais enfin, les enfants, on n’a pas besoin de faire tout ce qu’ils veulent ! pour commencer). Enfin je perds déjà tout mon temps à répondre à leurs lettres, qui sont plus que bêtes. Ils me posent des questions !... On a déjà répondu au moins cinquante fois aux mêmes questions – simplement pour le plaisir d’écrire. Alors maintenant, j’ai pris l’habitude de ne pas répondre : je mets un mot, deux mots, et puis voilà.
Non, c’est dégoutant !
(Satprem :) Il y a cette phrase de Sri Aurobindo sur la propagande, que j’avais envoyée aux gens de World-Union. C’est cela que l’on devrait publier partout. Tu ne te souviens pas ? "I don’t believe in propaganda 3
Mais pardon ! Il y a une confusion dans tout cela. Ces gens de Sri Aurobindo Society n’avaient ABSOLUMENT rien à voir avec la vie spirituelle quand ils ont commencé, ils ne se présentaient pas du tout comme un "groupe spirituel", rien, absolument rien à voir : c’étaient des gens de bonne volonté qui voulaient ramasser de l’argent pour aider l’Ashram. J’ai dit : "Très bien, c’est excellent", et tant que c’est comme cela, je suis derrière. On donne des papiers aux gens – on leur donne ce qu’ils veulent, il suffit qu’ils soient seulement un tout petit peu intéressés, qu’ils sachent qu’il y a un Ashram et qu’il faut l’aider à vivre. Et c’est tout. Il ne s’agit pas de yoga ni de progrès spirituel ni rien-rien de ce genre-là : c’était une organisation tout à fait pratique. Ce n’était pas la même chose que le World-Union : le World-Union, lui, voulait faire "une œuvre spirituelle sur la terre" et créer une "unité humaine" – je leur ai dit : "Vous prenez quelque chose d’intérieur et vous voulez en faire une chose extérieure, et naturellement c’est immédiatement pourri." (Mais c’est pratiquement fini : je leur ai coupé l’herbe sous les pieds.)

Enfin...
(Pavitra :) Oui, mais ça renait maintenant sous la forme de Sri Aurobindo Society.
Ah ! non, ce n’est pas du tout la même chose, ils n’ont rien à voir l’un avec l’autre. Rien à voir. Ils ont voulu s’unir : j’ai refusé. Je leur ai dit : "Vous n’avez rien à voir l’un avec l’autre. Vous, World-Union, vous êtes des idéalistes (!) qui voulez réaliser votre idéal extérieurement (sans base) et eux, ce sont des gens d’affaires, des gens pratiques, qui veulent amener de l’argent à l’Ashram, et ça, je suis pleinement d’accord parce que j’en ai besoin."

C’est tout à fait autre chose.
Mais alors, ils ont commencé [les gens de la S.A.S.] à se poser comme des... presque comme des instructeurs ! Heureusement on m’a apporté leur projet de brochure. J’ai dit : "Nothing doing [rien à faire]. Si vous voulez parler aux gens, dites leur ce que vous voulez, cela m’est égal, mais je ne publie pas cela : ce que vous avez écrit sur moi ne s’imprime pas et vous ne le distribuez pas. Je ne figure pas au tableau. Mon nom, le fait que je suis présidente, c’est simplement pour donner ma garantie que l’argent ne va pas être mis dans la poche de ceux qui le reçoivent, que ce sera utilisé pour l’Ashram, pour la vie de l’Ashram, c’est tout. Et c’est comme cela que je donne ma garantie : ce n’est pas du tout que je vais aider les gens à s’imaginer qu’ils font un yoga !" – C’est ridicule !
J’ai dit l’autre jour à Nava [[Navajata]] (et je le lui ai dit assez fort pour que tout le monde puisse entendre) : "On peut supprimer d’emblée la bonne moitié des ashramites, et nous ne perdrons pas un seul sâdhak" 4 [[= nous ne perdrons pas un seul des individus qui pratiquent selon le système d’Aurobindo et de « la Mère ».]].
Alors il a ouvert une bouche !... Les gens s’imaginent que par le fait qu’ils sont ici, ils deviennent des disciples et des apprentis yogis ! Mais ce n’est pas vrai.
Voilà, maintenant ma colère est partie!
C’est surtout cette pauvreté mentale ; partout on dit : "Oh ! ils ont les mêmes idées que nous, oh ! ils enseignent la même chose, oh !..."
Oh !...
 (silence)
[[...]]

De temps en temps, j’ai envie de dire des énormités... J’allais dire : comme je comprends Sri Aurobindo ! qui est passé de l’autre côté.
Je n’ai pas l’intention de le faire. Non, je n’ai pas cette intention (pas pour cette raison-là, pas parce que je suis le moins du monde intéressée à tout ce fourbi extérieur, pas pour cela), c’est parce que... j’ai promis à Sri Aurobindo que j’allais essayer, hein. Alors...
Voilà, c’est cela. »

Note de bas de page :
N° 3. « Voici la phrase en question, extraite d’une lettre de Sri Aurobindo : "Je ne crois pas en la publicité, sauf pour les livres, ni en la propagande, sauf pour la politique et les produits pharmaceutiques. Mais pour le travail sérieux, c’est un poison. Cela signifie un coup de publicité ou la célébrité ; or, les célébrités ou les coups publicitaires épuisent ce qu’ils portent sur la crête de leur vague et l’abandonnent, sans vie, brisé sur les rivages de nulle part. Ou cela veut dire un "mouvement". Un mouvement, dans le cas d’un travail comme le mien, signifie la fondation d’une école ou d’une secte, ou quelque autre damné non-sens. Cela veut dire des centaines ou des milliers de gens inutiles qui viennent se mettre de la partie et corrompre le travail ou le réduire à une farce pompeuse d’où la Vérité qui commençait à descendre se retire dans le secret et le silence. C’est ce qui est arrivé aux ’religions’, et c’est la raison de leur faillite." 2.10.1934 (Cent. ed. On Himself, XXVI. 375-76) »

 

 

CHAPITRE 6
EN AOUT 1964*, IDÉE DE CRÉER UN NOUVEAU LIEU D’HABITATIONS PRÈS DE PONDICHÉRY

 

En aout 1964* à Pondichéry, la S.A.S. semble-t-il organisa une réunion publique.
En 66, un compte-rendu fut transmis à l’Unesco, en trois exemplaires, en tant qu’Annexe IV d’un texte indiqué plus loin. En octobre 69 un autre courrier lui fut envoyé en contenant la même Annexe IV en trois exemplaires (et de mêmes autres pièces jointes). L’Unesco reçut donc six Annexes IV mais aucune n’est accessible. L’Unesco prend pourtant des décisions à propos d’archivage. Est-ce qu’il y a des individus dans des bureaux qui ne transmettent pas ce qu’il faut au service des archives ?
Ici, ce compte-rendu ne fut donc pas lu, ni tout autre qui aurait été créé à Pondichéry à l’époque.
Tout ce qui est connu ici de cette réunion est ce qui est écrit page 5 d’un document indiqué plus loin. « Conférences : La Société organisa une conférence mondiale et un séminaire en aout 1964 à Pondichéry en Inde. Le thème principal était comment l’humanité peut devenir une et le rôle du changement de conscience dans sa réalisation. » (« Conferences : The Society held a World Conference and Seminar in August 1964 at Pondicherry in India. The main theme was how humanity can become one and the role of change of consciousness in its achievement. »)
Ce fut au cours de cette conférence qui fut lancée l’idée, pas de créer Auroville, mais celle de créer un lieu nouveau d’habitation pour des personnes qui arrivaient à l’Ashram ou voulaient y arriver.
Il est certain que, contrairement à ce qui fut indiqué plus tard, la conférence et l’idée de créer un tel lieu n’existèrent pas dans le cadre de l’Unesco, et notamment pas à l’occasion d’un de ses anniversaires.

 

 

CHAPITRE 7
VERS FÉVRIER OU MARS 1965*, CRÉATION DU NOM AUROVILLE

 

Le nom Auroville fut créé par « la Mère », vers février ou mars 65. Texte en français. « La Mère » le 23 juin 65 : « c’est moi qui ai dit "Auroville" ». Livre indiqué plus loin.
Livre de Jhavéri. Texte en anglais dont voici la traduction. P. 28 et 29. « [...] Auroville [...]. La Mère, en donnant ce nom, dit avec une suprême humilité que le préfixe "Auro" n’était pas relatif à Sri Aurobindo mais à "aurore" qui en français signifie "aube". Donc, la Cité de l’Aube [...]. »

 

 

CHAPITRE 8
29 MARS 65, PREMIÈRE RENCONTRE DE JHAVÉRI VERS UN SOUTIEN APPORTÉ PAR L’UNESCO

 

Comme déjà dit, Kailas Jhavéri, avant de se retrouver à l’Ashram de Pondichéry, avait travaillé à l’Organisation des nations unies. Elle aurait été déçue de cet organisme. Ce fut peut-être là qu’elle rencontra l’homme nommé Adiseshiah dont il est parlé plus loin. (Si c’est vrai, ce fut raconté dans la Partie I de son ouvrage, qui ne fut pas lue pour ici alors que le livre contenant les Parties II et III est employé.)
En 1964*, elle se retrouva vivre à Pondichéry en Inde, à l’Ashram de Sri Aurobindo et de « la Mère ». Lorsqu’elle eut connaissance du projet d’Auroville, elle pensa, probablement en conséquence de son passage à l’Onu, à s’adresser à l’Unesco.
Elle pensa précisément à M. Adiseshiah, Indien, qui était alors le Directeur général Adjoint de cet organisme, ce qui était la deuxième plus haute fonction dans sa hiérarchie.

Livre de Jhavéri. Texte en anglais dont voici la traduction.
Page 27, à propos de l’année 1965*. « Pendant ce temps, une offre vint de Navajata pour travailler avec lui sur le projet de la Mère : Auroville. […]
Je dis à la Mère que j’accepterais le travail à condition que je puisse travailler directement avec elle. Elle accepta cela. […]
[P. 28.] Ainsi, en 1965, Auroville fut d’abord lancé comme un projet de [P. 29.] la Société Sri Aurobindo. […] Ainsi, la Ville de l’Aurore naquit en idée avant de prendre des formes matérielles, […].
Au moment où je pris ce travail, il y avait seulement une idée et pas un projet. Donc le travail était très lent. [...]
Sat, nom par lequel la Mère et moi appelions le Dr Adiseshiah, Directeur général adjoint de l’Unesco, m’écrivit qu’il venait à Bombay et me demanda s’il était possible de l’y rencontrer. Il me dit qu’il paierait évidemment les frais impliqués.
J’écrivis à la Mère à ce sujet en disant : "Je joins la revue [P. 30.] Chronique de l’Unesco qui expose leur projet d’appréciation des cultures dans le cadre du Projet majeur Est-Ouest, afin d’indiquer comment l’Unesco peut être utile une fois que nous serons devenus membres affiliés. »
Jhavéri raconta l’histoire des relations avec l’Unesco, sans être précise et sans toujours respecter l’ordre chronologique. Lorsqu’elle écrivit que Navajata lui demanda de « travailler avec lui sur le projet de la Mère », il n’est donc pas du tout certain qu’il ait employé les mots « de la Mère ». Il pensait peut-être que le projet était le sien.
« Sat, nom par lequel la Mère et moi appelions le Dr Adiseshiah » : Pour « la Mère », est-ce que ça existait déjà en 65 ?
C’est la première fois qu’il est parlé d’affilier la S.A.S. à l’Unesco.
Le but était d’utiliser cette dernière au profit de la S.A.S.

Suite immédiate.
« Et je sens que ma relation avec Sat ne peut pas être simplement personnelle, elle a plutôt une signification plus large peut-être pour notre travail." La Mère marqua la dernière phrase et répondit à ma lettre : "Cela semble correct. En tout cas, tu peux aller le rencontrer et voir ce qui se passe. Avec amour et bénédictions."
Donc, j’allai à Bombay [...]. Le 29 mars 1965, je rencontrai Sat [...]. Ce fut ma première rencontre avec lui depuis mon arrivée à l’Ashram. Il m’interrogea sur ma vie d’Ashram. Car, il sentait que j’étais plus adaptée à New York qu’à une vie d’Ashram.
Je lui expliquai comment notre vie d’Ashram était radicalement différente de celle des Ashrams traditionnels ou des couvents religieux et monastères [P. 31.] car c’était un effort spirituel pour transformer et réorganiser la vie sur la base de la Vérité de l’Existence. [...] l’évolution de la vie qui, comme l’a dit Sri Aurobindo, "serait, au final, mue par une conscience spirituelle supérieure et incarnerait une vie plus grande de l’esprit". »
Rien dans ce passage ne permet de comprendre ce qui était en jeu, c’est-à-dire ce qui est appelé plus haut : les deux parties de ce qui est essentiel à Auroville. Par contre, il y a de quoi comprendre que des croyances sont en jeu.

Suite immédiate.
« Ensuite, je parlai du concept d’Auroville en tant que ville internationale dont le but était de réaliser l’unité humaine dans la diversité. Après avoir entendu parler du projet d’Auroville, il estima que ma décision de rejoindre l’Ashram était peut-être juste mais difficile.
Je lui demandai si l’Unesco pouvait contribuer à ce projet.
Il suggéra que nous approchions de l’Unesco par l’intermédiaire du gouvernement de l’Inde. Je lui dis que nous ne voudrions pas que le gouvernement indien ou l’Unesco s’ingère dans notre projet. Il suggéra ensuite [then] que nous associions le projet Auroville à l’Unesco par l’affiliation à celle-ci de la Société Sri Aurobindo en tant qu’organisation non gouvernementale. Ce fut une réunion agréable et fructueuse.
Quand je fis un compte-rendu de notre rencontre à la Mère, Elle fut très contente et me donna une méditation d’environ quinze minutes. »

Auroville : « ville internationale ».
« dont le but était de réaliser l’unité humaine dans la diversité ».
C’est la deuxième fois qu’il est parlé d’associer la S.A.S à l’Unesco, et ce fut par le Directeur général Adjoint de celle-ci.

 

 

CHAPITRE 9
LE 18 JUIN 65, L’AMBASSADE DE L’INDE À PARIS SOUTINT UNE DEMANDE FAITE PAR LA PARTIE FRANÇAISE PARISIENNE DE L’ASHRAM À ENTRER PETITEMENT MAIS OFFICIELLEMENT DANS LE SIÈGE SOCIAL DE L’UNESCO

 

L’Inde était partenaire au traité international relatif à l’Unesco et y participait donc, et c’est ainsi qu’un de ses ressortissants, Adiseshiah, put se retrouver Directeur général Adjoint. Il est possible, probable, que le Représentant permanent de l’Inde auprès de l’Unesco était à son Ambassade située à Paris.
Le 18 juin 65, celle-ci chercha à entrer nouvellement en relation avec l’Unesco.

La lettre de cette date ne fut pas vue mais il y a un document de transmission interne à l’Unesco, daté du 28 juin 65, qui en parle. (C’est le plus ancien document du dossier bleu.) Son auteur est Pierre Lebar, chef de la Division des Relations avec les Organisations internationales.
Le document est dit concerner ceci : « Lettre du 18.6.1965 de l’Ambassade de l’Inde demandant la location de la salle 2 au Sri Aurobindo Centre en France pour leur séminaire sur Sri Aurobindo et Teilhard de Chardin (4 décembre 1965). »
Sous cela sont écrites seulement les deux phrases de Lebar que voici. « Je désirerais avoir votre avis. La question est délicate étant donné nos propres projets de colloque Teilhard de Chardin. »

Sur les documents proches, on apprend que le membre de l’Ambassade qui écrivit est Emmanuel Pouchpa Dass et qu’il en était le « Premier Secrétaire », qu’il envoya une autre lettre le 21 octobre 65 (et ce fut peut-être dedans qu’il y eut une indication qui, sur une lettre que lui adressa l’Unesco le 15 novembre fit écrire) que l’objet était la « Célébration de l’Anniversaire de Shri Aurobindo », qu’il n’y aura pas pour l’Unesco de « préjudice intellectuel ou même publicitaire à » la réunion qui avait été auparavant programmée par l’Unesco sur Teilhard de Chardin puisque celle-ci devait exister avant, et qu’une location exista finalement pour une salle dans le « bâtiment des conférences » de l’Unesco.
Ce qui est appelé « Sri Aurobindo Centre » est certainement l’association selon la loi française de 1901* qui est nommée Centre d’Études Sri Aurobindo. Par un arrêté ministériel français du 27 avril 1956*, elle fut autorisée à exister en France en tant qu’« association étrangère », enregistrée à la Préfecture de police de Paris le 7 mai 56, avec publication de l’annonce dans le Journal officiel de la République française du 24 mai suivant. Cette association était une émanation de l’Ashram de Pondichéry, une extension, elle en faisait partie. Son « Secrétaire », le plus haut dirigeant, était André Morisset, fils de « la Mère ».
Dans Paris, il y avait d’autres salles pouvant être louées. Pourquoi s’être adressé à l’Unesco !?
L’association le voulut. Pour avoir un espoir de succès, elle demanda à l’Ambassade d’intervenir. Est-ce que Pouchpa Dass était membre de l’association parisienne ? Est-ce que ce fut lui qui, dans l’association, eut l’idée de louer une salle de l’Unesco et de s’adresser pour cela à l’Ambassade, c’est-à-dire à lui-même dans celle-ci ? Est-ce que l’association utilisa l’Ambassade pour entrer dans l’Unesco, en commençant par entrer par la petite porte, c’est-à-dire en trouvant un prétexte ?

À un moment entre le 1er mars 70 et le 31 aout 71, Emmanuel Pouchpa Dass devint, à l’Unesco, le « Directeur » de la « Division du Développement culturel ». À un moment entre septembre 76 et septembre 77, il devint « Directeur de Division » de la « Division des études culturelles ». Ça se lit dans la série de recueils titrés Staft lists (Listes du personnel), en libre accès dans la salle de lecture des archives de l’Unesco. (Plus loin ci-après est citée une lettre du 2 avril 79 adressée à Pouchpa Dass à l’Unesco, en tant que « Directeur du Fonds International pour la Promotion de la Culture ».)
Selon l’un des ces recueils, ce fut entre mai 80 et juin 81 que Pouchpa Dass cessa de travailler à l’Unesco.
Dans le carton « CLT/CS/11 », il y a une liste non datée de cinq pages de membres dirigeants de la S.A.S. et elle parait être la deuxième annexe d’une lettre émanant de la S.A.S. et datée du 29 aout 77. Pouchpa Dass y est dit membre du Conseil international de la S.A.S. Il n’est pas dit depuis quand il était membre de celle-ci.

 

 CHAPITRE 10
LE 21 JUIN 1965*, LE PROJET DE NAVAJATA FUT PRIS EN MAIN PAR « LA MÈRE » ET TRANSFORMÉ EN SON PROJET À ELLE

 

« La Mère » ne s’intéressait pas spécialement au projet de Navajata lorsqu’elle reçut des lettres de Huta et l’une d’elle surtout fit qu’elle se mit à s’y intéresser beaucoup. Ça exista le 21 juin 65.
On peut voir cela sur internet en des photographies de messages manuscrits de « la Mère », aux pages 7 et 8 du texte qui est à l’adresse suivante :
http://www.mirrabliss.com/uploads/1/7/7/9/17790039/huta-01-pgs-1-17.pdf
Le livre suivant d’Huta ne fut pas lu pour ici. The spirit of Auroville, par Huta D. Hindocha, Pondichéry : Havyavahana Trust (qui fait partie semble-t-il de Sri Aurobindo Ashram), 2002*. 287 pages. (Première édition différente et sous un autre titre en 1974*, 46 pages.)
Le projet de Navajata, « la Mère » le prit donc en main... et le transforma pour en faire son propre projet.
Est-ce que ce fut parce que Navajata considéra toujours qu’Auroville était son propre projet que, lorsqu’il fut établi en cour de justice qu’il n’avait pas le droit de tenter d’en faire ce qu’il voulait, il se suicida ?

 

 

CHAPITRE 11
LE 22 JUIN OU LE MATIN DU 23 JUIN 1965*, APPARITION DU PLAN GLOBAL D’AUROVILLE

 

Dans le texte d’Huta visible sur internet et indiqué ci-dessus, p. 10 il y a la reproduction d’une message de « la Mère » daté du 23 juin 65 et adressé à Huta, l’invitant le 25 à venir voir le plan d’Auroville. Il y a aussi un dessin de celui-ci.
En tenant compte de cela et de la suite, le minimum du plan global à connaitre ici est le bâtiment principal d’Auroville ayant autour de lui un espace de verdure avec de l’eau et, autour, quatre grandes zones égales, toutes rattachées au centre (comme quatre pétales égales de fleurs), et, autour, un entourage de verdure avec notamment des fermes, qui fut nommé ceinture verte. (Le centre physique de la ville est un arbre qui est près du bâtiment principal.)

 

 

CHAPITRE 12
DANS L’APRÈS-MIDI DU 23 JUIN, ANNONCE À SATPREM

 

Le 23 juin 65 exista une conversation entre « la Mère » et Satprem.
Son compte rendu aurait été publié en février 67 dans une revue mensuelle. C’est indiqué sur la p. 9 du livre de Huta. Il fut aussi publié dans L’Agenda de Mère, Paris : Institut de recherches évolutives, tome 6 pour 1965*, édité en 80. Ce qui suit en provient. Texte en français.
P. 141. « Tu as entendu parler d’Auroville ?
Pendant longtemps, j’avais eu un plan de la "ville idéale", mais c’était du temps de la vie de Sri Aurobindo, avec Sri Aurobindo vivant au centre. Après... cela ne m’intéressait plus. Puis on a repris l’idée d’Auroville (c’est moi qui ai dit "Auroville"), mais c’était par l’autre bout : au lieu de la formation qui devait trouver l’endroit, c’est l’endroit (près du lac) qui a fait naitre la formation ; et jusqu’à présent, je m’y intéressais d’une façon très secondaire parce que je n’avais rien reçu de direct. Puis cette petite H [Huta] s’est mise dans la tête d’avoir une maison là-bas, près du lac, et d’avoir une maison pour moi à côté de la sienne, et de me l’offrir. Et elle m’a écrit tous ses rêves ; et une ou deux phrases ont tout d’un coup éveillé un vieux-vieux souvenir de quelque chose qui avait essayé de se manifester ̶ une création, quand j’étais toute petite (je ne me souviens plus de l’âge), puis qui avait recommencé à essayer de se manifester tout au début du siècle, quand j’étais avec Théon. Puis, tout cela avait été oublié. Et c’est revenu avec cette lettre : tout d’un coup, j’ai eu mon plan d’Auroville. Maintenant, j’ai mon plan d’ensemble ; j’attends R [Roger] pour faire les plans de détail parce que j’avais dit depuis le commencement : "C’est R [Roger] qui sera l’architecte", et j’ai écrit à R [Roger]. »
Le prénom « Roger » désigne le Français Roger Anger.
Dans la série concernant « quelque chose qui avait essayé de se manifester », une ville à construire, il n’est pas parlé de ce qui concerne le Centre universitaire Sri Aurobindo décrit dans un texte de 1952*.
Ce « quelque chose » est en relation directe avec l’essentiel d’Auroville.
(Il existe un enregistrement de cela qui montre que la transcription n’est pas complètement fidèle. Principalement, il manque les prénoms placés ci-dessus entre des crochets et il y a trois ajouts : deux fois « près du lac » et « de détail ». Ça peut se constater sur le site internet aurobindo.ru . Sur la page d’accueil, en bas cliquer sur « Books in french ». On arrive sur une page au bas de laquelle il y a un moteur de recherche. Y écrire, sans guillemets : 23 juin 1965 auroville . Cliquer, et cliquer aussi sur la réponse. On arrive sur une page au bas de laquelle il y a la possibilité d’entendre l’enregistrement. Cliquer dessus. L’Agenda est cité car, dans Paroles de la Mère I, le texte est encore plus infidèle.)
[Ajouté le 27 avril 18. Concernant les deux ajouts « (près du lac) », il n'y aurait pas eu de problèmes s'ils avaient été placés entre des crochets au lieu de parenthèses car cela aurait exprimé le caractère ajouté. Satprem voulut préciser que la Mère envisagea d'abord de créer Auroville à l'ouest de sa situation actuelle, près d'un lac. C'est l'architecte principal d'Auroville, Roger Anger, qui l'aurait fait placer là où elle est, où il y avait un plateau désertique, car ce dernier caractère donnait plus de liberté dans la construction.]

 

 

CHAPITRE 13
LE 3 JUILLET 65, RÉVISION DES STATUTS DE LA S.A.S.

 

Le plus important est d’abord de connaitre la relation entre l’Unesco et Auroville. C’est après qu’il est intéressant de connaitre la relation entre cet organisme international et la S.A.S. (Sri Aurobindo Society), ainsi que l’influence mauvaise de cette dernière sur cette ville. Donc, pour la première lecture, il est fortement conseillé de sauter le présent chapitre.

L’idée de modifier les statuts de la S.A.S. créés le 24 septembre 1960* apparut évidemment avant que la modification fût établie. À quel moment ?
Ces statuts furent révisés le 3 juillet 1965*.
Pour savoir précisément ce qui fut modifié, il faudrait connaitre aussi ceux d’avant et les comparer mais, comme déjà dit, ces deniers ne furent pas lus pour ici.
Peu importe car ce sont ceux de 65 qui étaient en vigueur lorsque la S.A.S. entra en relation avec l’Unesco, et leur texte lui fut transmis par un courrier du 9 juillet 66.
C’est d’ailleurs de ce courrier que provient le document employé ici.

L’enjeu est de mieux savoir ce qu’est la S.A.S. et, surtout, de répondre à la question suivante : est-ce que les deux parties présentées plus haut comme étant l’essentiel d’Auroville sont indiquées ? Exprimé de manière plus adéquate : est-ce que ces deux parties sont perceptibles par quelqu’un qui ne les connait pas déjà ? Est-ce qu’une seule l’est ? Ci-après, des passages du texte ne sont pas reproduits mais dans aucun d’eux il n’y a d’éléments qui soient en relation même très lointaine avec la réponse à ces questions.

Le document employé est une brochure à couverture jaune a 14 cm de base et 21,5 de haut. Elle est titrée : Mémorandum de l’Association et Règles et Règlements de la Société Sri Aurobindo. (« Memorandum of Association and Rules and Regulations of Sri Aurobindo Society »). Ce sont les Statuts de l’Association. La brochure fut publiée par la S.A.S., semble-t-il par Administrative Office, Society house, Pondicherry-2. Sans date de publication. Comme le titre l’indique, cette brochure est composée de deux textes.
Texte en anglais dont voici la traduction et parfois l’anglais.

Après la page de titre et une page blanche, il y a la page numérotée 1. Le titre est Mémorandum de l’Association (« Memorandum of Association »). C’est le premier des deux textes.
Il y a ceci.
« 3. La Société est établie dans le but de réaliser les objets suivants en Inde et à l’étranger :
(a) Faire connaitre aux membres et aux gens en général les buts et les idéaux de Sri Aurobindo et de La Mère, leur système de Yoga intégral, et travailler pour son accomplissement de toutes les manières possibles, et pour la réalisation d’une société spiritualisée comme envisagée par Sri Aurobindo ; »

En anglais. « (a) To make known to the members and people in general the aims and ideals of Sri Aurobindo and The Mother, their system of integral Yoga and to work for its fulfilment in all possible ways and for the attainment of a spiritualised society as envisaged by Sri Aurobindo ;
Parler de « travailler à son accomplissement », celui du « système de Yoga intégral » est bizarre. Est-ce que ça correspond à pratiquer ce yoga ? Est-ce que le groupe de mots « travailler à son accomplissement » concerne aussi « les buts et les idéaux » indiqués ?
Objectivement, « obtenir une société spiritualisée comme envisagée par Sri Aurobindo » ne peut exister que par la pratique du yoga intégral par un nombre suffisant d’individus. Mais parler de la création d’une telle « société » n’exprime pas l’enjeu d’Aurobindo et « la Mère ».
Ce n’est pas une pensée claire qui fit écrire ce passage de la brochure, même si la traduction est déficiente.
Quelle que soit sa signification, les lecteurs ne peuvent pas y percevoir les deux parties de l’essentiel de l’enseignement d’Aurobindo et de « la Mère » (ni d’Auroville). Les « gens en général » qui lisaient cela et qui acceptèrent de soutenir la S.A.S. matériellement ne pouvaient pas non plus se considérer engagés à pratiquer le yoga intégral.
Est-ce que ce passage était dans les Statuts de la S.A.S. lors de sa création en septembre 1960* ?

Suite immédiate.
« (b) Former des étudiants et des enseignants sélectionnés, provenant de toutes les parties du monde, pour le système intégral d’éducation, c’est-à-dire spirituelle, psychique, mentale, vitale et physique ;
(c) Aider en espèces et/ou en nature par le biais de dons, cadeaux, subventions et aussi d’autres façons au développement global du Centre International d’Éducation de Sri Aurobindo, et aider des centres similaires d’Éducation ;
(d) Créer des groupes d’étude, des bibliothèques, des Ashrams et d’autres institutions, centres, branches et sociétés pour l’étude et la pratique du Yoga Intégral de Sri Aurobindo et de la Mère et pour aider ceux qui existent déjà ; »
Il est dit que la S.A.S. sert à aider cela mais il n’est pas dit que ses membres soient des pratiquants de ce yoga ou doivent se mettre à le pratiquer.
Par ailleurs, il n’y a pas de nécessité à être dans une ou plusieurs des institutions indiquées pour étudier et pratiquer le yoga intégral d’Aurobindo et « la Mère ».

Suite immédiate.
« (e) Établir des centres de culture Physique, sports et […] ;
[…]
(h) Imprimer, publier, vendre et distribuer des livres, périodiques, bulletins, revues et autres publications gratuits ou payants pour la promotion des objets de la Société et pour la production, la distribution et l’exposition de films ;
(i) Accepter et recueillir les fonds nécessaires aux fins de la Société au moyen d’abonnements, de cadeaux, de donations ou de bienfaits, en espèces ou en nature, ou en biens mobiliers ou immobiliers ;
(j) Aux fins de la Société, emprunter et recueillir des fonds de toute manière et auprès de toute personne (y compris le Gouvernement, les Trusts, les organismes publics ou privés) lorsque la Société considère cela judicieux ;
[P. 3.] (k) Accepter tout don ou bien meuble ou immeuble soumis ou non à des trusts [« trusts »] ou conditions spéciales en faveur de l’un quelconque des objets de la Société ou le faisant avancer ;
(l) Acquérir, acheter, bâtir, construire ou prendre à bail, ou échanger ou louer des biens meubles ou immeubles ou des droits ou privilèges ;
[…]
(n) Et généralement faire tous les autres actes [juridiques], faits et choses nécessaires, propices, appropriés ou accessoires à ou pour la réalisation des objets ci-dessus ou l’un d’entre eux ou une partie d’entre eux.
4. Le revenu et la propriété de la Société [...] »
Là, est le milieu de la page 3 et il y a ensuite d’autres règles concernant la propriété, etc.

P 4. « 6. Si, après la dissolution de la Société et après la satisfaction de toutes ses dettes et ses autres responsabilités, il reste des biens qui en sont la propriété, ils ne seront ni payés ni distribués entre les membres de l’Association ou entre certains d’eux, mais donnés ou transférés à Sri Aurobindo Ashram à Pondichéry ou à sa branche à Perambai, Madras.
7. Madame M. Alfassa, La Mère, Sri Aurobindo Ashram, Pondichéry sera la présidente permanente de la Société jusqu’à ce qu’elle nomme une autre personne à sa place et l’y établisse.
8. Les noms, adresses, […] sont : […]. »
Le Memorandum se termine au bas de la page 5 où il y a une liste de noms, d’adresses, de professions, et l’indication de signatures. Navajata y est appelé de son nom d’origine « Keshav Dev Podar », y est dit « industriel » et habiter à « Calcutta ».

Dans ce Mémorandum, Auroville n’est pas nommée ni évoquée. Par contre, les achats envisagés de biens immobiliers notamment la concernent.

Page 6 commence le deuxième des deux textes de la brochure jaune. Titre : « Rules and Regulations » Règles et Règlements.
Dedans, Auroville n’est pas nommée ni évoquée.
On y énumère les principaux personnages de la S.A.S. et on y indique leurs pouvoirs, les diverses sortes de membre, etc.

P. 10. « L’adhésion est ouverte à tous sans distinction de nationalité, de religion, de caste, de croyance ou de sexe. »
Est-ce qu’il fut fait comme si tous les futurs habitants d’Auroville devaient être membres de la S.A.S. ? Quelle que soit la réponse, ça ne fut pas écrit.

P. 6. « Madame M. Alfassa La Mère de Sri Aurobindo Ashram, Pondichéry, sera la Présidente Permanente de la Société ainsi que du Comité exécutif. Si elle prend sa retraite pour quelque raison que ce soit, elle aura le pouvoir de nommer un Président à sa place pour le temps qu’elle jugera le meilleur. En l’absence de telle [P. 7.] nomination le Comité Exécutif élira un Président à sa place. »
P. 9. « Si la Présidente Permanente Madame M. Alfassa se retire pour quelque raison que ce soit, tous les pouvoirs qui lui sont réservés par le présent Règlement et par le Mémorandum seront exercés par la personne ou les personnes qu’elle aura désignées avant ou après sa retraite et [P. 10.] de telle manière que celles-ci puissent diriger. En l’absence d’une telle nomination ou d’indication du moyen de connaitre le successeur [« such nomination or appointment »], lesdits pouvoirs ne pourront être exercés par aucun autre président ou personne, mais seront dévolus au Comité exécutif. »
Après la mort de Mirra Alfassa « la Mère », il ne fut pas tenu compte de ces indications.

Dans la citation ci-dessus de la p. 9, il est parlé du Mémorandum. Il en est parlé aussi page 9 : « interpréter et décider toute clause du Mémorandum de la Société ». Il est évoqué p. 6 : « Dans ces Règles et Règlements, […] "La loi" désigne la loi sur l’enregistrement des sociétés du Bengale occidental. »

Page 16 non numérotée, dernière page avant la page 3 de couverture, il y a ceci : « Moi, Présidente de la Société, certifie qu’il s’agit d’une copie conforme des Règles et Règlements de la Société Sri Aurobindo.
Sd. M. Alfassa
Présidente

Sd. Keshav Dev Poddar
 Secrétaire général et Trésorier

Sd. Arunendranath Tagore
Membre »

(Est-ce que « Sd » signifie Signature manuscrite ?) Il n’y a pas de reproduction de la signature de « la Mère » faite à la main mais « M. Alfassa » imprimé en lettres italiques.
Objectivement, certifier que la copie d’un texte est conforme au texte original n’implique pas une approbation de son contenu.
Par ailleurs, il est parlé seulement de la partie « Règles et Réglements », pas du « Mémorandum ». Quelle est l’explication ? Comme cité ci-dessus, ce texte est indiqué ou évoqué en plusieurs endroits de « Règles et Réglements ».

Sur la page 3 de couverture il y a notamment ceci : « Les dons à la Société ont droit à une remise en vertu de la Sec. 88 de la Loi de l’impôt sur le revenu de 1961. »

En conclusion, les deux parties de l’essentiel de l’enseignement d’Aurobindo et de « la Mère » et d’Auroville ne furent pas indiquées dans cette brochure.

 

 

CHAPITRE 14
EN 1965*, AFFIRMATIONS DE « LA MÈRE » À PROPOS D’AUROVILLE

Le présent chapitre est un peu technique à cause de problèmes de traduction et de vocabulaire, mais il n’est pas long et l’enjeu se perçoit facilement. Texte en français.

 

7 SEPTEMBRE 65

Tome 6 de L’Agenda de Mère, en note de bas de page à la fin de l’entretien du 23 juin 65.
P. 152. « [Satprem :] Quelque temps plus tard, le 7 septembre, Mère a été amenée à situer le projet d’Auroville :
[« la Mère : »] Auroville wants to be a universal town...
Une cité universelle – pas internationale : universelle.
... where men and women of all countries will be able to live in peace and progressive harmony above all creed, all politics and all nationalities, straining to realize human unity. 1 »
Le 1 renvoie à la note suivante de bas de page.
« Auroville veut être une ville universelle où les hommes et les femmes de tous les pays pourront vivre dans la paix et l’harmonie progressive, au-dessus de toutes les croyances, toutes les politiques et toutes les nationalités, dans un effort pour réaliser l’unité humaine. »

Il y a le livre titré Words of the Mother - I. C’est le volume 13 de Collected works of the Mother, deuxième édition en 2004*, (première en 1980* semble-t-il), publié par Sri Aurobindo Ashram Publication Department, à Pondichéry.
Dedans, page 187, il y a une reproduction du message écrit à la main en anglais par « la Mère », qui ne semble pas le même que le précédent.
Il est daté du 8 septembre. Il y a une lettre finale s à « creeds », croyances. La fin est dans une phrase écrite après un retour à la ligne : « The purpose of Auroville is to realise human unity ». Le but d’Auroville est de réaliser l’unité humaine.

Livre titré Paroles de la Mère I.
Page 203 il y a ceci, qui n’est pas une traduction faite par « la Mère » comme l’indique une étoile blanche placée à la fin.
« Auroville veut être une cité universelle où hommes et femmes de tous pays puissent vivre en paix et en harmonie progressive au-dessus de toute croyance, de toute politique et de toute nationalité.
Le but d’Auroville est de réaliser l’unité humaine.
8 septembre 1965 »

De ce texte de septembre 65, quatre éléments sont à retenir pour le présent texte.
Premièrement, Auroville n’est pas dite ville internationale mais elle est dite « ville universelle ». Le premier adjectif, internationale, contient l’idée de nations telles qu’elles existent qui agiraient ensemble. Le deuxième adjectif, universelle, contient l’idée qu’il y a en plus quelque chose qui n’est pas encore complètement manifesté sur Terre, notamment un autre état de conscience, et qu’Aurobindo nomma supramental. Auroville existe à propos de cela, pour contribuer à manifester cela de plus en plus, (qui se manifeste aussi graduellement partout ailleurs où un être humain agit pour cela) et ça fait partie de ce qui lui est essentiel. Il est possible que ce soit parce que « la Mère » entendait des gens autour d’elle parler de ville ou cité internationale, sous-entendant l’idée indiquée ci-dessus, qu’elle se mit à employer ainsi le mot universelle.
Deuxièmement, il y a l’expression « au-dessus de toutes les croyances ». Ce dernier mot désigne toutes les conceptions relatives à l’origine de l’univers, et les conséquences déduites à propos de ce que devraient faire ou ne pas faire les êtres humains. Il désigne donc toutes les religions et aussi d’autres conceptions notamment l’athéisme. Auroville est faite pour être sans ces croyances, au-delà d’elles.
Troisièmement, puisqu’il y a « au-dessus de » ce qui est indiqué, il est fait référence au supramental. C’est la manifestation graduelle de cela qui produira « l’harmonie progressive ». Il n’est pas dit que ce sont les humains agissant par eux-même tels qu’ils sont qui la créeront.
Quatrièmement, les mots « pourront vivre dans la paix et l’harmonie progressive » ne signifient pas que, dès le début, il n’y aura jamais de conflits.
Cinquièmement, il y a « dans un effort pour réaliser l’unité humaine » et « Le but d’Auroville est de réaliser l’unité humaine ». Dans les deux cas, le moyen à employer n’est pas expressément indiqué mais il est sous-entendu puisqu’Auroville existe dans le cadre de la manifestation supramentale sur la Terre. Cet « effort » à faire n’est donc pas de s’agiter mentalement (avec des conséquences). Ça existe en suivant son guide intérieur, en s’ouvrant à la conscience supérieure.

 

1965*

Selon Paroles de la Mère I, p. 206, en 65 dix-sept questions furent posées oralement à « la Mère » qui y répondit, le tout en français. Le questionneur et auditeur écrivit questions et réponses. Le texte fut présenté à « la Mère » le 8 octobre 69 (et il est dans L’Agenda de 69). Elle modifia sa réponse à deux questions mais pas aux deux suivantes.
P. 204 et 205. « 8. Peut-on conserver sa religion à Auroville ?
Si on en est encore là.
9. Peut-on être athée à Auroville ?
Si on en est encore là. »

Le texte anglais est dans Words of the Mother I, p. 189. Il est ceci.
« 8. Can one retain one’s religion in Auroville ?
If one has not gone beyond that.
9. Can one be an atheist in Auroville ?
If one has not gone beyond that. »
Les réponses signifient littéralement : Si on n’a pas été au-delà de cela.

Dans les deux langues, la signification est que l’état de conscience à acquérir tôt ou tard est au-delà des religions et de l’athéisme.

 

CONCERNANT L’ABSENCE DE RELIGIONS, DEUX AUTRES CITATIONS

Elles datent d’autres moments, et ne concernent pas seulement Auroville mais sont des généralités.
Du 29 avril 53, dit par « la Mère ». « [...] je sais que vous êtes tous ici libérés des religions. Si j’avais en face de moi quelqu’un qui ait une religion à laquelle il croie [croit], je lui dirais : "C’est très bien, gardez votre religion, continuez." Heureusement pour vous tous, vous n’en avez pas. Et j’espère que vous n’en aurez jamais parce que c’est la porte fermée à tout progrès. » (Entretiens 1953, édité par Sri Aurobindo Ashram à Pondichéry, 1ère éd. en 75, 2ème éd. en 78, p. 34.)
Du 12 février 72, dit par « la Mère ». « Il ne faut pas confondre un enseignement religieux et un enseignement spirituel. L’enseignement religieux appartient au passé et arrête le progrès. L’enseignement spirituel est l’enseignement de l’avenir – il éclaire la conscience et la prépare pour la réalisation future. L’enseignement spirituel est au-dessus des religions et s’efforce vers une Vérité totale. Il nous apprend à entrer en rapport direct avec le Divin. » (Livre titré Éducation, édité par Sri Aurobindo Ashram, 81, p. 131.)
Concernant le mot « Divin », la conception est que tout ce qui existe est cela, même les choses très souvent considérées comme repoussantes, comme le caca et le nazisme, mais ça l’est à des niveaux divers de manifestation, de déformation, et peut-être d’autre chose, et qu’il y a un plan supérieur de conscience qui commença à se manifester le 29 février 56, que ce processus de manifestation continue de plus en plus, partout où c’est possible sur la Terre, qu’Auroville est un endroit particulier à ce sujet, et que tout ça mènera à l’apparition sur Terre d’une nouvelle sorte d’êtres, avec des échelons intermédiaires, avec finalement une nouvelle matière. Dans la citation précédente, le mot « Divin » désigne ce niveau supérieur de conscience qui cherche à se manifester sur la Terre.

 

EXPLICATION SUR L’ABSENCE DE RELIGIONS

Pourquoi n’y aura-t-il plus de religions ? Les espèces animales savent spontanément ce qu’elles doivent faire pour vivre, et chacune est spécialisée dans des gestes, des comportements, des réactions, etc. L’espèce humaine n’est pas complètement spécialisée et ses membres peuvent agir d’une manière ou d’une autre, penser ceci ou cela, etc. Certains de ses membres s’interrogent sur leur origine et celle de l’univers, se trouvent des réponses, c’est-à-dire qu’ils se font des conceptions et, de chacune d’elles des conséquences sont déduites sur ce qu’on peut penser, sur les comportements, les actions, etc. (et certains veulent imposer leur conception et ses conséquences sur tous les autres humains). La nouvelle sorte d’êtres aura des connaissances que l’actuelle humanité n’a pas. Ses membres sauront comment se comporter, quoi faire, etc. et ça se fera donc sans avoir besoin de religions. Les êtres de l’espèce humaine qui continuera d’exister auront connaissance de l’existence de ces êtres d’une sorte supérieure et ils n’auront plus à s’interroger et à s’inventer des conceptions. Eux aussi n’auront donc plus besoin de religions.

 

 

CHAPITRE 15
EN 1965*, À L’OCCASION D’UNE GUERRE ENTRE LE PAKISTAN ET L’INDE, ET À PROPOS DE L’UNESCO

 

CONCERNANT LA GUERRE ENTRE LE PAKISTAN ET L’INDE

Voici des extraits du tome 6 de L’Agenda de Mère, conversation du 18 septembre 65 entre « la Mère » et Satprem, à l’époque de la deuxième guerre entre l’Inde et le Pakistan tel qu’il existait alors, c’est-à-dire avant sa division en deux États-pays, et où « la Mère » avait encouragé l’Inde à combattre jusqu’à la victoire.
Ils sont placés à propos de l’Unesco et de paix, et Adiseshiah est en jeu.

Début p. 257.
« Tu connais ce texte de Sri Aurobindo? (Mère tend une note)
"... The fight in which we are engaged is not like the wars of old in which when the King or leader fell, the army fled. The King whom we follow to the war today is our own Motherland, the sacred and imperishable ; the leader of our onward march is the Almighty Himself 1..."
May 11, 1907 »

Le nombre 1 renvoie à la note suivante de bas de page.
« 1 "La bataille dans laquelle nous sommes engagés n’est pas comme les guerres d’antan où, quand le Roi ou le chef tombait, l’armée s’enfuyait. Le Roi que nous suivons à la guerre aujourd’hui est notre propre Mère patrie, sacrée et impérissable, et le chef de notre marche est le Tout-Puissant Lui-même." (11 mai 1907) »
Ledit « Tout-Puissant » n’est pas le prétendu dieu créateur de l’univers des religions dites monothéistes car il n’en existe pas dans la conception d’Aurobindo et de « la Mère ».

Suite immédiate de « May 11, 1907 ».
« Puis j’ai écrit ceci :

"It is for the sake and the triumph of Truth that India is fighting and must fight 2 until India and [P. 252.] Pakistan have once more become ONE because that is the truth of their being." 1
September 16, 1965 »

Le nombre 2 renvoie à la note suivante de bas de page.
«  2 Il est intéressant de noter que Mère avait d’abord écrit shall fight [se battra], puis, l’après-midi, Elle a changé shall en must [doit se battre]. »

Le nombre 1 renvoie à la note suivante de bas de page.
« 1 "C’est pour le triomphe de la Vérité que l’Inde se bat et doit se battre, jusqu’à ce que l’Inde et le Pakistan redeviennent UN, parce que telle est la vérité de leur être." (16 septembre 1965) »

Suite immédiate de « September 16, 1965 »
« Il y a un membre de l’Unesco qui a posé une question imbécile, disant à peu près ceci : "Il fut un temps où l’Inde représentait la conscience spirituelle (ou enseignait la conscience spirituelle, je ne me souviens plus), mais maintenant qu’elle est engagée dans une telle guerre, qui va le faire 2 ?"... Alors au lieu de répondre à la question, parce que je lui aurais dit des sottises, j’ai répondu ce que tu viens de lire. »

Ce chiffre 4 renvoie à la note suivante de bas de page.
« 4 Voici le texte exact de la question : "If India, who held (till recently) the hope for the humanity in the light of her spiritual leaders, can get involved into such a war, who would lead the world ?" [Si l’Inde, qui jusqu’à hier représentait l’espoir de l’humanité de par la lumière de ses chefs spirituels, peut se trouver impliquée dans une pareille guerre, qui conduira le monde ? »] Les crochets sont dans le texte cité.

Suite immédiate de « viens de lire. »
Satprem : « Bien entendu ! Tous ces Européens... on leur a parlé de Gandhi pendant cinquante ans, alors ils ne comprennent plus !
[« La Mère » :] C’est cela. Laissez-vous égorger sans rien dire.

Tiens, voilà un autre texte de moi que quelqu’un a ressuscité : [...]. »

Comme dit plus haut, « la Mère » avait encouragé l’Inde à combattre militairement jusqu’à la victoire, ce qui aurait été une victoire des « forces de Vérité », mais l’Onu intervint pour inciter l’Inde à arrêter et celle-ci se soumit. (Agenda, tome 7, 21 septembre 1966*, p. 212.)

Dans le livre déjà indiqué de Kailas Jhavéri, voici le début de l’histoire narrée. Texte en anglais dont voici la traduction.
P. 63. « J’avais reçu une lettre du Dr Adiseshiah, exprimant son désespoir moral concernant la guerre que le Pakistan avait imposée à l’Inde à l’égard du Cachemire. Je demandai à la Mère si je pouvais lui envoyer mes commentaires à la lumière de Sri Aurobindo et de la Mère à ce sujet. Je dis que je préférerais commencer par Sa réponse à sa question : "Si l’Inde, qui jusqu’à hier représentait l’espoir de l’humanité […] ?" »
Suivent treize pages sur ce sujet où, après la réponse du 16 septembre 65, apparaissent encore notamment le soutien à la guerre de l’Inde contre le Pakistan et la désapprobation de l’action de l’Organisation des Nations unies à laquelle se soumit l’Inde.

Au moment de la rédaction du présent texte, quels pays autres que l’Inde admet l’idée que ce pays représente l’espoir de l’humanité ?

Le Pakistan, le Bangladesh et d’autres pays (ou parties de pays ?) ont-ils conscience que tout ce qui a l’apparence d’un soutien apporté par l’Unesco à Auroville et à Aurobindo favorise leur destruction en tant que pays tels qu’ils sont pour être inclus dans l’Inde ? Quoi qu’il en soit, les adoptions de résolutions de l’Unesco qui sont relatives à Auroville sont dites faites à l’unanimité.

 

ANNEXE : IDÉES DE L’UNESCO

CONCERNANT LA GUERRE ET LA PAIX

Dans le préambule du traité international qui créa l’Unesco il est écrit ceci : « les guerres prenant naissance dans l’esprit des hommes, c’est dans l’esprit des hommes que doivent être élevées les défenses de la paix ».
Au mot « esprit » correspondent toutes les causes de « guerres ». Voici des exemples pour plusieurs sortes de causes et il y en a peut-être d’autres. Il y a le peuple qui se retrouva soumis à un autre et qui entre en guerre pour tenter de récupérer sa souveraineté. Il y a les envies de domination, de conquête, de puissance, de richesse. Il y a aussi les causes idéologiques du genre : envie d’imposer sa croyance, religieuse ou non, en d’autres pays, envie d’étendre le territoire de son pays jusqu’à des éléments physiques considérés comme frontières naturelles. C’est peut-être entre les deux précédentes sortes de causes qu’il y a l’invocation de l’hérédité familiale à être chef d’un pays.
Premièrement, l’Unesco considère que toutes les causes de guerres sont mauvaises, mêmes celles de légitime défense. Elle soutient donc des oppressions.
Deuxièmement, dans la compréhension des éléments dont un être humain est composé, il y a la distinction entre la partie matérielle et tout le reste qui est nommé « esprit ». Cette compréhension est très succincte, pas loin du niveau zéro de compréhension.
L’Unesco, en parlant de « défenses » « de la paix », exprime que toutes les situations où il n’y a pas une situation qu’elle considère comme étant « de guerre » sont bonnes, sont acceptables. Elle justifie notamment, soutient, l’existence de frontières placées de manière artificielle et où un peuple se retrouve sans pays ou divisé en plusieurs pays, alors qu’il est normal qu’il y ait des problèmes et parfois des conflits. Elle justifie aussi, soutient, toutes les tyrannies internes à un pays où les opprimés n’entrent pas en conflit avec leurs oppresseurs. Notamment, vouloir empêcher toutes les guerres, c’est vouloir empêcher les combats contre les tyrannies religieuses, c’est vouloir soumettre les opprimés à celles-ci.
Des tyrans parlent de paix pour tenter d’empêcher les révoltes de leurs opprimés.
Pour qu’il n’y ait pas de guerres, il faut qu’il n’y ait pas de causes de guerres. Il faudrait donc s’occuper de régler cela avant de s’occuper de « défenses de la paix ». Pour éviter les guerres internes à un pays, il faut en supprimer les causes, notamment que celui-ci soit formé d’une manière à ne pas englober un territoire avec son peuple opprimé qui ne devrait pas y être, et il faut supprimer les tyrannies en tout genre, notamment les religieuses. Pour éviter les guerres entre pays, il faut qu’il n’y ait pas de cause légitime et, lorsqu’un pays attaque sans cause légitime, on doit le combattre, par la guerre s’il le faut, avec le problème de savoir qui dit ce qui est légitime ou non.
L’Unesco fut créée par les pays fondateurs, et d’autres pays ensuite l’acceptèrent.

Le slogan de l’Unesco, placé en en-tête de son site internet, est : « Construire la paix dans l’esprit des hommes et des femmes ».
Est-ce que ce mot « esprit » a la même signification que dans le préambule ou est-ce qu’il désigne seulement la pensée ? Il semble que ce soit cette première possibilité puisque l’Unesco est notamment relative à de l’éducation. Cela dit, elle parle souvent de compréhension et ça se rapporte à la deuxième possibilité.
Quoi qu’il en soit, il y a encore cette idée de « paix ».

Aurobindo et « la Mère » n’étaient pas opposés à toutes les guerres. Il y a de nombreux textes sur ce sujet. Ce qui concerne l’Inde et le Pakistan est ci-dessus. Il est parlé de cela encore plus loin.
Aurobindo commenta le texte indien antique de la Bhagavad-Guita. C’est un livre d’incitation à faire une guerre, celle contre des forces qui s’opposaient notamment à l’évolution. (C’est donc aussi un livre d’amour, l’amour qui fait combattre contre des ennemis.)
Aurobindo fit l’éloge de la Révolution française en elle-même et de certains de ses personnages révolutionnaires. Il approuva même la période nommée La Terreur en conséquence d’une parole de Georges Danton qui fit commencer cette période, et l’approbation va jusqu’avant le renversement de celui-ci. Maximilien Robespierre aussi fut honoré par Aurobindo en même temps que ses défauts furent indiqués. Aucun des personnages de la Contre-révolution ne fut honoré par Aurobindo notamment le pape.
À propos de guerre comme à propos de tout autre sujet, pour savoir quoi faire, la bonne manière d’agir est suivre son guide intérieur. Ça peut notamment mener à entrer en conflit, en guerre.

 

CONCERNANT LA « COMPRÉHENSION MUTUELLE DES NATIONS »

Dans le préambule du traité créateur de l’Unesco il est écrit ceci : « l’incompréhension mutuelle des peuples a toujours été, au cours de l’histoire, à l’origine de la suspicion et de la méfiance entre nations, par où leurs désaccords ont trop souvent dégénéré en guerre ». Dans les sortes de causes de guerre indiquées plus haut, il n’y avait pas d’« incompréhension mutuelle des peuples ». Ce passage du traité ne vaut rien.
Dans l’article 1 il y a ceci « l’Organisation […] favorise la connaissance et la compréhension mutuelle des nations ».
L’idée de compréhension internationale est inutile puisque, entre individus ou groupes d’individus, il n’y a pas besoin de comprendre les autres pour éviter des conflits puisqu’il suffit qu’il n’y ait personne qui cherche à nuire aux autres, à les dominer, à s’imposer. Dans le cas contraire on peut combattre pour repousser les débordements, ce qui est un contraire de la « paix » mais qui vaut mieux que l’état d’oppression appelé « paix ». Cette idée de compréhension internationale est aussi de la tyrannie puisque, par exemple, elle correspond à vouloir faire admettre, accepter, approuver, ce qui est considéré comme nuisible du point de vue de la liberté et de l’égalité en droit. Ainsi, on peut comprendre que dans tel pays il y ait une très forte tyrannie religieuse, sans approuver cela, sans l’admettre, mais en laissant ce pays en son état de tyrannie, c’est-à-dire en laissant ce peuple vivre ainsi si ça lui plait, et en acceptant que des membres de ce peuple soient des opprimés, des victimes, et soient éventuellement torturés et tués. L’Unesco voudrait que chacun approuve cette tyrannie. Par ailleurs et par exemple, lorsque des frontières sont placées de manière artificielle et qu’un peuple se retrouve sans pays ou divisé en plusieurs pays, il est normal qu’il y ait des problèmes et parfois des conflits. Pour cela, que vaut l’idée de « compréhension internationale » ? Ça vaut notamment pour l’Inde et le Pakistan.
(Dans un seul pays où il y a des membres d’une religion qui dominent, c’est-à-dire qui s’imposent aux autres, les font vivre le plus possible selon leurs propres règles et tentent peut-être de les convertir, à quoi correspond l’idée d’une compréhension qui devrait exister ? Elle signifie que les opprimés devraient accepter de l’être, sans jamais se plaindre et en comprenant qu’il est bien qu’ils le soient.)

 

IDÉE SOUS-ENTENDUE : LA NÉCESSITÉ D’UN CHANGEMENT DE CONSCIENCE

Pour avancer vers les buts attribués à l’Unesco par son traité créateur, un changement de conscience d’au moins une majorité des humains est nécessaire. Aurobindo et « la Mère » parlèrent aussi de changement de conscience (et, plus, de la manifestation du supramental, avec une nouvelle sorte d’êtres). Par contre, il serait faux de penser et de dire que l’expression changement de conscience désigne la même chose dans les deux cas.
Pour l’Unesco, ça désigne quelque chose à effectuer par des humains tels qu’ils sont déjà alors que pour Aurobindo et « la Mère », ça correspond au résultat progressif de la manifestation d’un nouveau plan de conscience, c’est-à-dire à la réception de quelque chose de nouveau.

 

 

CHAPITRE 16
LE 14 FÉVRIER 66, DÉBUT DE LA PROCÉDURE QUI MENA À L’AFFILIATION DE LA S.A.S À L’UNESCO, EN CATÉGORIE C

 

Pour la première lecture, il est fortement conseillé de sauter le présent chapitre ou de ne lire que les titres de partie.
Regarder si sont indiquées les deux parties de l’essentiel d’Auroville, qui sont aussi celles de « l’enseignement » d’Aurobindo.

 

SIGNIFICATION DU MOT GOUVERNEMENTALE QUI EST EMPLOYÉ

L’Unesco affilie à elle-même des organismes qui sont dits organisations internationales non gouvernementales, et qui sont dites aussi : organisations non-gouvernementales ou : O.N.G., ONG.
L’emploi international de ce mot gouvernementale fait penser que des organismes internationaux comme l’Onu (Organisation des Nations unies) et l’Unesco seraient des organisations gouvernementales. C’est une erreur car ces organismes sont internationaux. Ce sont des nations qui sont partenaires aux traités internationaux, par exemple la nation française et la nation indienne, et si l’on tient compte de l’ensemble dont la nation n’est qu’un des éléments, ce sont des pays, des États-pays, par exemple la France et l’Inde.

 

14 FÉVRIER 66, PREMIÈRE LETTRE AVEC DEMANDE À RECEVOIR LES FORMULAIRES À REMPLIR

Lettre du 14 février 66 adressée par Jhavéri à Paul Bertrand, Directeur du Bureau des Relations avec les organisations internationales et des Programmes.
La lettre fut envoyée sur du papier à en-tête de la S.A.S. Toutes les lettres citées ci-après sont ainsi sauf lorsqu’il y a l’indication d’une différence.
Texte en anglais dont voici la traduction.
« Le 14 février 1966
Cher Monsieur Bertrand,
Le Directeur général Adjoint, M. Adiseshiah, me demanda de vous écrire au sujet des informations et des formulaires de demande d’affiliation de la Société Sri Aurobindo à l’UNESCO.

La Société a des branches et des centres à travers l’Inde et certains à l’étranger, et des membres, aussi, dans le monde entier. Nous sommes aussi Membre Associé de la Commission nationale indienne pour l’UNESCO, mais souhaiterions en plus être directement affiliés à l’UNESCO.
Nous apprécierions donc que vous nous donniez des informations détaillées sur les trois catégories d’affiliation ainsi que les formulaires de demande.
En vous remerciant de votre coopération,
Cordialement,
[Signature.]

Secrétaire de la Section de l’Unesco »

Il est dit que la Société Sri Aurobindo a « des branches et des centres » en Inde et quelques-uns à l’étranger, et des membres partout dans le monde. (Est-ce qu’il en était vraiment ainsi ou est-ce qu’il était parlé aussi de ce qui relevait de l’Ashram ?)

 

RÉPONSE DE L’UNESCO

Bertrand chargea Pierre Lebar, Chef Adjoint, à la Division des Relations avec les Organisations internationales de répondre. Celui-ci le fit le 24 février, en envoyant une liste de questions et un autre document contenant les Directives, les règles, de l’Unesco à propos des affiliations, précisant que toute organisation dont la demande d’affiliation était acceptée l’était d’abord dans la catégorie C, celle des relations d’information mutuelle. Il indiqua que si le classement en cette catégorie intéressait, il fallait renvoyer le questionnaire bien rempli et joindre des documents montrant ce qu’est l’organisme demandeur.

 

PREMIÈRES SUITES

La S.A.S. considéra qu’elle ne voulait pas se retrouver en catégorie C. Elle voulait davantage, comme indiqué d’abord dans la lettre qui suit puis plus loin. Un de ses membres, peut-être Jhavéri, intervint en Inde auprès de Prem Kirpal qui était le Président de la Commission nationale indienne pour la coopération avec l’Unesco.
Kirpal, lors d’un voyage à Paris, rencontra Pierre Lebar.

Le 21 juin, Lebar écrivit à Kailas Jhavéri. La lettre commence ainsi. Texte en anglais dont voici la traduction.
« Cher Monsieur [Mademoiselle]
Je voudrais me référer à ma lettre du 24 février et à la réunion d’information et de consultation qui exista lorsque M. Prem Kirpal vint à Paris, au sujet du souhait de votre organisation d’être admise à des relations officielles avec l’Unesco. [« to be admitted to official relationship with Unesco. »]
Je voudrais vous donner plus de détails sur la procédure à suivre pour votre demande d’information et de consultation avec l’Unesco (Catégorie B). »
Puis Lebar indiqua celle des Directives qui permettait à titre exceptionnel de passer directement en Catégorie B, celle des relations d’information et de consultation, et il indiqua d’envoyer la demande d’affiation au Directeur général.

 

COURRIER ADRESSÉ PAR JHAVÉRI POUR DEMANDER UNE AFFILIATION EN CATÉGORIE « "A", OU B OU C »

INTRODUCTION

Pouvoir éventuellement passer, à titre exceptionnel, directement en catégorie B ne fut pas considéré suffisant, et la S.A.S. envisagea de pouvoir passer directement en catégorie A, celle des relations de consultation et d’association.
Elle prépara un courrier qui est daté du 9 juillet 66 mais il fut expédié plus tard à partir du 12, mais pas longtemps après car le tampon de réception à l’Unesco qui fut inscrit dessus indique le 20 juillet. Ce qui fait dire cela est la présence dans ce courrier d’une feuille imprimée datée du 12 qui est présentée plus loin, et aussi autre chose indiqué aussi plus loin.
Tous les textes de ce courrier sont écrits en anglais dont la traduction est ci-après.
L’enjeu est de mieux savoir ce qu’est la S.A.S. et, surtout, de répondre à la question suivante : est-ce que les deux parties présentées plus haut comme étant l’essentiel d’Auroville sont indiquées ? Exprimé de manière plus adéquate : est-ce que ces deux parties sont perceptibles par quelqu’un qui ne les connait pas déjà ? Est-ce qu’une seule l’est ? Des passages des textes cités ne sont pas reproduits mais dans aucun d’eux il n’y a d’éléments qui soient en relation même très lointaine avec la réponse à ces questions.

Est-ce qu’au moins une des deux parties de l’essentiel de l’enseignement d’Aurobindo et de « la Mère » et aussi d’Auroville furent indiquées dans ce Questionnaire ?

 

LETTRE PRINCIPALE

Lettre que Jhaveri expédia en s’adressant à René Maheu, Directeur général de l’Unesco.
« Cher Monsieur Maheu :
Nous souhaitons nous référer à la lettre – RIO/ORG/A.123 - de M. Pierre Lebar, datée du 21 juin 1966.
En conséquence, je joins le Questionnaire de l’UNESCO (en trois exemplaires) dument rempli pour l’affiliation de la Société à l’UNESCO dans la catégorie A ou B ou C selon ce que vous estimez approprié.
Pour moi, la quintessence de la devise de l’UNESCO implique un changement de conscience. Et, comme je crois que les buts de la Société sont en harmonie avec ceux de l’UNESCO - paix, unité humaine et progrès vers la perfection de soi [« self-perfection »] par un changement de conscience - j’espère que nous serons mutuellement utiles dans nos efforts pour leur réalisation.
Le Directeur général adjoint, M. Adiseshiah, peut être capable de vous donner plus d’informations sur Sri Aurobindo et ses œuvres, en plus [« besides »] de celles sur les activités de la Société. Cependant, puisque notre travail est guidé par la vision de Sri Aurobindo, je joins, pour votre information et pour la bibliothèque de l’UNESCO, quelques livres comme un échantillon des travaux de Sri Aurobindo dans les domaines de la littérature, de la psychologie et du développement social, de la philosophie, de l’éducation et des sciences politiques.
Dans l’attente de notre collaboration mutuelle pour nos buts communs et avec l’expression de ma haute estime,
Cordialement
[Signature.]
(Mlle) Kailas S. Jhaveri
Secrétaire, section de l’Unesco »

La S.A.S. indiqua sa volonté de se retrouver dans la catégorie A s’il y en a la possibilité alors qu’elle savait que c’était impossible, se retrouver directement en catégorie B, c’est-à-dire sans avoir d’abord été en catégorie C, étant déjà une procédure exceptionnelle prévue.
L’idée d’un « changement de conscience » est indiquée comme étant commune à l’Unesco et à la S.A.S. Or il est certain que cette locution ne désigne pas la même chose. Pour l’Unesco, ça désigne quelque chose à effectuer par des humains tels qu’ils sont déjà alors que pour Aurobindo et « la Mère », ça correspond au résultat progressif de la manifestation d’un nouveau plan de conscience, c’est-à-dire à la réception de quelque chose de nouveau. Jhavéri ne l’ignorait pas mais elle chercha à illusionner l’Unesco à propos d’une prétendue similitude. Elle était établie par le manque d’une partie de ce qui est essentiel à cette affaire.
Jhavéri chercha à placer la relation au niveau des mots indépendamment de leur signification (et l’Unesco vivait objectivement déjà de cette manière).
Il en est de même à propos de « paix », d’« unité humaine » et de « progrès vers la perfection de soi ». Ils peuvent être compris de nombreuses manières différentes, notamment religieusement tyranniques, et, en eux-mêmes, ils ne signifient donc rien. Ils plaisent à des gens qui se contentent de mots et se racontent des histoires en s’enorgueillissant de leur bonne conscience acquise facilement.

Parler de prétendus « buts communs » fut donc une autre illusion.
Jhavéri indiqua que le « travail » de la S.A.S. était « guidé par la vision de Sri Aurobindo », c’est-à-dire guidé par autre chose que soi-même mais par ce qui se lit dans des livres. C’est certain puisque, pour chercher apparemment à ce que l’Unesco sache ce qu’est cette « vision », des livres furent envoyés (directement ou non) et leur liste fut jointe. Il y a donc l’omission d’une autre partie de ce qui est essentiel à cette affaire et qui est relatif au guide intérieur.
Jhavéri chercha-t-elle vraiment à ce que l’Unesco sache ce qu’est ladite « vision » ? La réponse s’obtient en lisant la liste de livres, ce qui est fait plus loin.
Jhavéri parla d’utilité mutuelle, c’est-à-dire que l’Unesco et la S.A.S. étaient censées être utiles l’une à l’autre.

 

LE « QUESTIONNAIRE » SANS SES ANNEXES

À la lettre principale de demande cela était joint d’abord le « Questionnaire ». Le texte fut tapé à la machine, en deux colonnes, questions à gauche et réponses à droite.

Sur les pages principales, celles d’avant les annexes, il fut d’abord dit que le nom en français de la « Sri Aurobindo Society » est « La Société de Sri Aurobindo » et, en espagnol : « Asociacion Sri Aurobindo », tous ces noms étant écrits en lettres capitales sur ce papier.

Pages 1 et 2, la S.A.S. fut présentée ainsi.
« Sri Aurobindo Society est une organisation de ceux qui se sont donnés l’idéal d’une harmonie universelle progressive. Toutes les activités que la Société entreprend dans les domaines de l’autoculture [« self-culture », culture de soi-même], de l’éducation, d’une ville universelle, des publications, des conférences, etc. sont axées sur ce but. Durant la Première Guerre mondiale 1914-18 Sri Aurobindo écrivit "L’idéal de l’unité humaine" dans lequel il passa en revue l’histoire des efforts faits vers l’unité humaine et la perspective d’avenir. (Un exemplaire de ce livre est envoyé ci-joint.) Plus tôt en France La Mère avait dit que le but général à atteindre est l’avènement d’une harmonie universelle progressive. »
Lorsqu’il n’y a pas le contexte de la manifestation supramentale en cours, la locution « harmonie universelle progressive » peut être comprise de nombreuses manières différentes. Elle est du même genre que « paix », « unité humaine » et « progrès vers la perfection de soi » indiqués quelques §ci-dessus.
Ce qui est vraiment important est que rien n’est dit concernant les deux parties de l’essentiel de l’apport d’Aurobindo et « la Mère » et concernant Auroville.

Suite immédiate.
« Il fut senti nécessaire de rassembler ceux qui croyaient en cet idéal afin de rendre sa mise en œuvre plus large et plus efficace. Alors la "Sri Aurobindo Society" fut formée. »
Dans la réalité, des individus vinrent vivre autour d’Aurobindo et de Mirra Alfassa, et la date officielle de création de l’Ahram est le 24 novembre 1926*. Le mot Ashram aurait été employé pour la première fois cette année 1926*. Est-ce que ce fut ce jour précis ? En 1960*, fut créée la S.A.S. Dans le texte commenté, celle-ci est donc en train d’agir comme si elle prenait la place de l’Ashram, comme si elle était celui-ci.

Suite immédiate.
« La Société fut créée le 24.9.60, après avoir été enregistrée à cette date à Calcutta, Bengale occidental, en vertu de la loi sur l’enregistrement des sociétés XXI de 1860. Par la suite, l’État du Bengale occidental adopta la loi de 1961 sur l’enregistrement des sociétés du Bengale occidental. Avec l’entrée en vigueur de cette loi, la Société fut enregistrée en vertu de la loi sur l’enregistrement des sociétés du Bengale occidental (XXVI de 1961).
Le siège social de la Société est à 23A, Netaji Subhas Road, Calcutta 1.
Ses bureaux principaux sont à la Maison de la Société, Pondichéry-2. La Société compte 33 branches et 49 centres en Inde. À l’étranger, il compte 5 Centres et un certain nombre de représentants, et des adhésions dans 28 pays.
Une copie du Mémorandum de l’Association [Statuts principaux de l’Association] et des Règles et Règlements de la Société, tel qu’amendé est jointe. »

Autres citations du même texte.
« La date de la dernière révision des statuts est le 3 juillet 65. »
« La Société fut immatriculée par le Registrar of Firms, Societies, Non-Trading Corporations, Bengale-Occidental, Calcutta le 24.9.60 sous certificat d’enregistrement portant le N °. S/4211 de 1960-61. »
« La Société bénéficie de l’exonération de l’impôt sur le revenu indien selon la lettre N °. F. 20/8/61-IT/AI du 21.6.1962 publié par le Conseil central des recettes, Gouvernement de l’Inde. »
« Le nombre des membres de la Société est supérieur à 2500. »
« L’adhésion est ouverte à tous sans distinction de nationalité, de religion, de caste, de croyance ou de sexe. »

P. 3 il y a ceci.
« Les membres affiliés sont des organisations ou des institutions qui adhèrent aux buts et aux idéaux de cette Société et dont la demande d’adhésion est acceptée. »
« La Société envoie de temps en temps des lettres d’information et d’autres documents gratuits dans diverses langues. Les membres peuvent soulever des questions relatives à l’autoculture [« self-culture », culture de soi-même] et à la vie collective et à l’harmonie. »

P. 4. « Règles de vote : Chaque membre dispose d’une voix. Mais les étudiants membres et les membres affiliés n’ont aucun droit de vote. » « Each members has one vote. But students members and affiliated members have no voting right. »

Page 4. « Les buts généraux de la Société de perfection de soi [« self-perfection »] et d’avènement de l’harmonie universelle, tels qu’indiqués précédemment, incluent :
(i) Recherche et développement des facultés de l’Homme,
(ii) Modèle de vie collective guidée par une conscience supérieure,
(iii) Une synthèse de différentes cultures dans une culture mondiale [,]
(iv) Réalisation de l’Unité Humaine et de la paix sur une base spirituelle.
La Société croit qu’un changement de conscience devrait précéder et est le chemin vers le changement désiré dans la vie du monde. »
Il y a des expressions qui peuvent être comprises de nombreuses manières différentes, notamment religieusement tyranniques, et, en elles-mêmes, elles ne signifient donc rien. Il y a notamment « perfection de soi », « avènement de l’harmonie universelle » et « le changement désiré dans la vie du monde ».
L’expression « Réalisation de l’unité humaine et de la paix sur une base spirituelle » peut aussi, à cause de ses quatre derniers mots, être comprise de nombreuses manières quoique moins nombreuses que les précédentes, et ne signifie donc rien.
Il y a d’autres expressions qui, elles aussi, ne signifient rien mais qui sont cependant d’une sorte spéciale. Il y a « Recherche et développement des facultés de l’homme » et « un changement de conscience devrait précéder et est le chemin ». Il y a aussi le groupe de mots « guidée par une conscience supérieure » qui concerne seulement la « vie collective ». Ce qui les fait différentes des autres expressions est qu’elles sont des évocations de ce qui est essentiel dans l’enseignement d’Aurobindo et de « la Mère », et dans Auroville. Par contre, elles ne peuvent être comprises ainsi que si on est déjà informé.
En tout, rien dans le passage commenté n’exprime vraiment les deux parties de cet essentiel.
Par ailleurs, il est parlé d’une « synthèse de différentes cultures dans une culture mondiale » et ça exprime l’idée que lesdites « différentes cultures » qui existent déjà sont synthétisées pour produire une seule « culture » pour toute l’humanité.

Suite immédiate.
« Activités :
À présent, les activités de la Société ont été la promotion et l’aide pour :
[P. 5.] 1. La ville universelle d’Auroville
2. Education intégrale - (physique, mentale, vitale, psychique et spirituelle)
3. Films éducatifs et culturels
4. Publications et traductions - Livres et Périodiques
5. Membres, Branches, Sociétés et Centres dans toute l’Inde et à l’étranger
6. Conférences et Séminaires mondiaux et régionaux
7 Groupes d’étude, entretiens [« talks »], discours et lectures
8.a) Expositions sur les thèmes de l’Unité Mondiale, de la Culture Mondiale et sur des Thèmes culturels

b) Expositions de livres
9. Échange d’étudiants internationaux
10. Des pensions pour étudiants et des maisons d’invités [« Guest Houses »] avec des installations pour l’autoculture [« self-culture », culture de soi-même].

Le dernier projet de la Société est la mise en place d’une nouvelle ville "Auroville" dans l’État de Madras, près de Pondichéry.
Une caractéristique intéressante du projet est de prévoir la construction de pavillons culturels internationaux pour différents pays du monde. [« An interesting feature of the project is the provision for international cultural pavilions for different countries of the world.]
"Auroville veut être une cité universelle où hommes et femmes de tous pays puissent vivre en paix et en harmonie progressive au-dessus de toute croyance, de toute politique et de toute nationalité.

Le but d’Auroville est de réaliser l’unité humaine." » Fin de citation.
Tous les pays qui existaient à l’époque ne furent pas envisagés puisqu’il est dit seulement « pour différents pays du monde ». Ce fut correct.
Quoiqu’il soit envisagé des « pavillons » « pour différents pays du monde », ils sont appelés « pavillons culturels » et pas pavillons de pays.
Le mot « international » fut barré et ce fut correct puisque chaque pavillon n’a pas à l’être.

Suite immédiate.
« Conférences : La Société a tenu une Conférence mondiale et un Séminaire en aout 1964 à Pondichéry en Inde. Le thème principal était comment l’humanité peut devenir une et le rôle du changement de conscience dans sa réalisation.
Un rapport de la Conférence de 1964 est joint, étant marqué Annexe IV. »

Page 6, la dernière page avant les annexes, il y a la question : « Nature de la coopération souhaitée avec l’Unesco » dont la réponse est « Membre de la catégorie consultative "A" ou B ou C, selon la décision de l’UNESCO. » « Consultative "A" category membership or B or C as may be decided by UNESCO. »
Comme déjà vu pour la lettre principale du 9 juillet 65, le seul fait d’envisager un classement en Catégorie A exprima la volonté de la S.A.S. Elle le fit comprendre aussi dans ce passage du Questionnaire en répétant la lettre A et en plus en la plaçant entre deux signes, comme deux apostrophes verticales, qui correspondent à des guillemets.

Catégorie C : celle des relations d’information mutuelle.
Catégorie B : celle des relations d’information et de consultation.
Catégorie A : celle des relations de consultation et d’association.
En outre, dire « catégorie consultative » pouvait correspondre à A ou B mais pas à C. La S.A.S. ne voulait pas être affiliée en Catégorie C.

Dans le « Questionnaire », sous la question et la réponse venant d’être indiquées, il y a un trait horizontal et, dessous, à gauche : « Date », et à droite : « Signature » avec, sous l’espace pour cela, « Title », le titre, la fonction. Rien ne fut indiqué. (Pour une autre demande présentée plus loin, la situation fut différente. Sur ces deux questionnaires précisément, il n’y a pas un tampon indiquant la date de réception à l’Unesco.)

En tout, rien n’exprime les deux parties de ce qui est essentiel dans l’enseignement d’Aurobindo et de « la Mère », et dans Auroville.

 

LES SIX TEXTES jOINTS AU « QUESTIONNAIRE » ET TITRÉS ANNEXES

Il y a des textes qui sont chacun nommés Annexe. Dans le Questionnaire, l’indication de leur existence est fait dans l’ordre de leur numéro.
L’Annexe I a trois pages. C’est la liste des Principaux dirigeants. La première fonction est « Président » : « Madame M. Alfassa, La Mère, Sri Aurobindo Ashram Pondichéry ». La deuxième fonction est celle de « Secrétaire général et Trésorier » : « Keshavdeo Poddar, Navajata, Pondichéry. » Pour la France est indiqué « André Morisset ». (C’est le fils de « la Mère ».) P. 3, le « Chef architecte » d’Auroville, Roger Anger, Français, est présenté comme membre de la S.A.S. L’était-il ?
L’Annexe II a une page. C’est la liste des pays, classés par continents, « dans laquelle la Société a des membres ». La France est indiquée.
L’Annexe II B est titrée « Branches de la Société Sri Aurobindo ». Il y a sept pages écrites. Sur la dernière page sont indiqués les cinq pays en plus de l’Inde où la S.A.S. a des Centres : à « Nairobi (E. Africa) », en Allemagne de l’Ouest, à « Jinja (Uganda) East Africa », au Japon et en Suisse. Il n’y en avait donc pas en France. (L’association étrangère existant en ce pays et nommée Centre d’Études Sri Aurobindo était rattachée à l’Ashram. Il est donc possible que, pour ce qui existait à l’étranger, la S.A.S.ne parlait vraiment que de ce qui lui était rattaché, c’est-à-dire sans inclure ce qui relevait seulement de l’Ashram, mais il faut voir aussi ce qui suit.)
L’Annexe III a une page. C’est le budget pour 1966*. Il y a notamment la ligne « Agriculture ». Est-ce que ça relevait vraiment de la S.A.S. ou de l’Ashram en général ? Même question pour une sorte d’hôtels nommés chacun « Guest House », Maison pour invités.
L’Annexe IV manque. Où est-elle ? Il en fut parlé dans un des premiers chapitres ci-dessus à propos d’une réunion à Pondichéry en 64.
L’Annexe V a une page. Ce sont des informations sur des publications. Page 6 du Questionnaire, en plus du renvoi à l’Annexe V à propos de publications, il est écrit ceci : « Quelques Spécimens sont joints, tous marqués Annexe VA, VB, etc. Aucun d’eux n’est présent dans le dossier.
(Puisqu’il y a une annexe II B, il y a six textes appelés Annexes.)

 

UNE BROCHURE À COUVERTURE JAUNE

Dans le Questionnaire, l’indication de la présence de cette brochure est placée entre le renvoi à l’Annexe I et celui à l’Annexe II. C’est la brochure jaune qui est présentée dans un des chapitres antérieurs, celui relatif à la réforme des statuts de la SA.S. faite en 65.

 

UNE PAGE IMPRIMÉE DU 12 JUILLET 66

Il y a une feuille qui est imprimée sur le verso seulement. Elle est datée du 12 juillet 66. Son auteur est Navajata. Texte en anglais dont voici la traduction d’extraits.
« [Titre :] Culture internationale à Auroville.
Auroville sera un symbole de la coopération internationale : un effort pour promouvoir la compréhension internationale en rapprochant étroitement les valeurs et les idéaux des différentes civilisations et cultures. »
L’idée de « compréhension internationale » est commentée plus haut, dans l’annexe du chapitre relatif à la guerre entre le Pakistan et l’Inde en 65.
Pour les « différentes civilisations et cultures », il est parlé de « valeurs » et d’« idéaux » qui existent déjà et où il n’y a notamment des tyrannies religieuses. À quoi correspond leur rapprochement étroit ? C’est lui qui est censé faire ladite « compréhension internationale ».

Suite immédiate.
« Ce projet a une pertinence particulière dans le contexte de la célébration du 20ème anniversaire de l’UNESCO. »
Il n’est pas dit qu’Auroville fut créée dans le cadre de l’Unesco, ni précisément à l’occasion de cet anniversaire.
Ladite « pertinence » existe seulement s’il y a une concordance de buts.

Suite immédiate.
« Les cultures des différentes régions de la terre seront représentées à Auroville de manière à être accessibles à tous non seulement intellectuellement :
dans les idées, les théories, les principes et les langues ;
mais aussi dans les habitudes et les coutumes,
l’art sous toutes ses formes -
peinture, sculpture, musique [,] architecture, décor, danse ;

ainsi que physiquement
à travers les paysages naturels, les vêtements, les jeux, les sports et l’alimentation.
Ce sera une représentation d’une manière concrète et vivante. »
Il est fait comme si seul ce qui existait déjà était à représenter, c’est-à-dire comme si rien de nouveau n’avait à l’être.

Suite immédiate.
« Chaque nation est la bienvenue à Auroville ; - »
La généralité est abusive car certains des pays qui existaient alors n’étaient pas concernés en tant que tels.
Il n’est pas dit mais ça semble sous-entendu que ce fut « la Mère » qui invita.

Suite immédiate.
« 1) en parrainant ou en collaborant avec nous à l’un des projets d’Auroville, en accord avec son génie et ses traditions particulières ; »
2) en installant son pavillon culturel permanent sur un modèle qui présente le plus les habitudes du pays qu’il représente. L’architecture, le décor, la cuisine, etc. du pavillon seraient tels qu’ils créeraient l’atmosphère du pays et pourraient contenir les éléments suivants :
i) Une maison d’habitation pour les étudiants, les ressortissants du pays en résidence permanente et les visiteurs.
ii) Un jardin [...].
iii) Un musée ou une galerie d’art [...].
iv) Une bibliothèque de livres, de musique enregistrée, [...].
v) Tout autre objet qui exprime le mieux son génie intellectuel, scientifique et artistique, ses tendances spirituelles et ses caractéristiques nationales, et qui souligne l’unité de l’espèce humaine.
Les détails peuvent être élaborés en fonction des exigences du pays concerné.
Daté du 12 juillet 1966
Secrétaire général
Société Sri Aurobindo Pondichéry »
Le mot « nation » employé plus haut correspond à « pays ».
La généralité abusive contenue dans « Chaque nation » étant mises à part, ce fut à des nations, parties de « pays », c’est-à-dire à des pays, qu’il fut proposé de créer « son pavillon », pas à quelques individus, et ce fut bien.
Chaque « pavillon » est qualifié par le mot « culturel ».

Les deux parties de l’essentiel de l’enseignement d’Aurobindo et de « la Mère » et d’Auroville ne furent pas indiquées sur cette feuille.

 

UNE LISTE DE LIVRES

Une petite feuille écrite au verso seulement est une liste de livres qui sont dits envoyés à l’Unesco. Il est écrit ceci. « Un exemplaire de chacun des livres suivants [est envoyé] par lettre du 9 juillet 1966 ».
Dans la liste de livres, il y a, dans l’ordre, Savitri, L’évolution future, L’aventure de la conscience, L’idéal de l’unité humaine, Le cycle humain, Guerre et autodétermination, Sur l’éducation, Le Rapport annuel de 1965 de la Société Sri Aurobindo, The Mother’s work for the Earth [Le travail de la Mère pour la Terre], Histoires heureuses pour les enfants, Unity a fact [Unité un fait ?], Integraler Yoga [livre en allemand : Le Yoga intégral], quatre textes en plusieurs langues d’Inde, La Lettre de la Société Sri Aurobindo, n° de juin 66, en anglais et en hindi.
Il n’y a pas la Bhagavad-Guita.

 

INTERVENTION DE LA COMMISSION NATIONALE INDIENNE POUR L’UNESCO

Jhavéri transmit une copie de la lettre de Lebar à la Commission nationale indienne pour la coopération avec l’Unesco. Est-ce qu’elle transmit aussi son courrier adressé à l’Unesco pour que ce fût cette Commission qui fasse l’envoi ?

De New Delhi, dans le nord de l’Inde, cet organisme écrivit au Directeur général de l’Unesco, pour la Division des Relations avec les organisations internationales. La lettre est datée du 15 juillet 66. Elle soutint la demande d’affiliation de la S.A.S. qui avait été faite par Jhavéri.
« Monsieur,
J’ai l’honneur de me référer à la lettre n ° RIO/ORG/A.123 de M. Pierre Lebar, datée du 21 juin 1966, adressée au Secrétaire de la Société Sri Aurobindo de Pondichéry, Inde, et de transmettre en trois exemplaires la demande de la Société pour l’admission au statut de catégorie "A", "B" ou "C" auprès de l’UNESCO. La Société est principalement intéressée à propager la doctrine du grand philosophe indien, voyant et mystique Sri Aurobindo (1872-1950). Elle est aussi engagée dans d’importantes activités éducatives et culturelles et a des liens internationaux. À ce dernier titre, elle est affiliée à la Commission nationale indienne pour l’UNESCO. Les pièces jointes (publications de la Société) sont envoyées séparément par courrier de surface [= par bateau, pas par avion].
Cordialement vôtre, / [Signature à la main.] / (C.S. Nayar) / Secrétaire

Commission nationale indienne pour la coopération avec l’UNESCO. »
Il semble que « la demande de la Société » transmise « en trois exemplaires » était le courrier de Jhavéri daté du 9 ? Tout fut transmis par avion. Est-ce que ça le fut par courrier diplomatique ?
Par ailleurs, comme ça sera compréhensible dans quelques lignes, lesdites « pièces jointes » étaient les livres indiqués dans la liste établie par Jhavéri. Sauf « La Lettre de la Société Sri Aurobindo, n° de juin 66, en anglais et en hindi » et peut-être d’autres publications en langues d’Inde, ils étaient des « publications » de l’Ashram mais ils furent dits, par la Commission, publiés par la S.A.S.

Derrière cette lettre, il y a une feuille écrite seulement au verso avec une liste de livres. C’est exactement le même texte que celui de la lettre de Jhavéri. Cette feuille va avec la lettre de la Commission indienne : elle est de même format petit et il y a la même trace d’une pliure centrale verticale.

À côté de la lettre ci-dessus du 15 juillet 66 il y a la même lettre mais qui est dite être une copie « copy ». En bas, à la main fut écrit ceci : « Les publications selon la liste jointe sont envoyées ci-joint en trois paquets. » « The publications as per list attached are sent herewith in three packets. »

 

SUITE

La suite de la procédure qui mena à l’affiliation de la S.A.S. à l’Unesco, en catégorie C, est dans de prochains chapitres.

 

 

CHAPITRE 17
EN 1966*, JHAVÉRI ET UN REPRÉSENTANT DE L’UNESCO À NEW DELHI PRÉPARÈRENT LE TEXTE PRÉVU POUR DEVENIR UNE DÉCISION DE CET ORGANISME
[Suite du titre, ajoutée le 4 février : , AVEC LES TROMPERIES DU  DÉBUT]

 

PARTIE PRINCIPALE DU CHAPITRE

Livre de Jhavéri. Texte anglais dont voici la traduction.
Page 105. « Sur la base de mon entretien avec le Dr Adiseshiah en 1965, je dis à la Mère que, puisqu’Auroville devait être une ville internationale, nous devrions travailler pour ce projet à travers l’Unesco. Pour cela, je proposai que la Société Sri Aurobindo soit affiliée à l’Unesco en tant qu’organisation non gouvernementale. Elle apprécia cette idée. [« She appreciated this idea. »]
Alors, quand Navajata se rendit à Delhi, je lui demandai de rencontrer à cette fin le Président du Conseil national indien pour l’Unesco. Il revint et déclara que cela n’était pas possible puisque l’Unesco n’acceptait pas l’affiliation d’organisations religieuses. Je dis : "Nous ne sommes pas une organisation religieuse mais spirituelle, nous devrions leur expliquer la différence entre les deux." Il dit : "Je vous charge de faire cela. Faites-le." »
« Auroville » « ville internationale ».
« Conseil national indien » : c’est Commission nationale indienne.
Apparemment, Navajata n’avait pas apporté au Président de la Commission la réponse que lui fit Jhavéri. Est-ce qu’il considérait qu’il y avait une organisation religieuse !? (C’est ce qu’il affirma plus tard en tribunal.) Quoi qu’il en soit, la cause qui faisait refuser « l’affiliation d’organisations religieuses » ne pouvait normalement que faire refuser l’affiliation de la Société Sri Aurobindo car elle était aussi fondée sur des croyances.
Rappel : Adiseshiah, Directeur général Adjoint de l’Unesco, avait conseillé l’affiliation.
Ce à quoi correspond le mot « apprécia » est indiqué plus loin.

Suite immédiate.
« Je préparai un document sur "Religion et Spiritualité", en soulignant la différence entre les deux à la lumière de Sri Aurobindo et déclarai que notre but couvrait toute la vie, ses relations et ses activités, sur le plan spirituel, le but d’Auroville étant la réalisation de l’Unité humaine. [...] »
Il y a une différence entre la spiritualité en général et ce qui peut être appelé ainsi à propos d’Aurobindo.
Par ailleurs, le but de certaines religions, notamment les plus répandues, est aussi de couvrir toute la vie, toute l’organisation et le fonctionnement de chaque société où elles sont établies dominantes, avec notamment des règles concernant certains aliments à ne jamais manger ou à ne pas manger certains jours, et la sexualité, la danse, la musique, la peinture, etc. Ce qu’écrivit Jhavéri à ce sujet ne pouvait donc pas établir la différence.
Dans la phrase, à quoi se rattache le groupe de mots « sur le plan spirituel » ?
« le but d’Auroville étant la réalisation de l’unité humaine » : Quel est le lien avec ce qui précède dans la phrase ? En tout cas, il n’y a même pas d’évocation de la méthode à employer. De l’affirmation de Jhavéri, ce qui peut être compris est que des individus vont agir par eux-mêmes, activement, pour tenter de créer ladite « Unité humaine ». C’est une grande erreur et, puisque qu’elle existe constamment dans les relations entre l’Unesco et cette ville, des développements sont nécessaires.
Comme déjà dit, l’idée est que le supramental cherche à se manifester sur la Terre et qu’il le fait partout où il y a des êtres humains qui y sont réceptifs, à la mesure de chacun, qui peut être très petite. C’est lui qui agit et ça mènera à l’apparition sur Terre d’une nouvelle sorte d’êtres, supérieure à l’humanité, avec des échelons intermédiaires, avec finalement une nouvelle matière. Des êtres humains peuvent contribuer à cela. C’est-à-dire qu’il est possible de contribuer, même de très peu, à la manifestation supramentale sur la Terre, et c’est elle qui, peut-être dans plusieurs siècles, produira de nouveaux êtres, en ayant produit d’abord des êtres intermédiaires vers la véritable nouvelle sorte d’êtres.
Des êtres humains peuvent contribuer ainsi, pas en agissant pour tenter soi-même de se transformer, ce qui serait de l’agitation mentale avec des conséquences, de la folie orgueilleuse, et qui ne mènerait à rien de positif, mais en se rendant réceptifs au nouveau plan de conscience, d’énergie, etc., en laissant arriver en soi ce qui peut en être reçu, et qui crée des conséquences. Ça se fait à la mesure de chacun. Par ailleurs, il peut y avoir la réception d’éléments de plans de conscience inférieurs au supramental mais qui sont supérieurs à l’état de conscience qu’a chacun auparavant. Comment se rendre réceptif, comprendre ce qui arrive avec notamment les difficultés et les chutes éventuelles, etc. est indiqué dans les livres d’Aurobindo et la Mère qui sont relatifs à ce qui fut nommé yoga intégral, le leur.
Il y a des individus qui s’illusionnent à penser que c’est en agissant activement par eux-mêmes qu’ils pourraient se retrouver en état de conscience supramentale. Ils n’ont rien compris et c’est aberrant. Ce qui l’est encore plus est qu’ils s’imaginent qu’ils peuvent agir ainsi pour se transformer en êtres supramentaux. C’est de la folie.

Deux des textes d’Aurobindo sont L’Idéal de l’unité humaine et La Synthèse des Yoga. En 1972*, il y eut la question de savoir lequel des deux devrait être publié en premier à Paris. La citation qui suit provient du tome 13 de L’Agenda de Mère, Paris : Institut de Recherches évolutives, 1982*, p. 59 et 60. Entretien du 16 février 72.
« La Mère » : « Je crois qu’il vaut beaucoup mieux publier "La Synthèse des Yoga" que de publier "L’Idéal".
[Satprem :] D’abord "La Synthèse".
Oui. Il y a une différence de niveau entre les deux.

[Satprem :] Oui, bien sûr, mais ce que veut dire A. [André, fils de « la Mère »], c’est que "L’Idéal de l’Unité Humaine" est un problème qui intéresse tous les esprits.
Oui, mais justement, ça ne les sort pas de leurs idées ! Tandis que "La Synthèse" (ils ne comprendront pas grand-chose, mais) c’est un coup pour les sortir de leur routine.

[Satprem :] Bien, douce Mère, entendu.
N’est-ce pas, il y aura peut-être deux ou trois personnes qui comprendront, mais il vaut mieux cela que l’autre et que les gens disent : "Oh ! bien oui, c’est très bien, c’est très bien" – mais ça ne les secoue pas de leur routine. [...] Dans cinquante ans, le monde, toute la partie réceptive (je ne dis pas intellectuelle, je dis réceptive), toute la partie réceptive du monde sera comme englobée – pas "englobée" : ABSORBÉE par la puissance de la pensée de Sri Aurobindo. Ceux qui le sont maintenant, ils ont l’avantage d’être les premiers. Voilà tout. »

Jhavéri n’indiqua pas l’effet du document "Religion et Spiritualité" sur le Président de la Commission nationale indienne. On le connait par ce qui arriva ensuite.

Suite du texte de Jhavéri.
« [P. 106.] Je rencontrai aussi M. Prem Kirpal, président de la Commission nationale indienne pour l’Unesco. Ensuite, je travaillai avec M. Salah-El-Din Tewfik, représentant de l’Unesco à New Delhi.
Il était d’Égypte et nous élaborâmes une résolution sur Auroville pour qu’elle soit proposée par le gouvernement de l’Inde pour la Conférence générale de l’Unesco à Paris.
Nous annonçâmes le projet d’Auroville comme un témoignage de notre collaboration avec les buts de l’Unesco à l’occasion de la célébration de son 20ème anniversaire. »
L’Unesco célébra son 20ème anniversaire le 4 novembre 66 (ce qui correspond à sa date de création). La rédaction du projet de résolution exista donc avant, et avant le 11 aout 66 qui, comme indiqué plus loin, est la date à laquelle parvint au Secrétariat de l’Unesco le projet de résolution émanant du Gouvernement de l’Inde et qui avait été préparé par Kirpal et Jhavéri.
Il est faux de dire que l’idée de créer Auroville apparut « à l’occasion du 20e anniversaire » de l’Unesco. Le dire signifie que cette ville existerait dans le cadre de cet organisme, ce qui est un autre mensonge. Et ça signifie aussi qu’Auroville aurait les idéaux de l’Unesco pour fondement, ce qui est un autre mensonge. Auroville fut ainsi placée dans le cadre de quelque chose qui lui était très inférieur, et même hors sujet.
Auroville était déformée, abaissée, mais l’objectif de ces trois mensonges était de flatter l’Unesco pour obtenir quelque chose en échange, pour faciliter l’acceptation, par l’assemblée générale de l’Unesco, du projet d’Auroville ou, plus exactement, du projet de décision, appelée résolution, en cours de préparation. Si Auroville a les idéaux de l’Unesco pour fondement, il n’y a évidemment pas de problèmes à ce que cet organisme en accepte une conséquence.
L’Unesco était donc en train de commencer à être trompée. Par qui précisément ?

Au début, Navajata s’était exprimé suffisamment à Prem Kirpal, Président de la Commission nationale indienne pour la coopération avec l’Unesco, pour que celui-ci pensât à de la religion et refusât de soutenir Auroville.
Kailas Jhavéri écrivit à Kirpal en s’occupant de montrer que ce n’était pas de la religion. Est-ce que sa démontration pouvait montrer cela ? (Cette lettre est peut-être dans les archives de cette Commission.)
En tout cas, Kirpal mit Jhavéri en relation avec Tewfik et ces deux derniers rédigèrent le projet de résolution pour l’Unesco. Ils l’écrivirent avec les trois mensonges indiqués ci-dessus et en omettant de dire quoi que ce soit concernant le vrai fondement d’Auroville.
Ne rien dire à ce sujet fut la première condition posée. Énoncer les trois mensonges vint après.
Dans son livre, Jhavéri n’indiqua pas la première condition, elle n’osa pas faire cela. Elle mentit par omission.

Il est probable que ce fut Kirpal qui posa cette première condition. Même s’il comprit qu’Auroville ne relevait pas de religion, il comprit aussi que ça relevait de croyances et que c’était donc autant inacceptable par l’Unesco, selon lui, et que le mieux était donc de ne rien dire à ce sujet. Et ce fut parce que Jhavéri accepta cette première condition qu’il la mit en relation avec Tewfik.
Qui inventa les mensonges exprimés ? Soit ce fut Kirpal, et Tewfik les accepta, les fit siens, soit ce fut Tewfik, et Kirpal les connut et ne s’y opposa pas, les accepta. Dans les deux cas, Jhavéri les accepta.

Qui précisément était donc en train de chercher à tromper l’Unesco ?
Il y eut Kirpal, agissant en tant qu’Indien comme l’indique le nom de la Commission nationale indienne.
Il y eut Tewfik. Il était Égyptien et fut plus tard ministre dans son pays. Ce ne fut pas en tant qu’Égyptien qu’il agit, mais en tant que représentant de l’Unesco en Inde. Un membre de cet organisme cherchait à tromper celui-ci entier.
Et il y eut Jhavéri, membre de la S.A.S. et agissant pour elle. C’est-à-dire qu’il y eut la S.A.S.

Et que signifie : chercher à tromper l’Unesco ? Le but recherché était qu’une décision soit prise par cet organisme. Une décision du genre en jeu ne pouvait qu’être prise ou non par son organe nommé Conférence générale où siègent les représentants de tous les pays partenaires au traité international concerné, c’est-à-dire tous les pays membres de l’Unesco. Il était donc cherché à les tromper tous sauf l’Inde qui est, pour l’instant, ici, mise à part.

Le texte qui fut rédigé par le représentant de l’Unesco et Jhavéri fut donné à la Commission nationale indienne pour la coopération avec l’Unesco, et celle-ci le transmit au Gouvernement indien.

 

ANNEXE

Dans le livre de Jhavéri, les faits ne sont pas toujours présentés de manière chronologique et, en plus, la rédaction crée parfois de la confusion d’évènements. Ainsi, le passage dont des extraits viennent d’être cités est le suivant, avec les mêmes retours à la ligne ou leur absence.

P. 105. « Je préparai un document sur "Religion et Spiritualité", […], le but d’Auroville étant la réalisation de l’Unité humaine. Pour commencer [avec l’Unesco], nous fûmes admis, en 1966, dans la catégorie "C" des relations, ce qui signifiait un échange d’informations sur nos activités mutuelles. Ce fut le début d’un travail qui devait occuper une grande partie de ma vie à l’Ashram jusqu’en 1975. »
La demande d’affiliation fut faite en 66 mais l’affiliation exista en avril 67.

Suite immédiate après un retour à la ligne.
« Il me fut demandé d’aller à Delhi pour contacter les ambassades au sujet du projet d’Auroville. En réponse, la Mère m’envoya une carte avec les mots suivants : "Kailas, mon amour et mes bénédictions sont avec toi".
Quand j’allai à Delhi, il m’apparut que j’avais besoin d’une désignation [, d’un titre,] pour approcher les ambassades. Donc, j’écrivis à Navajata. [P. 106.] Il m’envoya un télégramme disant que la Mère m’avait désignée comme "Secrétaire en charge de la section de l’Unesco". »
Ces évènements datent du début de 68, comme indiqué plus loin.

Suite immédiate SANS retour à la ligne.
« Un deuxième télégramme arriva, transmettant l’approbation de la Mère pour contacter la Fondation Ford pour tenter d’en recevoir des fonds. f.23 »
Est-ce que cet évènement exista en 66 ou en 68 ?
Le fait de dire « deuxième » semble indiquer qu’il exista l’année des contacts avec des ambassades.
« f.23 » = voir la reproduction n° 23 d’un message manuscrit de « la Mère » qui, p. 635, est dit être un des Facsimilés.
Le facsimilé 23 est la reproduction de mauvaise qualité du télégramme. Il y a ceci : « Mother approves your contacting for foundation ». Avant et après, il y a quelques inscriptions illisibles. Traduction : Mère approuve ton contact pour la fondation. La date n’est pas lisible. (Les messages de « la Mère » qui sont reproduits sont souvent sans date. Pour ceux qui en ont une, ils semblent d’abord présentés de manière chronologique mais il y a quelques cas contraires. On ne peut donc rien déduire du fait que le facsimilé 23 soit placé après deux messages du 11 juin 66.) Il serait intéressant de connaitre la date pour situer plus précisément les actions de Jhavéri à Delhi.

Suite immédiate après un retour à la ligne.
« Je contactai quelques ambassades importantes représentant tous les six continents. »
Cet évènement date du début de 68.

Suite immédiate SANS retour à la ligne.
« Je rencontrai aussi M. Prem Kirpal, président de la Commission nationale indienne pour l’Unesco. Ensuite, je travaillai avec M. Salah-El-Din Tewfik, représentant de l’Unesco à New Delhi.
Il était d’Égypte et nous élaborâmes une résolution sur Auroville pour qu’elle soit proposée par le gouvernement de l’Inde pour la Conférence générale de l’Unesco à Paris.
Nous annonçâmes le projet d’Auroville comme un témoignage de notre collaboration avec les buts de l’Unesco à l’occasion de la célébration de son 20ème anniversaire. »
Ces deux rencontres existèrent en 66 dans l’ordre indiqué et menèrent au projet de résolution de 66.

Suite immédiate après un retour à la ligne.
« Je rencontrai aussi le directeur de la Fondation Ford. Il répondit avec enthousiasme au projet d’Auroville, disant que c’était un projet unique, ajoutant : "Auroville a tout le potentiel pour contribuer de façon vivante à la paix, à l’unité et à la coopération internationale, mais la fondation ne peut pas donner l’argent de départ. Le projet devra aller un peu plus loin dans sa mise en œuvre avant de pouvoir envisager cela." »
Ça se rapporte à ce qui est écrit quelques lignes ci-dessus.

Suite immédiate après un retour à la ligne.
« Plus tard en 1966, Shree E. Pouchpa Dass d’Inde, qui était le Directeur de la Division du développement culturel à l’Unesco, présenta éloquemment la résolution que j’avais préparée avec Salah-El-Din Tewfik. »
Cet événement exista le 16 novembre 66.

 

 

CHAPITRE 18
LE GOUVERNEMENT INDIEN ACCEPTA LE TEXTE ET LE TRANSFÉRA À L’UNESCO

 

Le Gouvernement indien reçut le projet de décision qui avait été créé comme indiqué précédemment.
Il savait forcément qui était « Sri Aurobindo » dont le nom était écrit dans le texte, et qui était « la Mère ».
Est-ce qu’on lui indiqua les malhonnêtetés intellectuelles qui avaient été commises pour rédiger un projet de décision qui puisse être présenté à l’Unesco en ayant la possibilité d’être transformé en décision ? On ne sait pas.
Quoi qu’il en soit, il accepta le texte, le fit sien, et décida de le transférer à l’Unesco.
Au minimum il se fit ainsi complice inconscient de la tentative de tromperie de cet organisme, c’est-à-dire de tous les autres pays qui en étaient membres.

 

 

CHAPITRE 19
11 AOUT 66, CONCERNANT LA PREMIÈRE DES DÉCISIONS PRISES PAR L’UNESCO À PROPOS D’AUROVILLE : RÉCEPTION DU PROJET DE RÉSOLUTION TRANSMIS PAR LE GOUVERNEMENT INDIEN

 

Ici est le premier de plusieurs chapitres qui concernent la procédure dans l’Unesco qui mena à la première de ses décisions relatives à Auroville.

Le 11 aout 1966* est la date à laquelle parvint au Secrétariat de l’Unesco le projet de résolution émanant du Gouvernement de l’Inde dans le but de le faire adopter par l’assemblée générale nommée Conférence générale. Voici ce texte dont la référence est indiquée dans un des chapitres suivants.

« La Conférence générale,
Ayant appris qu’à l’occasion de la célébration du 20e anniversaire de l’Unesco, la Société Sri Aurobindo de Pondichéry (Inde), organisation non gouvernementale affiliée à la Commission nationale indienne pour l’Unesco, se propose de créer une "cité culturelle" appelée "Auroville", où des personnes de nationalités différentes vivront en harmonie les unes avec les autres et se livreront notamment à des activités de caractère éducatif, scientifique et culturel,

Prenant note du fait que cette cité comprendra des pavillons destinés à représenter les diverses cultures existant dans le monde, non seulement sur le plan intellectuel, mais aussi en donnant une idée de différentes écoles d’architecture, de peinture, de sculpture, de musique, etc. en tant qu’elles sont l’expression de certains modes de vie,
Consciente du fait que le but d’"Auroville" sera de juxtaposer étroitement les valeurs et les idéaux de cultures et de civilisations différentes,
Exprime l’espoir que ce projet contribuera à promouvoir la compréhension internationale et la paix, et le recommande à l’attention de tous ceux qui s’intéressent aux idéaux de l’Unesco. »
Au cours de la procédure qui suivit, ce texte fut un petit peu modifié, et sa version définitive est présentée plus loin en y étant commentée.

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